COMBIEN DE GOUVERNEMENTS Y A-T-IL DANS L’AVION ?

  On s’en était douté, Alexandre De Croo n’a pas fait long feu quand il a tenté de faire gérer la crise de la Covid par son gouvernement fédéral. Les caméras à peine éteintes après sa conférence de presse, le président de la région wallonne s’est empressé de tirer la couverture à lui sur le modèle Macronien « fiers Wallons, nous sommes en guerre !» 

Puis le président bruxellois (rappelez-moi le nom de ce type avec un bout de moustache dont on ne sait pas très bien à quoi il sert ?) qui a offert un numéro rappelant les meilleures heures du cabaret bruxellois, l’époque bénie de Bossemans et Coppenolle, se trompant dans les dates, mélangeant mesures obligatoires et recommandées, avant de se bagarrer avec des micros mal branchés. Hilarant ! Ca faisait du bien en cette période déprimante. Rudi, remettez-nous ça ! Côté spectacle, il n’y a plus que vous depuis que vous avez fermé théâtres et cinémas (qu’on croyait naïvement de la compétence de la Communauté française, comme les écoles, pourtant fermées dans certaines villes par les maïeurs). 

Vint enfin le gouvernement flamand. Obligé d’avaler son chapeau, lui qui affirmait que la Covid chinoise, réfugiée en Belgique, ne parlait que le français. Après avoir cru Jambon, les Flamands ont dû constater qu’il était cuit… 

  Dépouillé de ses compétences en matière de virus, d’écoles, d’ouverture des commerces, de couvre-feu, que reste-t-il encore au nouveau gouvernement, l’armée étant sur le flanc et la justice bientôt mise en sommeil ? 

  Reste les affaires étrangères. Or, voilà que la ministre en charge est à l’hôpital. On lui souhaite un rapide rétablissement. Mais on comprend qu’elle hésite à revenir. 

Pourtant, il n’y a plus qu’elle qui soit capable de faire respirer ce pauvre attelage fédéral. Et, il y a du pain sur la planche. Faisant semblant de maudire les Français, le Grand Mamamouchi clame que la Vache qui Rit n’entrera plus sur son territoire. Le gouvernement belge va-t-il aider nos amis français ? Encore raté : l’agriculture est une compétence régionale.   

La ministre des Affaires étrangères doit aussi trouver le moyen de se faire entendre dans le concert de louanges qui accueillera le nouveau président américain. On pourra toujours lui envoyer nos ministres-présidents pour l’aider à combattre la pandémie alors que l’administration Trump a peu à peu laissé éteindre les cinquante étoiles.

On peut également compter sur notre expertise pour conseiller Arméniens et Azéris à organiser le Haut-Karabagh sur le modèle de la Commission communautaire de Bruxelles-Capitale. Le temps que leurs dirigeants comprennent comment ça fonctionne, la population locale sera en paix pendant quelques années… 

  Non, amis fédéraux, ne perdez pas votre temps avec ce bête virus qui ne vous a rien fait. Alors qu’on vous attend sur le théâtre du monde…  

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LE COMBAT DES CHEFS (COQS)

   D’habitude, les compétitions de type Top Chef se présentent comme un simple crochet. Le vainqueur occupe la plus haute marche du podium suivi des autres lauréats. 

En Belgique, c’est beaucoup plus compliqué. Le jeu oppose quatre équipes qui travaillent chacune dans leur coin mais qui, à un moment, vont devoir mélanger leurs plats tout en ne les mêlant pas. Je vous ai prévenu, un vrai casse-tête. Qu’on appelle un waterzooi de pigeons. 

  Dans l’équipe des Coqs, le chef est italien. Il a pris pour aboyeur un prolétaire et comme commis un gars vert comme une salade mais gai comme un pinson (que sa couleur ne vous coupe surtout pas l’appétit !) 

   Les débuts sont un peu pénibles. Car la brigade se divise sur le plat à réaliser pour décrocher la timbale. Le chef tient à des pâtes aux asperges. Non, coupe le prolétaire. C’est un légume d’aristo ! Et un aphrodisiaque destiné à détourner les prolos de leurs combats. Le commis suggère le risotto de quinoa aux légumes anciens. Ce qui le fait envoyer fissa par les autres à la plonge. 

Pourquoi pas des pâtes au curry et à la basilique ? suggère un des serveurs. Non, s’écrient en chœur les trois membres de l’équipe : le CDH est dans l’opposition ! Qu’il y reste !  

Le prolétaire tape sur la cuisinière (se brûlant au passage). Ca suffit, ces discussions ! Entre camarades, on mange des boulettes. Un poing c’est tout. Et servies gratuitement, svp. Basta cosi, Elio! 

  Dans l’équipe des lions, ce n’est pas non plus la fiesta. Ils sont cinq à se marcher sur les pieds. Et qui ne comprennent rien à ce que dit le chef, vu qu’il s’obstine à parler en latin. 

   « Teneo lupus auribus » signifie pourtant « je tiens le loup par les oreilles », façon élégante pour lui d’annoncer à la brigade qu’il essaye de tenir les fachos hors de sa cuisine. 

Il faut dire que les loups mis à part, les autres membres de l’équipe ne font pas le poids. L’un est aveugle (il n’a pas vu venir la raclette qu’il a pris sur la figure le jour des élections) et l’autre est sourd. Quant au commis vert, il est bien le seul à vouloir bannir la viande faisandée de la recette. 

  La troisième équipe, qui affiche un iris un peu décoloré sur son tablier, est la plus discrète. Elle a choisi un plat sans saveur, sans sel, sans épices et sans sauce croyant éviter ainsi l’indigestion. 

Celle qui guette la dernière équipe, la plus divisée des quatre. D’avance, elle a annoncé que la cuisson sera lente, très lente. Pour s’assurer d’une basse température dans l’office. Composer cette quatrième brigade est très compliqué vu que ses membres viennent tour à tour des autres équipes et qu’ils arrivent en ordre dispersé, chacun avec un morceau du plat qu’il a cuisiné dans son coin. Ce qui promet une sacrée ratatouille ! 

  On ne sait qui va mettre bon ordre dans ce chaos. Mais une chose est sûre : Cave canem ! 

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E PERICOLOSO SPORGERSI

Dans son magnifique roman « Le Guépard », Lampedusa saisit la Sicile en 1860, au moment où elle va basculer. Dominée pendant des siècles par les propriétaires terriens, l’île accueille avec enthousiasme Garibaldi, ses chemises rouges. Et les idées de la révolution française. Le héros du livre, Tancredi, jeune aristo cynique, comprend que pour que sa caste ne soit pas balayée, il n’y a qu’une solution qu’il résume dans cette belle formule: « il faut que tout change pour que tout reste comme avant. »

La Wallonie et la Sicile, unies depuis longtemps par des liens profonds, ont beaucoup de traits en commun : longtemps occupées par les mêmes puissances étrangères, elles ressentent le même besoin d’immobilité, déguisé derrière une fièvre de réformes. Elles tolèrent quelques pratiques mafieuses. Et elles partagent l’amour des félins. Les événements des derniers mois devraient donc inspirer un de ces jours un « Guépard » version wallonne.

Premier épisode : Garibaldi-Lutgen débarque sur les rives du Grognon et chasse par surprise le propriétaire assoupi, Elio-Tancredi, qui occupait les lieux depuis des siècles. L’ancien garde-chasse d’Elio, Lutgen, ne sachant que faire de sa victoire offre le château à un nouveau maître, qui porte bien son nom, Chastel.

Deuxième épisode : Elio-Tancredi, redevenu soldat errant, change son fusil d’épaule. Il se débarrasse de ses signes de noblesse trop apparents, de ses nœuds pap’-paillette, et de quelques courtisans trop voyants pour se déguiser en prolétaire, couteau entre les dents. Prêt à reprendre le château d’assaut à la tête de la populace, y compris s’il le faut avec l’aide de Raoul et de sa bande de sans-culottes. A nous la Bastille, ou plutôt l’Elysette ! Mort au traître !

Une fois le château repris, promet-il, le pouvoir sera exercé par les citoyens – tous, sauf le garde-chasse, enfermé dans un obscur cachot, et Raoul exilé en Flandre.

Entre temps, pour prendre ses ennemis à revers, Tancredi-Elio a poussé son copain Olivier Maingain à empêcher le feu de gagner Bruxelles et de dévorer ses deux autres domaines.

Inspiré du Guépard, ce feuilleton est aussi une histoire de félin. Lutgen en félin faussement patelin, Di Rupo en félin frétillant, Zakia Khattabi en chatte échaudée, Olivier en charivari, Chastel en félin repu.

Mais, avant de sortir leurs griffes, toutes ces bêbêtes feraient bien de méditer sur quelques proverbes célèbres. On ne vend pas un chat dans un sac, cher Benoit. Malgré le bruit et la fureur, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, cher Elio. A chat malin, chat malin et demi, cher Olivier.

Et surtout s’inspirer de ce proverbe chinois : « Il est difficile d’attraper un chat noir dans une pièce sombre, surtout quand il n’y est pas. »

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TU VEUX MA PHOTO ?

Alors qu’il manifestait selon son habitude contre les musulmans à Anvers à la tête de sa bande de braillards, Filip Dewinter a eu la surprise de voir soudain s’approcher de lui une souriante jeune femme voilée qui a pris devant lui un selfie épatant : tous deux comme détachés du monde. Loin des violences et des éructations. Pas tout à fait, cependant. Ils n’en étaient pas encore au tongkus. Sur la photo, lui gueule dans un porte-voix et elle le regarde, coquine et ironique. Mais ils se tiennent tout près l’un de l’autre. Prêts à se toucher ? Cela ouvre des pistes comme disent les syndicats des gardiens de prison. Pour dégager un peu les voies respiratoires, très encombrées depuis quelques mois par un souffle inquiétant. Comme si les attentats de Paris et de Bruxelles avaient fait sortir une violence malsaine jusque-là contenue.

En France, le déferlement de barbarie de jeunes casseurs transforment les manifestations contre le gouvernement et sa nouvelle loi sur le travail en un terrain de destructions massives et aveugles.

En Belgique, la violence d’un gouvernement indifférent ou inconscient des dégâts que va provoquer dans toute la société sa politique d’économies automatiques qui détruit la justice, désagrège les transports, signe l’évaporation des services publics et la fin des investissements publics, symbolisée par l’effondrement théâtral des tunnels routiers de Bruxelles. Mais la violence vient aussi de certains syndiqués, qui n’hésitent pas à provoquer des grèves nombrilistes sans même respecter le deuil après les attentats, ou d’agents pénitentiaires prêts pour obtenir leurs justes revendications à soumettre les détenus à un régime indigne et dégradant.

L’exemple donné par notre sympathique jeune Anversoise donne des idées. Mais on s’aperçoit aussitôt comme il est difficile à mettre en œuvre. Imaginons-nous un gardien de la prison d’Andenne se faisant photographier dans une cellule puante et surpeuplée avec un, deux, dix détenus hilares ? Charles Michel posant avec les patrons des trois syndicats de matons, clic, clac, devant sa salle de douches au 16 rue de la loi ? Raoul Hedebouw s’affichant, une passoire de spaghettis sur la tête à la place de son T-shirt à la gloire de Staline, bras dessus bras dessous avec Elio Di Rupo et Paul Magnette ?

La jeune photographe anversoise avait raison : coincer son adversaire, son ennemi dans une photo, c’est fermer la gueule du lion. C’est plus efficace encore, s’il faut en croire Michel Tournier qui disait que la photographie est une pratique d’envoûtement qui vise à s’assurer la possession de l’être photographié.

De quoi inspirer quelques personnalités en chute libre dans les derniers sondages…

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SAINT NICOLAS, REVIENS ! ILS SONT DEVENUS FOIS !

Depuis Halloween (pourquoi diable nous a-t-on collé une fiesta supplémentaire ?), les obligations de faire la bombe se succèdent à un rythme de plus en plus hystérique. Faut-il que nous soyons de parfaits moutons ou déjà des robots préprogrammés pour passer en quelques jours de l’effroi après les attentats de Paris à la paralysie sous l’alerte niveau 4 à Bruxelles puis, sans transition, à la course effrénée aux cadeaux, sapins enrubannés et fêtes de bureaux avant les folles parties de la Saint Sylvestre ?

Décidément, avec une bonne communication de masse du genre enfoncez-vous ça dans la tête, on fait de nous de parfaits chiens de Pavlov qui bavent sur un simple signal d’angoisse ou de plaisir. Un week-end, on nous convint de se terrer au fond de nos appartements en mangeant nos réserves de biscuits, les enfants coincés dans leur chambre, et le suivant on nous pousse à envahir les rues pour dévaliser les magasins en traînant la marmaille derrière nous et à nous éclater dans les lieux publics.

Il y a plusieurs façons de faire face à ces jours frénétiques. Le plus simple est de suivre le mouvement et de faire tout bêtement la chasse aux cadeaux. Je recommande en cette fin d’année 2015 les grands classiques adaptés à l’air du temps.

Tenez, revoilà sur le marché, un Pinocchio en forme de premier ministre dont le nez s’allonge au fil de ses déclarations. Les magasins fermés pendant le niveau 4 ? Je ne comprends pas les commerçants. Pourquoi ont-ils baissé le rideau de fer ? Je n’y suis pour rien. Ou quelques jours plus tard, lors de la COP 21: « Nous avons des engagements très clairs sur le plan international. Les Belges sont parmi les plus ambitieux dans le monde  (en matière d’environnement) ».

On recommande aussi le matériel de camping préconisé par Théo Francken qui, devant la réticence des réfugiés à se loger au WTC s’était écrié : « Ils préfèrent sans doute les tentes trop confortables du parc Maximilien ».

Revient aussi à la mode la boîte de premiers soins, grâce à Elio Di Rupo, avec son excellent slogan : « J’ai le cœur qui saigne quand je pense à ces femmes et ces jeunes qui vont être exclus (du chômage)».

Il y a ceux qui préfèrent fuir vers des lieux exotiques. Mais où se poser cette année ? A part la côte belge et Molenbeek, la plupart des destinations sont potentiellement dangereuses et les voyages lointains des provocations aux conclusions de la conférence des Nations-Unies sur l’environnement dont les lampions viennent à peine de s’éteindre.

Reste le plus doux, un bon livre au fond du canapé, un verre de vin à la main, en attendant que cette année horrible s’efface devant l’arrivée de 2016, une grande et belle page blanche…

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SAINT NICOLAS, REVIENS ! ILS SONT DEVENUS FOIS !

Depuis Halloween (pourquoi diable nous a-t-on collé une fiesta supplémentaire ?), les obligations de faire la bombe se succèdent à un rythme de plus en plus hystérique. Faut-il que nous soyons de parfaits moutons ou déjà des robots préprogrammés pour passer en quelques jours de l’effroi après les attentats de Paris à la paralysie sous l’alerte niveau 4 à Bruxelles puis, sans transition, à la course effrénée aux cadeaux, sapins enrubannés et fêtes de bureaux avant les folles parties de la Saint Sylvestre ?

Décidément, avec une bonne communication de masse du genre enfoncez-vous ça dans la tête, on fait de nous de parfaits chiens de Pavlov qui bavent sur un simple signal d’angoisse ou de plaisir. Un week-end, on nous convint de se terrer au fond de nos appartements en mangeant nos réserves de biscuits, les enfants coincés dans leur chambre, et le suivant on nous pousse à envahir les rues pour dévaliser les magasins en traînant la marmaille derrière nous et à nous éclater dans les lieux publics.

Il y a plusieurs façons de faire face à ces jours frénétiques. Le plus simple est de suivre le mouvement et de faire tout bêtement la chasse aux cadeaux. Je recommande en cette fin d’année 2015 les grands classiques adaptés à l’air du temps.

Tenez, revoilà sur le marché, un Pinocchio en forme de premier ministre dont le nez s’allonge au fil de ses déclarations. Les magasins fermés pendant le niveau 4 ? Je ne comprends pas les commerçants. Pourquoi ont-ils baissé le rideau de fer ? Je n’y suis pour rien. Ou quelques jours plus tard, lors de la COP 21: « Nous avons des engagements très clairs sur le plan international. Les Belges sont parmi les plus ambitieux dans le monde  (en matière d’environnement) ».

On recommande aussi le matériel de camping préconisé par Théo Francken qui, devant la réticence des réfugiés à se loger au WTC s’était écrié : « Ils préfèrent sans doute les tentes trop confortables du parc Maximilien ».

Revient aussi à la mode la boîte de premiers soins, grâce à Elio Di Rupo, avec son excellent slogan : « J’ai le cœur qui saigne quand je pense à ces femmes et ces jeunes qui vont être exclus (du chômage)».

Il y a ceux qui préfèrent fuir vers des lieux exotiques. Mais où se poser cette année ? A part la côte belge et Molenbeek, la plupart des destinations sont potentiellement dangereuses et les voyages lointains des provocations aux conclusions de la conférence des Nations-Unies sur l’environnement dont les lampions viennent à peine de s’éteindre.

Reste le plus doux, un bon livre au fond du canapé, un verre de vin à la main, en attendant que cette année horrible s’efface devant l’arrivée de 2016, une grande et belle page blanche…

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CYBER, TES BEAUX YEUX ME FONT MOURIR

A chaque génération sa manière de se divertir et de se fabriquer une bulle hors d’atteinte des parents, de l’école, de l’autorité. A la génération Coca-Cola, qui se jetait sur les livres, le cinoche et la télé a succédé l’époque Red Bull des jeux vidéo, du baladeur et du CD. Les ados de 2015 ne s’encombrent plus de tous ces supports physiques. Ils se sont jetés dans la cyber-attaque, le terrorisme virtuel et le dérèglement des réseaux. Bienvenue à la jeunesse du vingt et unième siècle !

On leur a gentiment préparé le terrain, reconnaissons-le, en faisant scintiller les beautés de la guerre nouvelle sur tous les écrans. Au lieu de faire affronter les tanks et les hommes, la guerre se fait désormais dans des salles aseptisées à des milliers de kilomètres du champ de bataille, qui s’appelle maintenant des cibles. Un type ou une dame en cache-poussière appuie d’un doigt nonchalant sur un bouton quelque part dans son bureau au Nouveau Mexique, en croquant son sandwich, et boum ! un village d’Irak ou un campement en Afghanistan sont rayés de la carte. Quoi d’étonnant que le pouvoir magique d’internet, que nous avons érigé en maître du monde, fascine la jeunesse ? Et que ses forces obscures les fassent rêver comme les grands monstres nous fascinaient jadis ?

Nous tremblions de peur et de plaisir devant l’écran à voir les dents de Dracula s’enfoncer dans la peau diaphane de l’héroïne. Eux roucoulent de joie à contempler les dégâts de leurs petits cyber-virus dévorant les sites institutionnels. Il y a tout de même quelque chose de rassurant dans le choix de leurs victimes. Qu’ils s’acharnent sur des journaux et des télévisions pour lâcher leurs saletés démontrent leur attachement et l’importance qu’ils accordent à la diffusion de l’information. Cela mérite d’être salué à une époque où l’on se plaint de la perte d’influence des medias.

Mais, comme tous les jeux, ceux-ci ont aussi quelques effets secondaires déplaisants. Si nos petits génies du clavier sont capables de remplacer ni vu ni connu les infos sérieuses de la page d’accueil des sites professionnels par des propos délirants, c’est sûr que la paranoïa de tous les obsédés du complot va s’accélérer. Déjà qu’un nombre croissant d’entre eux s’imaginent que l’homme n’a jamais marché sur la Lune, que les tours du WTC sont toujours à leur place et que le tsunami qui a ravagé le Japon a été provoqué par les Martiens, comment vont-ils réagir quand ils liront que Charles Michel est premier ministre de Belgique, comme nous le font croire les Anonymous ? En fait, c’est toujours Elio Di Rupo qui est bien sûr aux commandes. Il suffit de voir les mesures adoptées jour après jour par le gouvernement pour s’en assurer.

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PAILLETTES

L’effondrement à Mons du château d’allumettes d’Arne Quinze –le bien nommé- est-il un signe prémonitoire de l’année nouvelle ?

Je refuse de le croire. J’ai toujours fait confiance à Madame Soleil plutôt qu’à Dame Lune.

Même si 1915 est l’année terrible du génocide arménien, qu’un siècle plus tard les autorités turques sont toujours incapables d’assumer.

Mais Quinze ne signifie pas toujours des catastrophes – même en art. Il a parfois été un excellent millésime. Tenez, 1515, la seule date que j’ai réussi à retenir de mes cours d’histoire, célèbre une belle victoire, Marignan. Bien sûr, s’il y a un vainqueur –François 1er– il y a un vaincu. Mais qui sait encore que ce sont les Suisses qui ont perdu ? Depuis, il se sont refaits une telle santé qu’on peut se réjouir sans arrière-pensée de la victoire française.

Autre date historique sympathique, 1815. Ah ! Cette fois, les Français se font massacrer à Waterloo – et à Braine l’Alleud, où on va fêter ça. On pourrait croire que nous sommes peu cohérents. Mais, des types comme Napoléon, on en a trop supporté au cours des siècles pour pleurer sur la perte de son chapeau. Et surtout imaginez la situation de notre beau pays si l’empereur avait gagné. Quelques départements, perdus quelque part au nord du Nord. Songez aux conséquences. Paris n’aurait jamais accepté un Atomium ni consacré de budget à développer de grands musées à Bruxelles. On parlerait la langue de Hollande à Anvers. Hugo Claus et Tom Lanoye seraient des écrivains français et Bart De Wever disputerait le leadership de l’UMP à Nicolas Sarkozy. Quant à Elio Di Rupo, après avoir réussi à savonner la planche de Martine Aubry et de François Hollande, il serait devenu le premier président socialiste français d’origine wallonne. Mons devenant la deuxième ville de France. Pour célébrer l’événement, le président socialiste français aurait demandé à Arne Quinze de construire une sculpture célébrant le centenaire de l’alliance définitive entre les départements belges et français. Hélas, le château d’allumettes se serait effondré à la suite d’un attentat des « confédéralistes belges anti-républicains» qui réclament la totale autonomie de la Belgique. Etrangement, les terroristes célèbreraient l’événement en chantant le grand air de la Muette de Portici, opéra pourtant bien oublié du XIX ème siècle, sur la suggestion de leurs alliés hollandais (je veux dire les partisans de François Hollande qui n’ont jamais pardonné à Elio ce qu’ils appellent sa « trahison »). Pour rétablir l’ordre et éviter la guerre civile, Bart De Wever prendrait le pouvoir à Paris – tout en se prenant pour Napoléon. Voilà comment l’unité de la république aurait été préservée…

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FÊTE DES MERES

 

Les diablesses rouges pas championnes du monde ? Allons ! Les mamans belges sont les meilleures du monde. Et pas seulement au classement Pizzas. N’est-ce pas madame Reynders qui a donné à son fils cette intelligence et cette délicatesse qui font le charme de ses discours ? C’est elle aussi qui lui a enseigné l’histoire de notre pays. Ce qui a permis à son fiston de secouer le ronron d’un duel radiophonique pâteux avec un Elio manifestement pas réveillé (une grosse insomnie à cause du raffut infernal des avions ?)

Après coup, on appelle ça un dérapage, une gaffe. Alors que Didier, voyant le débat sombrer dans l’ennui, avait trouvé cette excellente réplique sur l’incompétence des socialistes dans les années nonante pour réveiller l’auditeur, entre temps rendormi, et l’envoyer au boulot. Illustration grandeur nature que les libéraux pensent aux travailleurs. Quoi que disent perfidement les socialistes.

Et la maman Wathelet ? Célébrons-la aussi. C’est elle qui a poussé Melchior junior à se mettre au néerlandais dès son plus jeune âge. Bien sûr, on ne connaît jamais aussi bien une langue apprise qu’une langue maternelle. Devenu chef, Melchiortje n’a pas saisi tous les détails du mode d’emploi du mouvement des avions à Zaventem que lui ont soumis ses excellents conseillers. Mais il a compris l’essentiel. Eviter que les zincs n’arrachent, au décollage ou à l’atterrissage, les patates des champs autour de l’aéroport. Illustration grandeur nature que les C.D.H. ne pensent pas seulement aux humains mais aussi à la nature. Quoi que disent perfidement les écologistes.

Et la maman d’Elio. Ah ! Cette fameuse mama, déjà si souvent mise en vedette par son fiston chéri, qui lui a transmis aussi toutes ses qualités, notamment sa grande modestie. Sur le modèle de la mère de Napoléon, qui n’avait de cesse de rappeler à son rejeton que la Roche Tarpéienne n’est pas loin du Capitole, comme disait son tonton, resté en Italie. Et qu’elle avait si bien résumé dans la formule : « Pourvou que ça doure ! »

Pour que ça doure encore cinq ans au moins, Elio s’est dépensé sans compter. Il a dépouillé l’état fédéral de quelques-unes des compétences qui lui restait, il a serré le cou des chômeurs et laissé la bride sur le cou des banques. Illustration grandeur nature que les socialistes ne pensent pas seulement à leurs camarades mais qu’ils mettent aussi en œuvre le programme de leurs adversaires. Quoi que disent perfidement ceux-ci.

Bart de Wever a aussi une maman. C’est elle qui lui a appris comment se bourrer de gaufres et de frites tout en gardant une taille mannequin. On préfère ne pas vous donner la recette ici car je vois que vous êtes à table. C’est la même recette qu’appliquera son parti lorsqu’il arrivera au pouvoir pour absorber toute la richesse du pays tout en restant aussi maigre que la Flandre.

 

 

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PREMIERS SIGNES DU PRINTEMPS

Vous n’êtes pas content ? La crise ne finit pas. Le chômage ne finit pas. L’hiver ne finit pas. Bart De Wever non plus. Et l’augmentation des impôts, du prix des patates. Et les discours musclés de gauche du président du parti socialiste. Et les décisions musclées de droite du premier ministre socialiste. Et l’Europe qui … Stop !

Au lieu de gémir, ouvrez les yeux. Les choses sont peut-être sur le point de changer. Comme les perce-neige dressent la tête en février en avant-garde du printemps (même si chez nous, ils attendent cette année le mois de mai, mais ne chipotons pas), le changement est dans l’air. Juste quelques signes timides, c’est vrai. Mais, mis bout à bout…

En Italie, après une crise à la belge, on a fini par trouver un homme providentiel prêt à diriger le pays. D’accord, il a deux cents ans. Mais, songez que tout le temps qu’il occupera le Quirinal, il ne recevra pas sa pension de retraite. Même les Italiens ont appris à faire des économies.

De plus, un vieux président a cet avantage sur un jeune qu’il ne se croit pas obligé de se lancer dans des chantiers sans fin juste pour prouver qu’il est capable de faire bouger le monde. Regardez l’ex-président Sarkozy. Les Français, si séduits d’abord par sa fébrilité, ont vite compris qu’à force de remuer la poussière, elle finit par boucher les orifices avant de paralyser les muscles. Mieux vaut ne pas la secouer. Comme l’a bien compris son successeur, François Hollande, qui attend patiemment qu’Allemands et Américains remettent en route la machine économique pour proclamer qu’il a vaincu la crise. Pour être Superman, il ne faut pas toujours sauter d’un building à l’autre. Mieux vaut parfois laisser aux autres super-héros le super-travail avant de faire le paon en costume fluo.

Chez nous aussi, on repère ces derniers jours quelques symptômes de changement. Elio Di Rupo vient toujours au congrès du parti socialiste mais il serre aussi obstinément les lèvres quand ses camarades entonnent l’Internationale que certains footballeurs français quand retentit la Marseillaise. Dans un pays aussi byzantin que le nôtre, s’il avait poussé la chansonnette en français, il aurait dû aussitôt enchaîner avec la version flamande puis avec la Brabançonne dans les deux langues avant de terminer par le Vlaams Leeuw. Un numéro qui aurait fait rater aux militants de province leur dernier train.

Autre signe. Jadis, les femmes venaient prier dans les églises pendant que le curé tenait le haut de la scène. Depuis peu, c’est le contraire. Ce sont les femmes, seins nus, qui occupent l’estrade et monseigneur Léonard qui ferme les yeux et qui prie.

Je ne sais pas si tout ça est rassurant mais au moins, en voyant ces belles dames, riant à gorge déployée, on a le sentiment que le printemps n’est pas loin…

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