JUNIOR, LE ROBOT

   Une étude du CRISP a fait les comptes. Il n’y a jamais eu autant de (petit) fils – et filles – de dans la politique belge depuis l’instauration du suffrage universel. Au hasard, les De Croo, les Michel brothers, Maingain, Clerfayt, Bert Anciaux, Peter Van Rompuy, Patrick Dewael ou Freya Van den Bossche. La reproduction des hommes politiques de la précédente génération est devenue si intense que certains se demandent si elle est d’origine biologique. Y a-t-il un gène de ministre ou de député injecté chez tous ces marmots à la naissance et qui s’empare de leur cerveau, arrivés à l’âge adulte ? 

Quelques chercheurs ont émis une autre hypothèse : plusieurs de ces lardons seraient tout simplement des hologrammes. Thèse discutable à première vue même si parmi eux il y en a une série qui sont manifestement transparents. Mais ils n’apparaissent pas physiquement comme la copie de leur poupa. Heureusement quand on pense à la belle Freya…

D’autres scientifiques ont été plus loin : les fils et filles de auraient été créés par une intelligence artificielle. Les Michel par exemple n’existent qu’en apparence. On peut les toucher, ils ont l’air de manger et de parler comme à peu près les autres êtres humains (même s’ils se montrent parfois anormalement volubiles, un indice). Mais ils seraient fabriqués par une super IA, spécialement consacrée à garnir les bancs des assemblées parlementaires. Les hommes politiques belges sortants de ce moule seraient des produits expérimentaux, mis en vitrine, avant que l’entreprise ne se lance sur le marché mondial (en proposant de petits Trump, mini-Poutine, etc). 

La présence de Mathieu Michel au secrétariat d’état chargé de la Digitalisation est un signe. De son poste, il dispose des moyens de surveiller le parfait fonctionnement des robots familiaux. Et surtout de prévenir les bugs. Mais les machines ne sont pas infaillibles (lui non plus). Ainsi, le départ anticipé de son frère Charles de la présidence du Conseil des Ministres européens pour laisser le fauteuil à Orban résulte sans doute d’une grave erreur technique. BSoD Code 0x00000124 (erreur non corrigible). 

On lui pardonnera. L’IA est encore à ses balbutiements, à sa période d’essai. Les robots enfantés par le père Michel aussi. 

Ce qui est effrayant avec cette théorie c’est que l’IA pourrait aussi ressusciter des morts. Après neuf gouvernements, la Belgique s’est crue enfin été débarrassée de Wilfried Martens. Or, cette invention diabolique peut nous le ramener frais et fringant avec pour perspective cinq, dix, cent nouveaux gouvernements Martens. Et d’autres cauchemars, avec de faux Dehaene ou des Jean Gol rebricolés pour l’éternité. 

Au secours, Mathieu Michel, détruis-nous tout cette ferraille avant que nous ne devenions fous !   

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FINI DE RIRE !  

  Voyez la tronche que tire Donald Trump en apprenant sa victoire dans l’Iowa ! Aurait-il été battu par un des autres candidats républicains qui a eu l’audace de se mesurer à lui ? Pire, par une femme, la sémillante Nikki Haley, honte suprême pour Super Mec ? Mais non, Make America etc a fait carton plein. Alors, pourquoi cette tête des mauvais jours ? Les caucus l’ont plébiscité et il se comporte comme s’ils l’avaient trompé…

A sept mille kilomètres de là, à Bruxelles, la secrétaire d’état Nicole de Moor fait aussi la gueule, mais, elle, on la comprend. Les huissiers viennent de saisir ses principaux instruments de travail, la machine à café et le frigo de son ministère vu qu’elle s’est abstenue de verser plus de cent mille euros d’astreintes auxquelles elle a été condamnée. Des jugements qu’elle a aussi superbement ignorés qu’un flambeur de Las Vegas. 

Comment ses fonctionnaires pourront-ils encore imaginer de nouvelles mesures pour empêcher l’asile et la migration et concurrencer la politique prônée par le Vlaams Belang s’ils ne peuvent plus se réunir autour de la machine à café ? Au secours, la Belgique est menacée d’invasion étrangère à cause de la légèreté et de l’inconscience de ces huissiers !

 On peut se demander l’utilité de cette saisie. Que va rapporter la vente publique de ces précieux outils du ministère ? Sauf si la secrétaire d’état a oublié son or au fond du congélateur, les huissiers vont continuer à défiler rue Lambermont pour purger son impressionnante dette. Que leur restera-t-il à emporter ? Quelques exemplaires reliés pleine peau de la Convention des Droits de l’Homme ? Pourquoi pas ? La ministre n’en a manifestement pas d’utilité. 

Pendant ce temps, les êtres humains à qui elle refuse tout asile campent dans la rue. Ombres errantes guettées par le froid, que la neige risque de transformer en fantômes. Lorsqu’ils étaient encore plus ou moins vivants, Madame de Moor leur a refusé un toit. S’ils meurent, va-t-elle leur fournir l’abri d’une tombe ? 

Quelle influence aura sur leur sort la disparition de la machine à café et du frigo de Madame de Moor ? On peine à l’imaginer. Peut-être les huissiers auraient-ils mieux fait de couper le chauffage pour que les petites mains glacées qui aident Madame de Moor commencent à comprendre à quel sort elles ont voué ces hommes perdus, chassés par la guerre ou la dictature, qui espéraient juste un peu de solidarité humaine.  

  Il y a plus d’un point commun entre Trump et de Moor. Notamment le même mépris des décisions de justice. A-t-on jamais vu l’état belge condamné aussi souvent et aussi vainement ? Comment exiger des citoyens qu’ils respectent la loi si leurs dirigeants balaient les jugements comme de la poussière ?  

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UK-REINE DU BAL

   Quel rôle va jouer Alexander De Croo à la tête de l’Europe – dont Charles Michel guette les faux pas en ricanant, lui qui se voit déjà califtje à la place du califtje après les prochaines élections ? Depuis qu’il occupe le 16, on a plus admiré notre charmant Alexandre dans l’habit de notaire (comme ses derniers prédécesseurs) que sur le fier destrier de Jeanne d’Arc fonçant sus aux méchants, sabre au clair. Façon sans doute de ne pas se brûler alors qu’il doit composer avec une majorité de toutes les couleurs qui refusent de se mélanger.

   Mais, devenu patron du vieux continent, placé sous les spots et en tête de distribution pour six mois, ne va-t-il pas enfin casser l’armure ? Cesser de jouer les gentils toujours d’accord avec tout le monde ? De l’audace, pour une fois, de l’audace ! 

   Voici une proposition qui bousculerait la routine. De Croo vient de répéter l’importance du soutien à l’Ukraine et sa volonté d’accélérer son intégration dans l’Union. Alors, qu’il y aille franchement, que, dans un geste spectaculaire, il cède à mi-mandat son sceptre au président Zelensky ! 

Le premier Ukrainien devenant président du conseil européen, avouez, ça aurait une fameuse allure. Imaginez la tête de Poutine, qui pensait que son ami Orban va succéder à ce brave De Croo, en voyant sur son écran se dérouler la cérémonie de passation des pouvoirs et son meilleur ennemi adoubé devant les vingt-sept chefs d’état et les députés européens. 

   Je ne vous dis non plus pas la surprise interloquée de ses alliés, Xi Jinping en tête, obligés de recevoir Zelensky en qualité de nouveau chef du conseil européen et devoir composer avec la plus tragique victime de ses amis russes.

   Dans la foulée, on pourrait développer cette proposition au-delà d’un semestre. En organisant des sessions du Parlement européen à Kiev, mieux encore à Odessa ? Avouez, la vue sur la mer Noire aurait une autre allure que sur les embouteillages du tunnel Loi. Cela ne devrait pas trop perturber les élus qui ont déjà l’habitude de voyager, comme jadis les rois fainéants, entre Bruxelles et Strasbourg. 

Autre déplacement recommandé, celui de la FN. Pourquoi prendre tous les risques et dépenser tant de carburant pour transporter sur le champ de bataille nos armes et munitions d’Herstal à Kharkiv alors qu’il suffit de déménager la FN directement sur place ? Les Ukrainiens auraient enfin de quoi répliquer aux bombardements incessants, eux dont les troupes, gelées jusqu’à la moëlle, se trouvent de plus en plus démunies des armes que nous leur avons promises et qui font si cruellement défaut.

Prenons garde à ce qu’écrivait Alexandre Zinoviev : “La tragédie russe a ceci de spécifique que d’abord elle suscite le rire, ensuite l’horreur, et enfin une indifférence obtuse.”

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L’ARCHE DE NOE

  Le déluge dura quarante jours et quarante nuits, nous apprend la Bible. Et Noé de se plaindre ? Alors que nous, ça fait combien de semaines que le ciel nous déverse sur la tête l’eau du bain ? A entendre les bulletins météo, à contempler la montée des eaux, il serait prudent de construire au plus vite une arche pour mettre à l’abri des tempêtes les représentants des races vivantes pour que certaines survivent lorsque les eaux se retireront. Puisque la Belgique prend la tête de l’Europe pour six mois, en voilà un projet mobilisateur !

Reste l’essentiel : comment désigner les élus qui vont échapper à la destruction ? 

Dans l’Ancien Testament, Dieu demande à Noé de choisir sept couples d’animaux purs, d’oiseaux, d’animaux impurs également par couple et vogue la galère. 

Premier obstacle pour Alexandre De Croo, s’il se lance dans l’aventure, comment définir un couple ? Un homme et une femme ? Et les couples homosexuels ? Les autres, on les flanque à l’eau ? On entend d’ici les associations LGBT+… 

Pour les animaux, c’est simple, lion, souris, araignées, cheval, perdreau, mâle et femelle, on en prend deux de chaque et on les embarque. Mais pour les humains, comment faire ? Qui éliminer ? Accueillir à bord un représentant de chaque parti politique existant sur la planète ? Il y en a des centaines en Europe. Et dans le monde, on ne compte plus. Rien qu’en R.D. du Congo, il y en a 910. Ajoutez-y les conjoints. Qui pourrait construire un bateau aussi immense pour emporter tant de passagers ? Alors comment opérer la sélection ? En écartant ceux qui crient le plus ? Il ne restera pas grand monde. Si on élimine Tom Van Grieken, Marine Le Pen et Geert Wilders par exemple, leurs électeurs vont protester et ils sont bien plus nombreux que ceux que je préfèrerais sauver…

On pourrait aussi oublier les simples élus et n’embarquer que les dirigeants. Même si ce sont des dictateurs ? Poutine, Xi Jin Ping… 

Si on se limite aux chefs d’état démocratiquement élus, on embarque Tshisekedi, Erdogan, Orban ? Ainsi que Trump s’il remporte la prochaine présidentielle ? 

On pourrait aussi se contenter des représentants de Dieu, François et l’ayatollah Ali Khamenei. Mais la Bible veut qu’on ne prenne que des couples.  

Avec cette sacrée bande, elle sera chouette l’atmosphère à bord. Surtout que tous ces prétentieux n’ont pas l’habitude partager ni repas ni cabines. Connaissant leur mauvais caractère, ils vont finir par faire passer leurs voisins de table par-dessus bord. Si bien qu’à la fin de la croisière, une fois le déluge apaisé, il ne restera sur terre que les animaux qui auront contemplé en baillant les humains se détruire les uns après les autres. On aimerait contempler le monde serein qu’ils vont reconstruire une fois les humains disparus…    

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2023 – THE BEST AND THE BEAST

 Au milieu des tourmentes qui agitent la planète, le père Noël nous a demandé de ne relever dans cette dernière chronique de l’année que les quelques bonnes nouvelles des derniers jours, celles susceptibles de redonner espoir dans un monde meilleur et confiance dans la race humaine. Il y en a, bandes de sceptiques, ne ricanez pas. Quant aux mauvaises, tout est question de point de vue. Il faut parfois les retourner pour retrouver son optimisme.  

Tenez, la réélection il y a quelques jours du président Sissi en Egypte. Plébiscité lors des deux derniers scrutins par plus de 96 % des électeurs, il n’a recueilli cette fois que 89,6 % des voix.  

Ce qui signifie, si la perte de ses partisans se confirme dans ces proportions, que dans 5 élections, Sissi passera sous la barre des 50 %. Dans 30 ans, Sissi ne sera donc plus impératrice.  

Lueur d‘espoir aussi pour les catholiques. Le pape a accordé aux couples gays le droit à une bénédiction particulière. Pas encore la reconnaissance de leur mariage, et surtout pas le baptême de leurs enfants. N’est-ce pas une bonne nouvelle pour les gays que leurs enfants échappent aux nonnes et aux curés ? 

En Russie, seize candidats se présentent à l’élection présidentielle. On le sait, tout est truqué, les urnes déjà bourrées et le président Poutine élu avant même que les électeurs ne défilent dans les isoloirs. Pourquoi est-ce alors une bonne nouvelle ? Parce que d’ici la mi-mars, les quinze autres candidats sont (plus ou moins) assurés de ne pas partager le sort de Evgueni Prigojine, l’ex-patron du groupe Wagner, Question de faire des économies. Poutine veut éviter à chaque élimination d’un de ses (soi-disant) opposants de devoir réimprimer encore et encore les bulletins de vote. Enfin, un effet des sanctions européennes. 

La commission européenne fête bruyamment l’approbation de nouvelles dispositions contre les immigrés. Lesquels seront refoulés aux frontières de l’union et parqués, y compris femmes et enfants, dans des centres fermés situés dans les pays voisins (Lybie, Tunisie, Turquie), toutes terres de vacances qui connaissent donc et respectent les bonnes manières à l’égard des étrangers de passage. 

Les gouvernements européens se félicitent et se frottent les mains, débarrassés du problème. Les associations de défense des droits de l’homme dénoncent et fustigent. Seuls satisfaits, les demandeurs d’asile qui errent en Belgique. Jetés à la rue par la secrétaire d’état Nicole De Moor, malgré les condamnations judiciaires dont elle n’a que faire, ils vont enfin trouver un toit pour eux et leur famille. Un peu loin de Bruxelles, peut-être, mais c’est chauffé.  

Quand on vous disait qu’il y a du bonheur dans l’actualité et sous le sapin… 

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L’UNION FAIT LA FORCE ?

    Quel va être le sort des ministres et députés qui se retrouveront sans mandat en juin prochain ? Si certains reprendront la carrière qu’ils menaient auparavant (avocat, chauffagiste, caissier chez Delhaize), d’autres vont devoir compter sur le salaire de leur compagne ou compagnon pour survivre. Ce jour-là, ils découvriront les bonheurs et les malheurs d’être cohabitants. D’un part, le plaisir d’habiter avec l’être qu’on aime. De l’autre, la catastrophe d’apprendre que ce plaisir est payant. Car, en Belgique, les indemnités de chômage ou autres aides sociales sont rabotées dès que vous couchez dans le même lit. 

Peu à peu, l’ex-ministre ou député et son partenaire vont être tentés de violer la loi que l’ex a peut-être lui-même votée ou refusé d’abroger ! Une loi à laquelle il a jadis juré fidélité. 

Or, comment ne pas être tenté de tricher ? L’ex va raconter aux flics ou aux représentants de la sécurité sociale venus pointer leur nez qu’il n’est plus seulement ex-excellence mais aussi ex de son partenaire. Seule façon de survivre décemment sur le plan économique. 

Il va leur montrer le sofa dans lequel il dort, raconter qu’il mange séparément des autres habitants de la maison – la preuve, lui déteste la cuisine vegan. Finalement, pour éviter tout danger, il va faussement se domicilier ailleurs, chez une autre ex, copine ou députée. 

Mais gare au flic de quartier ! Dont « la taca-taca-taca-tac-tactique, c’est de bien observer sans se faire remarquer, et d’avoir, avant tout, les yeux en face des trous » comme le chantait Bourvil.

Le pandore va jaillir pendant qu’il débarque les courses, ramène les enfants et crac, « contravention, allez, allez, pas de discussion, allez, allez ». 

Pauvre fou, va discuter une loi floue avec le représentant de l’autorité ! 

 J’ai dit « il » mais l’ex est plus souvent « elle ». Bonjour l’égalité entre hommes et femmes dont notre ô mère chérie est si fière. 

 Et que fait l’ex-excellence qui n’a pas d’amoureux ? Privée de ressources depuis que l’électeur l’a vidée de leur fauteuil, elle sera tentée de vivre à l’économie avec quelques amis, d’autres ex aussi déchus qu’elle. Avec le même risque.  

Promis, juré, monsieur l’agent, on ne couche pas ensemble – oubliez le secret de la vie privée, c’est bon pour les riches. Mais il suffit qu’ils logent sous le même toit, même dans des chambres séparées (et fermées à clé la nuit, promis, juré) pour se voir pénalisés. Et se retrouver avec des indemnités en peau de chagrin.

Oubliez aussi, vieil ex, les communautés intergénérationnelles pour fuir la maison de retraite. Mai 68, les hippies, l’utopie de vivre ensemble, c’est loin tout ça. A notre époque, vivre ensemble, ça se paye cash.    

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VOTER UTILE

    Pourquoi pas voter N-VA en Wallonie lors des prochaines élections législatives comme vient de le proposer Bart De Wever ? Certains s’en sont étonné et même moqué. Or, on peut relever plusieurs bonnes raisons pour voter N-VA lorsqu’on est électeur wallon.

   Pour un Flamand qui vit en Wallonie, c’est une façon de faire sauter le corset qui limite la Flandre au petit territoire que lui attribue la Constitution. La Flandre indépendante pourra ainsi s’étendre sur tout le territoire du royaume. Bien sûr, la nouvelle Flandre n’ira pas de l’Atlantique à l’Oural mais de Knokke jusqu’à Arlon, c’est un bon début. Qui lui permettra d’être (un peu) plus grande sur la carte du monde et surtout d’être identifiée par les voyageurs de l’espace – ce qui était devenu impossible depuis la décision d’éteindre l’éclairage des autoroutes. Une décision suicidaire pour tous ceux qui voulaient que l’univers entier puisse contempler la partie la plus noble de la planète Terre. 

   L’extension de la Flandre entraînera aussi des facilités administratives et de nombreuses économies. Ainsi, on pourra supprimer les gouvernements et parlements wallons et bruxellois, le gouvernement flamand gérant désormais tout le territoire. Rendant aussi inutiles les institutions fédérales. Fini les gabegies, huit ministres de la santé, trois de l’enseignement, trois de la culture, quatre de l’environnement et leurs administrations. 

Bien sûr, avoir un Jambon à la tête de l’état fera quelques mécontents mais au moins voilà un Flamand qui a fait l’effort de porter un nom français, symbolisant la volonté de son parti d’unifier le pays.    

   Cette initiative obligera enfin Wallons et Bruxellois à parler néerlandais, alors qu’ils s’en montrent incapables malgré de longues années de cours.  

  Il y aura sans doute quelques casse-têtes, comme le choix d’une seule fête nationale. La Flandre imposera certainement la sienne, la célébration de la Bataille des Eperons d’Or. Ce qui permettra au passage de rétablir la vérité historique. Si la Bataille de Courtrai a vu la victoire du comte de Flandre sur les troupes du roi de France, on cessera d’occulter le fait qu’il y avait autant de troupes wallonnes à son côté qu’il y avait de Flamands combattant avec les Français…  

  Bien sûr, il y a aussi des ombres au tableau. Si l’initiative de Bart De Wever suscite l’enthousiasme des Wallons, on peut craindre que le Vlaams Belang prenne le train en marche. Et qu’un certain nombre de Wallons, en manque cruel de partis d’extrême droite, adopte ces chenapans propres sur eux mais pas dans leurs têtes. 

  Restera alors aux Wallons à créer un parti facho en Flandre pour siphonner dans le dos du Vlaams belang ses électeurs flamands…      

  Voilà comment voter utile en Absurdie…

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PROVO !

     Les Hollandais n’auraient-ils pas pu attendre Saint-Nicolas avant de nous balancer une espèce de Zwarte Piet aux cheveux peroxydés juste avant le passage du grand saint ? Le fouet au lieu des cadeaux et du chocolat, sont fous ces Bataves ! Chez nous, on se montre plus respectueux des traditions, les fachos ne débarqueront qu’en juin en Flandre. Ainsi que leurs camarades au Parlement européen (entre fachos, on se dit camarades ?)

   Devant la victoire de Geert Wilders, on se frotte les yeux. On a l’impression de vivre en vrai « Mars attaque » ou à « La Guerre des Mondes » et l’arrivée d’affreux petits hommes verts prêts à dévaster la planète. 

Dire qu’Amsterdam a symbolisé la liberté, la fantaisie. Aux temps des swinging sixties, avec leurs manifestations pied-de-nez et leurs vélos blancs, les Provos représentaient la contre-culture, le désir d’une société ludique et la fin des structures politiques figées.

  Or voilà que les Hollandais vont chercher à la droite de la droite le renversement des politiques traditionnelles. Ils ne veulent plus changer la société par le plaisir mais coincer la démocratie par des mesures autoritaires.    

  Que les citoyens protestent, grognent, et le manifestent, quoi de plus classique. Mais, jusqu’ici, ils se servaient des élections européennes comme défouloir pour exprimer leur mécontentement, leur rejet des politiciens accrochés au pouvoir car ils avaient l’impression (pas totalement fausse) que les députés européens c’est beaucoup de monde bien payé dont les décisions ne servent à rien de concret. Donc, on envoyait des grandes gueules, des populistes ou des extravagants pour dire des énormités sans conséquence à Strasbourg et à Bruxelles et faire râler les politiciens en place.  

  Mais où va-t-on si ce genre de personnages envahit aussi les parlements nationaux, s’ils siègent même dans les gouvernements ? Comme Fratelli d’Italia et la Ligue en Italie, leurs équivalents en Scandinavie ou en Tchéquie. Et qu’en sera-t-il après les prochaines élections avec le Vlaams Belang ou le Rassemblement national ? 

   Comment apaiser la vague brune ? On ne peut même plus compter sur le père Fouettard pour y mettre bon ordre. Depuis que le plus fidèle serviteur de St Nicolas est vilipendé, parce qu’il a eu la mauvaise idée de se grimer en noir et de fouetter les enfants, c’est la panique dans le duo. Il est rangé au placard laissant le pauvre vieux saint tout seul, incapable de distinguer quels enfants récompenser et ceux qui méritent une bonne baffe. Qu’on ne s’étonne pas que nos sociétés soient alors chamboulées et se mettent à voter n’importe comment en mélangeant le bon, la brute et le truand.  

Gardons-nous de la prévision de Berthold Brecht : « Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, mais son évolution par temps de crise ».  

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EINSTEIN, REVEILLE-TOI, ILS SONT DEVENUS FOUS !

  On savait que le Belge a une brique dans le ventre. Mais pas de cette dimension. La Flandre veut construire en mer du Nord une « autoroute de drones ». Ne me demandez pas la signification de cette entreprise. Est-ce une rampe de lancement pour permettre à l’armée belge d’envahir la Grande Bretagne ? 

C’est ce que je pensais jusqu’à ce que je lise une interview du CIO de Skyes, le gestionnaire du trafic aérien (dans La Libre Belgique) qui déclare que le système permettra « même de livrer des pizzas ». On comprend mieux l’utilité d’un investissement de cette importance.  

  Pendant ce temps, on se propose d’investir en Wallonie un milliard et demi dans la construction d’un gigantesque tunnel qui permettra d’observer l’espace grâce à un télescope géant baptisé Einstein (oui, il faut aller en dessous pour regarder au-delà). 

 Tunnel, aussi long que celui sous la Manche, qui sera financé par le budget fédéral, affirme le secrétaire d’état Thomas Dermine, pour autant que les Flamands marquent leur accord, ce qui nécessitera de prolonger le fameux tunnel pour le faire aboutir dans les Fourons, c’est-à-dire en Flandre. Je vous assure, c’est vrai ! Ce n’est pas un poisson d’avril !  

 Pendant ce temps, le délégué aux droits de l’enfant sonne l’alarme dans son rapport annuel sur la situation catastrophique de milliers d’enfants de notre pays dont une partie vit déjà sans abri et pas mal d’autres le deviendront à leur la majorité. Il n’y a pas assez de structure pour les accueillir, pas de logements, pas de personnel. Rien. Juste un bilan dramatique. Qui s’ajoute au nombre de plus en plus élevé de SDF qui guettent l’arrivée de l’hiver, dont ces demandeurs d’asile qui errent dans Bruxelles, à cause des budgets étriqués (dixit Nicole de Moor, qui manifestement ne bénéficie pas des mêmes largesses que son collègue Dermine). Ironie de l’histoire et lien imprévu entre ces deux actualités : Albert Einstein s’est réfugié en Belgique, fuyant le régime nazi. A l’époque, accueilli par le gouvernement, logé pendant plusieurs mois au Coq. Autre temps, autres mœurs, autres politiques.  

 Evidemment, on pourrait loger tous ces mineurs à la dérive, ainsi que les demandeurs d’asile, dans le fameux tunnel Einstein. D’abord, ils y seraient au chaud. Vu le prix qu’on est prêt à débourser pour sa construction, ouvrir quelques centaines de chambres (le tunnel s’étendra sur plusieurs kilomètres) ne devrait pas faire exploser le budget déjà pharaonique. D’une pierre deux coups, les enfants ainsi pris en charge pourront passer la journée l’œil vissée au télescope et observer l’univers tranquille. Et les demandeurs d’asile rêver à un monde plus serein que celui qu’ils ont fui et même celui où ils ont échoué.  

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HISTOIRE D’O

   On peut se noyer dans un verre d’eau. La preuve avec les déclarations débordantes de mièvrerie d’un certain nombre de responsables politiques wallons depuis la découverte que l’eau de plusieurs communes est contaminée depuis des années et que les consommateurs n’en ont pas été avertis.

   Venu constater une crue de la Garonne, le président français Mac-Mahon s’était écrié : « Que d’eau ! Que d’eau ! » Et le préfet de renchérir : « Et encore ! Vous n’en voyez que le dessus ! »

L’histoire se répète. Mieux vaut glisser les dessous des eaux wallonnes sous le tapis en attendant les élections. 

 Bonne chance de voir clair dans cet aquarium plein de piranhas. Tout le monde s’envoie des explications contradictoires ce qui permet aux ministres et administrations mis en cause de garder la tête hors de l’eau et de noyer le poisson. 

 Ainsi, on apprend que si, dans certaines communes, le taux de pollution dépasse les normes européennes, ce n’est pas grave puisque ces normes n’entrent en application que dans plus de deux ans. Donc, buvez sans crainte une eau qui ne sera sale que demain. Elle est propre aujourd’hui. Ce que confirme la SWDE (société des eaux wallonnes) qui assure sur son site que « l’eau est potable et respecte les normes en vigueur. »  Alors, pourquoi cette tempête ?

 Côté responsabilité du cafouillage, c’est comme toujours la bouteille à encre. Personne ne conteste que la ministre flamande de l’environnement, Zuhal Demir, a prévenu les autorités régionales bruxelloises (pour une pollution à Halle) et wallonnes il y a plus d’un an. Mais ensuite, cette bouteille jetée à la mer semble s’être égarée. 

 La ministre Tellier (Ecolo) a saisi la SWDE, pendant que la ministre socialiste de la Santé, Christie Morreale regardait les courriers flotter. De son côté le ministre bruxellois Alain Maron (Ecolo) assure avoir prévenu l’intercommunale des eaux concernée tout en remarquant qu’une pollution dans une commune flamande n’est pas son affaire. 

 Quelqu’un a-t-il demandé des comptes à la SWDE ou à l’intercommunale bruxelloise ? Les ministres interpelés ont-ils considéré qu’ils avaient tiré leur épingle du jeu dès lors qu’ils avaient refilé la patate chaude ? 

 Arthur Schnitzler écrivait : “Il y a trois sortes d’hommes politiques : ceux qui troublent l’eau ; ceux qui pêchent en eau trouble ; et ceux, plus doués, qui troublent l’eau pour pêcher en eau trouble.” Bien malin pour reconnaître ceux qui ont gardé les mains propres.  

 Ajoutons que les communes qui ont proposé de distribuer de l’eau en bouteille ont dû essuyer les reproches d’associations de l’environnement : Assez de plastique dans les décharges ! 

C’est vrai ça. Pourquoi ne pas distribuer plutôt du champagne pour faire oublier aux citoyens comment est géré l’eau de leurs robinets ?   

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