CA SENT LE SAPIN

   Sobriété nous susurre-t-on sur tous les tons. Fêter Noël aux bougies, ça a toujours été exquis et tendre. Mais cette joyeuse tradition suffira-t-elle à contenir les assauts furieux des fournisseurs d’énergie et autres commerçants qui jonglent avec les étiquettes ? Sans compter notre légère culpabilité chaque fois qu’on pousse au hasard sur un bouton, auto, ascenseur, micro-ondes, télé, tablettes, chargeurs. Ah oui, oublions le ski à Noël ou les plages scintillantes de l’océan Indien, qui, on veut bien le croire, ne sont pas pour rien dans la disparition de milliers d’espèces. 

Jadis, on se promenait dans les rues les nuits de décembre et on comptait sur nos doigts les sapins illuminés à travers les fenêtres. Tous ces sapins étaient à nous, ce qui dispensait nos parents d’en acheter un. 

On peut aussi éviter facilement l’achat de cadeaux, qui de toute façon ne plaisent que quelques jours, parfois quelques heures, sinon quelques minutes. Une idée, réemballer ceux des fêtes précédentes qui traînent dans l’appartement et que les enfants ont oubliés depuis longtemps. En les déballant, ils seront aussi émerveillés que devant des neufs. D’autant que Saint Nicolas a déjà frappé fort…

Dans l’art d’accommoder les restes, on peut aussi réutiliser d’autres merveilles oubliées. Tenez, les pères Fouettard par exemple que les Saint Nicolas ont dû licencier, histoire de ne pas heurter les sensibilités. Il y a bien trois ans qu’ils sont chômeurs. Donc bientôt à la rue s’il faut en croire le nouveau président du CD&V (l’esprit de Noël new wave des sociaux-chrétiens flamands). Où ils iront rejoindre ces milliers de demandeurs d’asile qui errent dans les villes belges, illuminées, joyeuses et accueillantes. 

Manifestement, les autorités testent sur eux la survie sans chauffage, sans toit et sans électricité. 

Dans l’art d’accommoder les restes, il y a également tous ces anciens ministres, ces sénateurs suspendus dans le vide depuis que la haute assemblée a quasi-disparu, les greffiers et ex-députés wallons (qui distribuent les cadeaux en veux-tu en voilà), tous ces hommes et femmes politiques qui après un petit tour sous les spots sont retournés dans l’ombre. Voilà autant de cadeaux pas très chers et qui peuvent impressionner ceux à qui on les offre. Pour ta Noël, mon chéri, je t’offre l’ancienne ministre des Transports. Elle pourra t’aider à remettre sur rail ton vieux train électrique. 

Reste enfin quelques diables rouges qui, un peu rafistolés, peuvent encore servir à condition de ne pas les faire courir trop vite dans le froid.

Heureusement qu’avec l’approche des élections, il y a de plus en plus d’électricité dans l’air et que celle-là est gratuite !  

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L’ENFER, C’EST LES AUTRES

    L’Office des étrangers n’aime pas les intellectuels. Dès que l’un d’eux pointe le nez, venu d’Afrique ou d’Asie, il est immédiatement enfermé. Emmener en Belgique du foie gras, du textile chinois ou de l’argent, ça va. Mais des idées, surtout pas. Les cerveaux doivent rester de l’autre côté de la frontière. En débarquant à Zaventem, venant de Kinshasa, un étudiant congolais s’attendait à rejoindre un kot à Louvain-la-Neuve, pas à passer ses nuits dans un centre fermé alors qu’il avait reçu de notre ambassadeur au Congo un visa en bonne et due forme et que l’UCL avait confirmé son inscription. Il a fallu une levée de boucliers de tous les recteurs et des associations étudiantes ainsi qu’une intervention du président congolais en personne pour que les fonctionnaires blindés de l’Office ne daignent lui accorder le séjour (provisoirement…) 

   Certains déplorent que des machines remplacent peu à peu les fonctionnaires. S’agissant de l’accueil des étrangers en Belgique, on se dit qu’un robot se montrerait plus humain. Et plus rationnel… 

   Une chercheuse thaïlandaise vient de connaître la même mésaventure. Dès sa descente d’avion, alors qu’elle était invitée pour une courte visite de travail, sous l’égide du responsable en spectroscopie atomique et nucléaire de l’Université de Liège, avec l’approbation de l’agence fédérale nucléaire belge, elle a été emmenée fissa dans une des charmantes chambres d’un centre fermé des environs. Le lendemain, elle a choisi de retourner à Bangkok, où le gouvernement militaire est drôlement plus accueillant avec les voyageurs belges, même les savants. En apprenant cette histoire, le professeur Tournesol en a avalé son pendule. 

   Quelle mouche a une nouvelle fois piqué l’Office ? Est-ce la fin prochaine du nucléaire qui a fait paraître suspect ce voyage ? 

   Ou faut-il y voir la main du secrétaire d’état à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, qui s’efforce mois après mois de faire regretter son prédécesseur, l’aimable Théo Francken ? On a surtout l’impression que M. Mahdi doit faire oublier à ses électeurs et ses amis politiques l’accueil dont a bénéficié son père, réfugié en Belgique où il s’est marié à une jolie Flamande. Ou est-ce sa façon d’encourager le mariage des nouveaux arrivants avec les indigènes ? 

   Mon père aussi a immigré en Belgique. A une époque révolue où l’on ne rejetait pas les réfugiés à l’amer, où on ne les laissait pas mourir de faim et de froid dans les rues, où les fonctionnaires ne les humiliaient pas, où on ne les piégeait pas par des mensonges quand ils faisaient la grève de la faim. Une époque où la Belgique n’était pas condamnée pour sa politique par les instances internationales. Mais où elle s’enrichissait de l’apport intellectuel, de la force de travail, de tous ces étrangers chassés de chez eux et reconnaissants envers leur terre d’asile.

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FAITES UN MUR, PAS LA GUERRE

   Un mur ? Voilà la bête solution proposée par la Pologne pour fermer sa frontière avec la Biélorussie et empêcher des immigrés fuyant l’Iraq et la Syrie de pénétrer sur son territoire sacré. « Faites un mur, pas la guerre », le slogan est vraiment simpliste mais il touche facilement les citoyens européens effrayés par cette « vague migratoire ». Protégé par ce rempart, on n’entendra plus parler de cette horde qu’on craint de voir déferler sur nous ! Beaucoup protestent en oubliant que les Polonais ne sont pas les premiers Européens à construire un bastion contre les étrangers. Il y a déjà une redoutable barrière à Ceuta, la ville espagnole située sur la côte africaine, pour empêcher de passer du Maroc en Espagne. Un ensemble de clôtures et de barbelés construits avec l’aide financière de l’Union européenne depuis 2001. Au pied de laquelle on compte plusieurs morts, abattus par les forces de sécurité. Les autres candidats à l’exil ? Eh bien, ils sont passés évidemment. Au-dessus, en-dessous, sur le côté…

  Si un mur avait séparé la France de l’Algérie, la famille de Zemmour aurait-elle traversé la Méditerranée ? S’il y en avait eu un entre l’Allemagne et l’Autriche en 1913, Hitler serait-il resté dans son pays pour finir comme un obscur barbouilleur ? 

   Savez-vous que la préfecture de Paris a construit il y a quelques semaines un mur entre Pantin et Paris ? Façon, prétend sans rire le préfet de Paris, d’éviter l’arrivée de vendeurs de drogues venus de Seine St Denis dans la capitale ! 

   Grâce au mur, rêvent ses constructeurs, on ne voit plus ce qui se passe de l’autre côté. On n’entend plus rien, sinon un vague murmure. Méfiez-vous des murmures. Dans un de ses « poèmes barbares » Leconte de Lisles écrivait : « J’entends un immense murmure/Pareil aux hurlements de la mer ou des loups ». 

   Si l’Europe n’est plus capable d’accueillir ceux qui sont chassés par la dictature, la répression, les malheurs, que reste-t-il des valeurs sur base desquelles elle prétend s’être bâtie ? On semble oublier combien d’immigrés ont fait la grandeur de notre civilisation, de nos pays, comme le rappelle cette semaine avec un clin d’œil Joséphine Baker, tellement plus française que bien de soi-disant Français « de souche ». Pendant que les Français la portent solennellement au Panthéon, ils laissent mourir en mer des candidats à l’exil partis vers la Grande-Bretagne, trop contents d’en être débarrassés. Avec l’approbation de notre ministre de l’Intérieur. 

Une idée pour redorer le blason de ce pauvre Rudi Vervoort. Ne pourrait-il charger les chauffeurs Uber, qui se tournent les pouces, de recueillir et de promener au chaud les malheureux étrangers qui errent sans logis dans les rues de Bruxelles ou crèvent de froid devant le Petit-Château ?  

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MURMURES

Ce que l’on criait en 1989 est devenu murmure trente ans plus tard. Et ce que l’on crie aujourd’hui était à peine balbutiant à la fin des années quatre-vingts.  

 A l’époque, l’Europe aspirait plus que tout aux droits de l’homme. Plus qu’aux revendications sociales et économiques, plus qu’aux exigences éthiques. Liberté ! clamaient les manifestants de Berlin, Prague, Varsovie, Budapest, Bucarest, qui ont réussi l’impensable, la disparition du communisme en trois coups de cuiller à pot ! (Tandis que leurs camarades chinois se faisaient tailler menu sur la place Tienanmen.)  

 A présent, les droits de l’homme semblent passés de mode. Il est même de bon ton chez certains de faire la fine bouche devant ceux qu’ils qualifient de « droit-de-l’hommistes », expression dégueulasse qui justifie le cynisme au nom du soi-disant réalisme. Parmi ces beaux esprits, on trouve pêle-mêle des hommes de droite comme Zemmour ou Nicolas Sarkozy, autant que de gauche tels Badiou, Védrine ou Chevènement. 

   Même notre Ligue des Droits de l’Homme a choisi de masquer ce concept devenu honteux. Elle s’est transformée l’an dernier en Ligue des « Droits humains » (oubliant l’étymologie latine du mot homo, qui n’est pas le mâle, qu’on désignait par le mot vir ! O tempora ! O mores ! ) 

 Ah ! Le mur du politiquement correct, voilà la notion en vogue trente ans après la victoire de la liberté. On doit cacher « Tintin au Congo », effacer la cigarette du portait de Malraux sur les timbres français, fabriquer une orthographe masc.fém. grotesque, éviter toute référence aux vraies merveilles de la civilisation européenne sur les billets d’euros pour ne froisser personne et ne pas remuer l’histoire. 

La caricature est aussi passée au purgatoire. Elle doit éviter d’être « trop », sous peine de ne plus être publiée (le New York Times a supprimé le dessin politique) ou même sous peine de mort. « On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui » disait Pierre Desproges – juste avant la chute du mur, tiens. Trente ans plus tard, n’importe qui peut vous empêcher de rire tout simplement. 

  Le mur de Berlin est tombé, hourrah ! Mais, ne vous en êtes-vous pas aperçu, vous qui faites la fiesta ? il a été reconstruit un peu plus loin, aux frontières de l’Europe. Lorsque l’Union s’est ouverte à la plupart des pays libérés du joug soviétique, on a accueilli leurs citoyens à bras ouverts. Depuis, leurs dirigeants sont parmi les plus acharnés à repousser ceux d’ailleurs, chassés vers notre paradis par la guerre, la barbarie ou la misère. Voilà la seule politique pour laquelle les Européens sont unis : fermer nos frontières.

   L’argent qui servait à réunifier notre continent il y a trente ans sert maintenant à entretenir des prisons. 

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BONNES NOUVELLES DE BERLIN

   Il n’y a pas que de mauvaises nouvelles venant d’Allemagne. Ainsi, n’avez-vous pas été frappé comme moi qu’aucun des dirigeants ni même des dirigeantes de l’AfD ne porte de moustache ? Cette retenue est en soi une information, un programme, une promesse. 

Autre indication importante : quelques-unes des pires figures du futur nouveau Reich sont des femmes. Alors que le national socialisme avait résumé le rôle des femmes en trois mots : Kinder, Kirche, Küche (enfants, église, cuisine).

Alice Weidel, qui a co-dirigé la campagne électorale avant de présider le groupe au Bundestag ne se cache pas d’avoir pour compagne une immigrée sri-lankaise. Frauke Petry, leur ancienne porte-parole, vient comme Angela Merkel de RDA et a une aussi solide formation scientifique qu’elle. 

Tout ceci pour dire que l’AfD est fréquentable ? Non ! Au contraire ! Il faut combattre ce mouvement maudit mais en ne se trompant pas d’armes ni d’arguments. 

Lors d’une campagne électorale à Anvers il y a plusieurs années, des adversaires du Vlaams Blok avaient cru affaiblir le parti d’extrême droite en pleine expansion en placardant des affiches assimilant Filip Dewinter à Hitler. Echec complet. Aucun électeur n’a compris le message. 

Le führer de l’éphémère Troisième Reich ne fait plus peur à des générations qui ne l’ont pas connu, ni lui, ni ses victimes. Il leur paraît aussi ringard que Gengis Khan ou Napoléon. Mais surtout aucun électeur, tenté par les discours des partis populistes, ne confond « Mein Kampf » avec les promesses des nouveaux fachos ni avec les sympathiques messages que ces politichiens et politichiennes postent chaque jour vers leurs « amis » sur les réseaux sociaux.  

La lutte contre ces malfaisants doit répondre aux angoisses de leurs électeurs, l’immigration, l’identité culturelle, deux questions que l’on doit cesser de mettre sous le tapis. 

En regardant ailleurs pendant que l’Italie se débattait et se débrouillait avec les réfugiés, ses « partenaires » européens ont fourni à Salvini les munitions pour abattre les partis démocratiques de la Botte. 

En investissant trop peu dans la culture, l’éducation et l’enseignement, les gouvernements (singulièrement les nôtres) ont donné aux citoyens le sentiment que nos identités étaient en train de se perdre et de se diluer.  L’éclatement des matières culturelles et l’enseignement entre les communautés a aussi oublié la défense et le développement des valeurs, des artistes, des créations qui se veulent belges et qui refusent d’être réduites à une culture de village. 

Pour appuyer sa demande de naturalisation, Maurice Béjart écrivait : « Que je puisse lire dans les biographies qui me sont consacrées »Maurice Béjart, chorégraphe belge », c’est là mon souhait le plus sincère ». 

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LA TERRE EST PLATE

   Un groupe d’internautes a lancé il y a quelque temps sur les réseaux sociaux une plateforme pour soutenir le projet d’un scientifique qui prétend prouver que la terre est plate. 

  Avant de lui jeter la pierre, rappelons-nous que c’est la grandeur de la science de remettre sans cesse en question les soi-disant vérités établies.  

  Que ce « scientifique » soit peut-être gentiment fêlé suffit-il pour qu’il ait tort ? Je note qu’il est déjà suivi par des milliers d’internautes. Or, les citoyens ont de nos jours toujours raison.  

D’ailleurs, ce savant est déjà l’auteur d’autres découvertes révolutionnaires. Ainsi, c’est lui qui a établi que la Lune n’existe pas. Qu’elle n’est qu’un phénomène d’hypnotisme collectif de nature sexuelle, qui s’apparente à l’hystérie. La preuve est que seuls les amoureux sont persuadés de la présence de notre satellite dans le ciel. Alors qu’en science, il faut toujours privilégier la raison sur l’émotion. 

  Le retour à une conception plane de notre planète peut avoir des conséquences importantes sur l’avenir géopolitique. Imaginez la terre comme une table. Sur le dessus du plateau, l’Occident. Sur le dessous, la Chine et l’Iran. Il sera beaucoup plus facile d’éliminer toute source de conflit entre Occident et Orient si le recto et le verso se tournent le dos. 

Même considération à propos de l’environnement. 

Si l’un des côtés de la Terre est prêt à faire d’importants efforts pour préserver le climat et les espèces, et l’autre pas, tant pis pour ce qui se passe du côté obscur. On peut parfaitement envisager que le recto de la planète soit sauvegardé et son verso envahi par les mers et brûlé par le soleil. Sur une terre ronde, tout se tient. Les saletés des uns polluent les fleuves, les mers et le ciel des autres. Alors que sur une terre plate, c’est chacun chez soi.  

   Une terre plate présente aussi de grands avantages dans la lutte contre l’immigration. Ce qui explique le Tweet récent de Théo Francken qui soutient la théorie de la terre plate en rappelant qu’elle était la règle au Moyen âge, à l’époque bénie des cathédrales, comme il l’appelle. 

En effet, les candidats à l’exil qui vivent en dessous de la plaque planétaire ne pourront plus arriver chez nous par mer. Ils devront creuser des tunnels pour essayer de débouler de ce côté du monde. Outre la difficulté technique pour eux, il sera évidemment beaucoup plus facile pour nous de guetter leur arrivée et de les repousser.

On a tort de ricaner devant les théories nouvelles qu’on croit d’abord utopiques. Personne n’avait imaginé qu’un gouvernement présidé par un socialiste allait chambouler le régime du chômage. Ou qu’un premier ministre libéral allait fermer les yeux sur le renvoi de réfugiés soudanais avec l’aide des services secrets de cet odieux pays. Alors, pourquoi la terre serait-elle toujours ronde ? 

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CLONER CLOONEY

Il n’y aura plus un seul demandeur d’asile en Belgique. Telle est la redoutable promesse faite à ses électeurs par Théo Francken, le secrétaire d’Etat à l’Asile. Et que fera-t-il alors que son job ne servira plus à rien ? Fera-t-il la file au CPAS ou réclamera-t-il le poste de premier ministre ?

Au passage, on se dit que si les élections deviennent le concours de « Qui c’est qui est le plus ignoble ? » la démocratie a intérêt à se réinventer et d’urgence.

Pour justifier son credo, Francken a trouvé un exemple à l’étranger, en Australie. A suivre ce « modèle », les grilles dorées de notre beau royaume seront fermées devant la foule des citoyens du monde – sauf quelques Chrétiens persécutés.

Qu’il songe cependant, avant de copier les kangourous pour mettre les électeurs dans sa poche, que les Australiens ont aussi inventé le boomerang…

Avec l’ami Théo, c’est toujours avis de tempête.

Plus d’étrangers chez nous, assure-t-il, c’est autant d’économies. Accueil, soins de santé, assistants sociaux, fonctionnaires, flics. C’est fou ce que ça coûte, mine de rien, un malheureux qui débarque dans la capitale de l’Europe.

En oubliant ce que ça rapporte une fois que, sa situation légalisée, il se met à travailler, cotiser, dépenser, payer des impôts. Et remplir les boulots de ce vieux pays à la pension…

Car, comment il va faire Théo pour remplacer ceux qui s’en vont ?

S’il ne veut pas d’étrangers, il devra se rabattre sur le modèle Dolly (du nom de cette brebis anglaise, le premier mammifère cloné) qu’il pourra aussi appeler, le modèle Zhong-Zhong & Hua-Hua, les deux singes clonés récemment par des savants chinois. L’ombre de Fu Manchu plane sur la patrie de Magritte…

Le clonage, voilà la seule solution pour lutter à la fois contre le vieillissement de la population et l’invasion des étrangers.

Mais à qui ressembleront ces clones de demain ? Au secrétaire d’Etat lui-même ? Vous imaginez un employeur obligé d’engager mille sosies de la star de Lubbeek. Et comment s’y retrouver s’ils ont la même tête et qu’ils portent le même nom ? Dans la salle de réunion, trente Théo identiques autour de la table. Même Charles Michel risque d’y perdre enfin la raison…

On pourrait évidemment multiplier les visages, fabriquer aussi des centaines de Liesbeth Homans pour assurer l’égalité entre hommes et femmes. Quelques Bart De Wever, dont on pourra varier les formats, selon que l’on aime sa silhouette ancienne ou actuelle, XXL ou S.

Mais le modèle Dolly présente aussi le danger de lasser les électeurs confrontés éternellement aux mêmes têtes surmultipliées.

Pour varier, faudra alors cloner George Clooney, Obama ou Michael Jordan.

Démonstration est faite : on n’en sort pas. On finira toujours par accueillir les étrangers …

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FAKE NEWS FROM BRUSSELS

Dernier Tweet du président Trump cette nuit: « Si Theo Francken me rejoint à Washington, il trouvera à sa descente d’avion tapis rouge et carte verte. »

Bart De Wever se frotte les yeux. Charles Michel se frotte les mains. Quelle mouche a piqué la Maison Blanche ?

La vérité est que le président américain, qui commence à comprendre qu’il n’est plus en campagne et qu’il a bel et bien été élu, ne sait plus où donner de la tête. Wall Street est en chute libre, l’inflation reprend du poil de la bête, le mur de séparation avec le Mexique est impossible à financer, les administrations fédérales à l’arrêt faute de budget, et personne ne l’aime – c’est le plus dur pour ce grand sentimental. Même ses plus ridicules ennemis le narguent sans qu’il puisse réagir, comme le président coréen qu’il doit se contenter de traiter de « petit gros » au lieu de lui envoyer une bonne bombe sur la tronche. Mais pas moyen de rire un peu avec les généraux américains. Plus ils ont des médailles, plus ils sont pleutres.

De plus, Trump n’a plus aucune confiance dans ses conseillers qui tombent comme des mouches quand ils ne sont pas inculpés par le procureur fédéral. Où va-t-on ?

Ailleurs. En Belgique. D’où il veut exfiltrer l’homme providentiel, le seul qui peut encore lui sauver la mise. Théo F., le politicien qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense des immigrés et à faire tout ce qu’il dit ou plutôt qu’il grogne entre ses dents pour s’en débarrasser.

« Viens, mon Théo. Tu verras, à nous deux, ce sera la guerre des étoiles ! (Les étoiles, c’est toi et moi). » Ce dernier Tweet semble avoir été envoyé à une heure tardive après une soirée bien arrosée. « Lâche-moi la main, Melania, il me faut tapoter un petit dernier avant les plumes. »

Pour Théo, la tentation est grande. Mettre en œuvre la politique qu’il rêve de mener en Belgique mais puissance mille. Et sans toute cette bande de chipoteurs qui de Liège à Courtrai l’empêche de déployer les grands moyens. Et on ne touche pas aux enfants, et on n’enferme pas les familles, et on faire des mamours aux Soudanais et on trouve des juges pour lui chercher des poux et avec les collègues, c’est la galère, les libéraux qui peut-être bien que oui, peut-être bien que non et les chrétiens démocrates qui temporisent.

Avec Trump, fini tout ça ! Les mains libres, les manches retroussées et au travail, la bave aux lèvres ! Et des milliers d’Américains, une bière à la main, qui vont l’applaudir au passage quand il reconduira les Chicanos dans leurs déserts. On appellera ça Le Convoi Francken ; ça fait très Hollywood ! Des dizaines de milliers de Latinos avec leurs chicos et adios ! Et, au bout de quelques mois, on se retrouvera entre gringos !

Après ça, les Belges vont enfin l’admirer, le Théo. On n’est jamais prophète en son pays.

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