SANS SAINT NICOLAS, LE ROI EST NU

  Il parait que Saint Nicolas a de moins en moins de succès. Les enfants n’y croient plus. Depuis que notre vie est envahie par Internet, ils se sont habitués à poser à la machine toutes les questions qui leur passent par la tête et celles que leurs copains, les sales mioches du voisinage, leur ont soufflé à l’oreille et ils pensent que la réponse que leur donne l’ordinateur est aussi exacte et incontestable que les oracles de la Pythie de Delphes. 

Pour eux, Saint Nicolas comme le père Noël ne sont que de vieux birbes à ranger des voitures, complètement dépassés par les technologies modernes. Le nouveau dieu des enfants, c’est l’intelligence artificielle qui va faire leurs devoirs à leur place pendant qu’ils lisent tranquillement des mangas. Comment Saint Nicolas pourrait-il lutter contre ça ? 

Il parait pourtant que certains enfants un peu naïfs vont jusqu’à demander comme cadeau à Saint Nicolas de leur glisser dans la cheminée une intelligence artificielle. Non, mais où va-t-on ? 

  La disparition du père Fouettard a contribué au discrédit dans lequel est tombé l’ex-patron des écoliers. Jadis, quand un gosse contestait les conseils du saint ou lui tirait la barbe, paf ! il recevait de son assistant une bonne rammeling qui le ramenait tout de suite dans le chemin du respect. Mais Saint Nicolas a été obligé de se passer de ses services au nom de vaseuses considérations woke, renvoyant ce malheureux qui avait un emploi et le respect de la population dans les bas-fonds de la société, là où les négociateurs de l’Arizona, qui planchent sur le dossier immigration, veulent fourrer sous la nouvelle législature tous ceux qui physiquement ne leur ressemblent pas. 

Saint Nicolas part chaque année de Turquie, le père Fouettard d’Afrique et le père Noël du grand Nord. Il n’est plus acceptable d’accueillir ces travailleurs nés ailleurs même s’ils viennent avec des cadeaux. Sans compter le dérapage en CO2 que provoquent leurs déplacements. 

Le vieux Blanc barbu de plus de cinquante ans et le grand noir avec son fouet, il faut reconnaître pourtant qu’ils avaient une certaine allure ! Et que Saint Nicolas, au temps de sa splendeur était bien utile pour faire passer des vessies pour des lanternes à tous les enfants sages. Les politiciens devraient y songer car sans ce genre d’artifices, on ne voit pas très bien comment ils vont réussir à imposer restrictions nouvelles, impôts et autres désagréments. Sans Saint Nicolas et le père Noël, le roi est nu…  

Cependant, les deux grands saints ont aussi une certaine responsabilité dans le discrédit qui les frappe. Shirley Temple raconte qu’elle a cessé de croire au père Noël quand elle avait cinq ans lorsqu’en entrant dans un grand magasin, le père Noël lui a demandé un autographe…

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JUNIOR, LE ROBOT

   Une étude du CRISP a fait les comptes. Il n’y a jamais eu autant de (petit) fils – et filles – de dans la politique belge depuis l’instauration du suffrage universel. Au hasard, les De Croo, les Michel brothers, Maingain, Clerfayt, Bert Anciaux, Peter Van Rompuy, Patrick Dewael ou Freya Van den Bossche. La reproduction des hommes politiques de la précédente génération est devenue si intense que certains se demandent si elle est d’origine biologique. Y a-t-il un gène de ministre ou de député injecté chez tous ces marmots à la naissance et qui s’empare de leur cerveau, arrivés à l’âge adulte ? 

Quelques chercheurs ont émis une autre hypothèse : plusieurs de ces lardons seraient tout simplement des hologrammes. Thèse discutable à première vue même si parmi eux il y en a une série qui sont manifestement transparents. Mais ils n’apparaissent pas physiquement comme la copie de leur poupa. Heureusement quand on pense à la belle Freya…

D’autres scientifiques ont été plus loin : les fils et filles de auraient été créés par une intelligence artificielle. Les Michel par exemple n’existent qu’en apparence. On peut les toucher, ils ont l’air de manger et de parler comme à peu près les autres êtres humains (même s’ils se montrent parfois anormalement volubiles, un indice). Mais ils seraient fabriqués par une super IA, spécialement consacrée à garnir les bancs des assemblées parlementaires. Les hommes politiques belges sortants de ce moule seraient des produits expérimentaux, mis en vitrine, avant que l’entreprise ne se lance sur le marché mondial (en proposant de petits Trump, mini-Poutine, etc). 

La présence de Mathieu Michel au secrétariat d’état chargé de la Digitalisation est un signe. De son poste, il dispose des moyens de surveiller le parfait fonctionnement des robots familiaux. Et surtout de prévenir les bugs. Mais les machines ne sont pas infaillibles (lui non plus). Ainsi, le départ anticipé de son frère Charles de la présidence du Conseil des Ministres européens pour laisser le fauteuil à Orban résulte sans doute d’une grave erreur technique. BSoD Code 0x00000124 (erreur non corrigible). 

On lui pardonnera. L’IA est encore à ses balbutiements, à sa période d’essai. Les robots enfantés par le père Michel aussi. 

Ce qui est effrayant avec cette théorie c’est que l’IA pourrait aussi ressusciter des morts. Après neuf gouvernements, la Belgique s’est crue enfin été débarrassée de Wilfried Martens. Or, cette invention diabolique peut nous le ramener frais et fringant avec pour perspective cinq, dix, cent nouveaux gouvernements Martens. Et d’autres cauchemars, avec de faux Dehaene ou des Jean Gol rebricolés pour l’éternité. 

Au secours, Mathieu Michel, détruis-nous tout cette ferraille avant que nous ne devenions fous !   

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ELIO, JEAN-MARC ET LE ROBOT

     Pour former des gouvernements en Belgique, l’intelligence n’étant pas au pouvoir, pourquoi ne pas convier l’intelligence artificielle ? 

  Un robot c’est rapide, propre et sans état d’âme. 

   Un ministre IA dont les décisions seront approuvées par un groupe de robots placé dans les assemblées parlementaires quelque part au dessus de l’hémicycle, voilà qui devrait éviter les coups de sang, les claquements de porte et les Tweets intempestifs qui font sauter les gouvernements aussi facilement et bruyamment que les bouchons de champagne.

  Il faudra évidemment programmer les robots à agir pour le bien des citoyens, pour l’intérêt général. C’est ce qui fera la différence entre les robots et cette mystérieuse société civile pressée par les Ecolos d’aider Verts et Rouges à bâtir une majorité sans majorité. Et à étayer le bazar quand l’édifice sera sur le point de s’écrouler sous les coups des oppositions. 

  Le problème avec le projet de Jean-Marc Nollet et son coquelicot, c’est qu’il y a autant de représentants de la société civile et d’intérêts particuliers qu’il y a d’associations, d’organisations et de citoyens. Chaque civil pense à lui et non à la société ! 

  Un robot, lui, n’a pas de passé, pas de passif, pas d’amour ni de haine plus ou moins cachés. Il n’aime pas Charleroi plus que Liège ou le contraire et n’a pas besoin de favoriser plus Bastogne que Jehay-Bodegné. Son disque dur sera soigneusement nettoyé lorsqu’il entrera au gouvernement. Un représentant idéal de la société civile sans mémoire, sans attaches, sans amis. 

  Autre différence entre le coquelicot et le robot : pendant sa courte vie, cette fleur fragile ne nécessite aucun entretien. Alors que, dans la société informatique, tout bouge sans cesse. Les mises à jour sont permanentes. Et gare aux bugs ! Si en plein conseil des ministres, le ministre déclare brusquement « 404 not found », le gouvernement est bloqué jusqu’à l’arrivée du technicien. Pour peu qu’il vienne de Chine, la Wallonie risque de rester aux abonnés absents un certain temps…

   Reste à savoir qui va programmer les robots wallons. 

  Pas un Wallon. L’engin doit rester neutre. 

   Un Flamand ? Trop risqué : il risque de décider de l’arrêt immédiat des transferts flamands. 

   Alors qui ? Trump ? Xi Jinping ? Ca risque de coûter cher au budget wallon ! 

  Décidément, devant la complexité du labyrinthe belge, il n’y a qu’Elio et Jean-Marc qui soient capables de faire la programmation. Mais qu’ils laissent aux robots la faculté de s’auto-détruire. Ils en auront peut-être bien besoin. 

  « J’aime à penser que la lune est là même si je ne la regarde pas », écrivait Albert Einstein. Qui sait si on peut en dire autant de la Belgique ? Quand vous reviendrez de vos vacances au loin, sera-t-elle toujours là ? Allez, bonnes vacances !

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GOUVERNEMENT ROCK ‘N ROLL

L’irruption des réseaux sociaux a tout chamboulé dans le fonctionnement de la démocratie, désormais rythmée par les buzz, les tweets plus ou moins spontanés des internautes et la dictature des émoticônes. Pouce levé, pouce abaissé ou doigt d’honneur, en quelques secondes, le sort de ceux qui nous dirigent en est jeté en quelques secondes.

On comprend la hâte de Gérard Collomb à rejoindre les rives paisibles du Rhône et les tables étoilées de Lyon, où l’on prend son temps, loin du supplice chinois auquel il était condamné jour après jour alors qu’il avait cru que le poste de ministre de l’Intérieur couronnait sa fidélité au nouveau pacha.

Le président Macron lui-même, dont on croyait qu’il maîtrisait les règles de la communication, passe son temps à se planter à chacune de ses apparitions, entre selfies ridicules et déclarations à l’emporte-pièce à des « vrais gens ». A force de vouloir courir derrière les djeunes, il commence à manquer de souffle, le gamin…

Mais quel être humain pourrait tenir à ce rythme ? à ce bombardement continu ? On comprend les difficultés du président français à reconstituer un casting capable de résister à pareille pression. Pourquoi ne pas songer alors à remplacer les hommes et les femmes politiques, en tout cas ceux qui sont le plus exposés/explosés, par des robots.

L’intelligence artificielle se développe aussi rapidement que la bêtise des internautes. Elle seule est capable désormais de la prendre de vitesse.

Jamais R2-D2, le délicieux petit robot de Star Wars, n’aurait été pris en défaut comme le pauvre Gérard Collomb, acculé par la presse dans la grotesque mais sinistre affaire Benalla à tenir des propos ridicules et manifestement mensongers. Alors qu’il suffit à R2-D2 de s’exprimer par des sifflements et des bips électroniques pour mettre l’audience dans sa poche. On ne comprend pas plus son discours que celui du ministre de l’Intérieur français, mais tout le monde est convaincu par ce que dit le petit robot, rit et applaudit.

Dans un monde, où les politiques sont sans cesse confrontés à leurs propres mensonges, déclarations et promesses hypocrites, le salut est dans les machines. D’autant que lorsqu’il ment, le nez du robot ne s’allonge pas.

Imaginez Marie-Christine Marghem remplacée par R2-D2. A lui, les déclarations incompréhensibles sur la fourniture d’électricité cet hiver pendant qu’elle distribue tranquillement ses tracts dans les rues de Tournai.

Il est vrai que si les robots-ministres sont programmés pour réagir exactement selon l’humeur sans cesse changeante de l’opinion publique, on peut s’attendre à un gouvernement rock’n roll…

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