PASS OU IMPASSE

Vax ou anti-vax ? Le gouvernement bruxellois, comme d’habitude, ne se prononce pas. Il est aux abonnés vaxsents. 

Donc, faute d’avoir réussi à piquer tous ses citoyens et citoyennes, il a choisi la solution du désespoir, le pass, le papier, la paperasse. Transformant le personnel des restaus et des bistrots, des cinémas et des discothèques en autant de flics. 

L’idée de les autoriser à passer les menottes aux clients récalcitrants ou distraits qui tentent de forcer la porte de leurs établissements sans le précieux sésame est encore à l’étude. Sur le modèle des lois canadiennes ou américaines qui autorisent chaque citoyen témoin d’un délit à procéder lui-même à l’arrestation du criminel. 

Mais le diable est dans les détails. Ce qu’a négligé le président Vervoort (Rudi pour les dames), encore tout surpris d’avoir réussi à faire adopter une décision par son gouvernement hétéroclite et parti faire la sieste après un tel effort. 

D’abord, il y a les Flamands. Eux qui sont si fiers d’être vaccinés à 90 %, trouvent humiliants de devoir exhiber leur pass-partout. On va donc les exempter pour éviter une guerre communautaire. Mais comment distinguer un Flamand d’un autre quidam ? Depuis la bataille des éperons d’or, tout le monde a appris à l’école à prononcer « schild en vriend ».

Les fonctionnaires européens considèrent que la réglementation bruxelloise ne les concerne pas. Ils sont « extra-bruxellois ». Itou pour les diplomates étrangers. Le personnel hospitalier et de soins affirme qu’il a déjà subi assez de restrictions et fourni assez d’efforts. Les policiers aussi. Comme les caissières des grandes surfaces qui n’ont jamais arrêté le travail. Et les profs, les taximen, les porteurs de repas, les allumeurs de réverbères, les vendeurs de parapluie et les employés du gaz. 

   Quelques bourgmestres ont montré leur mécontentement de découvrir cette mesure prise par le gouvernement régional sans concertation. Et l’autonomie communale, vous en faites quoi ? Le pass, d’accord. Mais à condition qu’il soit délivré par l’administration communale. Ce qui obligerait le citoyen à emporter le pass européen, celui de la région et les dix-neuf pass communaux pour circuler dans la capitale.

On devine le casse-tête pour les conducteurs de tram, obligés d’arrêter leur véhicule en quittant une commune pour vérifier si tous ses passagers sont autorisés à entrer sur le territoire voisin. 

Dans certains endroits, la résistance s’organise comme à l’époque de la prohibition aux Etats-Unis. On voit déjà s’ouvrir des gargotes clandestines où l’on sert de l’américain-frites et de la gueuze grenadine sans le moindre code-barre. Des adresses que l’on se refile discrètement, où l’on ne pénètre qu’en prononçant le mot de passe. Hier, c’était « Johnson & Johnson ». Aujourd’hui, « Jansen en Janssen ». Bon appétit ! 

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COMBIEN DE GOUVERNEMENTS Y A-T-IL DANS L’AVION ?

  On s’en était douté, Alexandre De Croo n’a pas fait long feu quand il a tenté de faire gérer la crise de la Covid par son gouvernement fédéral. Les caméras à peine éteintes après sa conférence de presse, le président de la région wallonne s’est empressé de tirer la couverture à lui sur le modèle Macronien « fiers Wallons, nous sommes en guerre !» 

Puis le président bruxellois (rappelez-moi le nom de ce type avec un bout de moustache dont on ne sait pas très bien à quoi il sert ?) qui a offert un numéro rappelant les meilleures heures du cabaret bruxellois, l’époque bénie de Bossemans et Coppenolle, se trompant dans les dates, mélangeant mesures obligatoires et recommandées, avant de se bagarrer avec des micros mal branchés. Hilarant ! Ca faisait du bien en cette période déprimante. Rudi, remettez-nous ça ! Côté spectacle, il n’y a plus que vous depuis que vous avez fermé théâtres et cinémas (qu’on croyait naïvement de la compétence de la Communauté française, comme les écoles, pourtant fermées dans certaines villes par les maïeurs). 

Vint enfin le gouvernement flamand. Obligé d’avaler son chapeau, lui qui affirmait que la Covid chinoise, réfugiée en Belgique, ne parlait que le français. Après avoir cru Jambon, les Flamands ont dû constater qu’il était cuit… 

  Dépouillé de ses compétences en matière de virus, d’écoles, d’ouverture des commerces, de couvre-feu, que reste-t-il encore au nouveau gouvernement, l’armée étant sur le flanc et la justice bientôt mise en sommeil ? 

  Reste les affaires étrangères. Or, voilà que la ministre en charge est à l’hôpital. On lui souhaite un rapide rétablissement. Mais on comprend qu’elle hésite à revenir. 

Pourtant, il n’y a plus qu’elle qui soit capable de faire respirer ce pauvre attelage fédéral. Et, il y a du pain sur la planche. Faisant semblant de maudire les Français, le Grand Mamamouchi clame que la Vache qui Rit n’entrera plus sur son territoire. Le gouvernement belge va-t-il aider nos amis français ? Encore raté : l’agriculture est une compétence régionale.   

La ministre des Affaires étrangères doit aussi trouver le moyen de se faire entendre dans le concert de louanges qui accueillera le nouveau président américain. On pourra toujours lui envoyer nos ministres-présidents pour l’aider à combattre la pandémie alors que l’administration Trump a peu à peu laissé éteindre les cinquante étoiles.

On peut également compter sur notre expertise pour conseiller Arméniens et Azéris à organiser le Haut-Karabagh sur le modèle de la Commission communautaire de Bruxelles-Capitale. Le temps que leurs dirigeants comprennent comment ça fonctionne, la population locale sera en paix pendant quelques années… 

  Non, amis fédéraux, ne perdez pas votre temps avec ce bête virus qui ne vous a rien fait. Alors qu’on vous attend sur le théâtre du monde…  

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