POUPEES RUSSES

Les complotistes affirment que les Russes sont parmi nous. Les anti-complotistes aussi. Qui a raison ? Les Russes ! 

Jouant avec les règles de la démocratie comme les enfants le font avec le Monopoly, ils achètent, vendent, envoient à la case prison et déversent leur argent sur les terrains les plus rentables, c’est-à-dire ceux où les démocraties sont le plus fragile. 

La démocratie américaine a déjà failli couler à la suite des manœuvres et vilenies des services russes pour empêcher l’élection de Hillary Clinton et favoriser celle de Donald Trump en 2016. Ces ingérences russes ont fini par être avouées par Evgueni Prigojine en 2022 – en un temps où il flirtait chaud devant avec son mentor, Vladimir Poutine. Le président américain sortant, Barack Obama avait lui aussi dénoncé le rôle des cyber-activistes russes dans la campagne de 2016 pour mener Trump au pouvoir. 

On peut s’attendre à ce que la course de 2024 soit à nouveau bénie par les popes de Moscou (ils ont des popes en stock), aidée par les services russes et financée par l’argent de quelques sociétés écrans pour contourner les sanctions (le guide du roublard donne de nombreuses clés pour exporter les roubles au nez et à la barbe des eurocrates). 

L’argent, c’est le carburant qui facilite toutes les actions des Russes. Il alimente particulièrement les caisses de plusieurs partis d’extrême droite en Europe, les poissons pilote (ou plutôt les piranhas) préférés utilisés par la Russie pour démolir les Européens. Les services tchèques viennent de dénoncer l’un des leaders de l’AfD allemande, M. Bystron (n°2 sur la liste européenne) en l’accusant d’être financé par la Russie, comme l’a été Marine Le Pen il y a quelques années. On peut reconnaître à Poutine qu’il se sert des blondes comme des hommes blancs, sans discrimination.   

Le Russiagate a maintenant contaminé le Parlement européen constate-t-on à quelques semaines de son renouvellement. 

En sa qualité de président du conseil de l’Union, Alexander De Croo a reconnu que plusieurs parlementaires sentent dangereusement la vodka dans l’enceinte du Caprice des Dieux. Des députés appartenant à l’extrême droite française et allemande, d’après la députée Nathalie Loiseau (du groupe Renew). On connait également depuis des années les liens qu’entretient la Ligue de l’Italien Matteo Salvini (vice-président du conseil des ministres) avec les services russes – ce qui fait l’affaire de sa redoutable concurrente, la première ministre Giorgia Meloni, plus rusée et moins pro-russe. 

Il ne faut jamais oublier que Poutine est une I.A. fabriquée jadis par le KGB et qu’à l’intérieur du président russe, il y a autant de petits Poutine qu’il y a de matriochkas dans une grande poupée russe.  

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BONNES NOUVELLES DE BERLIN

   Il n’y a pas que de mauvaises nouvelles venant d’Allemagne. Ainsi, n’avez-vous pas été frappé comme moi qu’aucun des dirigeants ni même des dirigeantes de l’AfD ne porte de moustache ? Cette retenue est en soi une information, un programme, une promesse. 

Autre indication importante : quelques-unes des pires figures du futur nouveau Reich sont des femmes. Alors que le national socialisme avait résumé le rôle des femmes en trois mots : Kinder, Kirche, Küche (enfants, église, cuisine).

Alice Weidel, qui a co-dirigé la campagne électorale avant de présider le groupe au Bundestag ne se cache pas d’avoir pour compagne une immigrée sri-lankaise. Frauke Petry, leur ancienne porte-parole, vient comme Angela Merkel de RDA et a une aussi solide formation scientifique qu’elle. 

Tout ceci pour dire que l’AfD est fréquentable ? Non ! Au contraire ! Il faut combattre ce mouvement maudit mais en ne se trompant pas d’armes ni d’arguments. 

Lors d’une campagne électorale à Anvers il y a plusieurs années, des adversaires du Vlaams Blok avaient cru affaiblir le parti d’extrême droite en pleine expansion en placardant des affiches assimilant Filip Dewinter à Hitler. Echec complet. Aucun électeur n’a compris le message. 

Le führer de l’éphémère Troisième Reich ne fait plus peur à des générations qui ne l’ont pas connu, ni lui, ni ses victimes. Il leur paraît aussi ringard que Gengis Khan ou Napoléon. Mais surtout aucun électeur, tenté par les discours des partis populistes, ne confond « Mein Kampf » avec les promesses des nouveaux fachos ni avec les sympathiques messages que ces politichiens et politichiennes postent chaque jour vers leurs « amis » sur les réseaux sociaux.  

La lutte contre ces malfaisants doit répondre aux angoisses de leurs électeurs, l’immigration, l’identité culturelle, deux questions que l’on doit cesser de mettre sous le tapis. 

En regardant ailleurs pendant que l’Italie se débattait et se débrouillait avec les réfugiés, ses « partenaires » européens ont fourni à Salvini les munitions pour abattre les partis démocratiques de la Botte. 

En investissant trop peu dans la culture, l’éducation et l’enseignement, les gouvernements (singulièrement les nôtres) ont donné aux citoyens le sentiment que nos identités étaient en train de se perdre et de se diluer.  L’éclatement des matières culturelles et l’enseignement entre les communautés a aussi oublié la défense et le développement des valeurs, des artistes, des créations qui se veulent belges et qui refusent d’être réduites à une culture de village. 

Pour appuyer sa demande de naturalisation, Maurice Béjart écrivait : « Que je puisse lire dans les biographies qui me sont consacrées »Maurice Béjart, chorégraphe belge », c’est là mon souhait le plus sincère ». 

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