RENDEZ-NOUS PÈRE FOUETTARD !

Ils ont bonne mine maintenant tous ces militants bien pensant qui ont fait campagne contre le père Fouettard et obtenu qu’il ne soit plus l’autre star de la fête. Résultat, Saint Nicolas est seul cette année, bien seul. Et ça va mal se passer.

Tout le monde le sait. Le bon saint a vocation à récompenser les enfants sages. C’est la seule chose qu’il sait faire. La punition, il ne connaît pas. C’est même pour ça qu’il était flanqué de son célèbre et  brutal acolyte. Mais nos chers militants ont décidé qu’il avait une gueule qui ne leur revenait pas. Délit de faciès. Même les militants bien pensant ne sont pas épargnés par cette maladie. Ils ne supportaient pas son visage noirci au cirage. Les mêmes bien pensant, pourtant, qui se réjouissent de voir leurs maisons, leurs rues, leurs écoles protégés par des soldats au visage tout aussi noirci. Cherchez l’erreur.

Saint Nicolas et père Fouettard formaient un couple parfait, complémentaire. The good cop and the bad cop. L’un filtre, l’autre récompense.

L’ami des enfants est incapable de distinguer un gentil d’un méchant. Il y a des gens comme ça, programmés pour croire toujours en la bonté humaine et universelle. Amenez devant son trône doré un terroriste présumé et un policier avéré ou Assad et Charles Michel, il les prendra tous les deux sur ses genoux en souriant et leur donnera la même ration de bon chocolat belge.

On vient d’avoir un exemple significatif de son absence de discernement il y a quelques jours. Rappelons que Saint Nicolas est turc. Né à Patara dans l’actuelle province turque d’Antalia (la Lycie de jadis où est né aussi Apollon, dit-on). Il était encore chez lui en train de préparer son voyage vers nos cheminées quand il a vu au-dessus de son jardin un méchant bombardier russe qui canardait de braves Syriens, boum ! Son sang n’a fait qu’un tour. Il a aussitôt donné à ses chers compatriotes l’ordre de tirer avec les jouets qu’il venait de déposer dans leurs petits souliers. Résultat, un bordel pas possible. Les Russes (qui honorent aussi Saint Nicolas) sont stupéfaits. L’OTAN s’en mêle. Les Américains n’en peuvent plus de cette boîte à mauvaises surprises qu’est le Moyen Orient. Et je ne vous parle pas des Belges qui ne peuvent même pas envoyer l’agent 15 sur place car il doit rester ici pour protéger Quick et Flupke.

Avec le père Fouettard, les choses ne se seraient jamais passées comme ça. Les Russes, il les aurait déjà abattus depuis longtemps avant même qu’ils ne dérangent Saint Nicolas. Les Syriens aussi auraient été rayés de la carte. Avec les Iraniens et les Irakiens pour faire bonne mesure d’autant qu’on ne sait plus très bien s’ils sont les bons ou les méchants. Cela dépend des années. Non, ça suffit. Rendez-nous père Fouettard !

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SUR LA TERRE COMME AU CIEL

Les chats ont droit à neuf vies, d’après une tradition de l’Egypte ancienne, reprise par les musulmans. Façon de souligner la force et l’importance de la vie ici-bas. Mais aussi d’avertir : celui qui tue un chat, sera perpétuellement hanté par son ombre. Gare à ses griffes ! On aura beau le mitrailler, le matou réapparaîtra encore et encore jusqu’à rendre le tireur fou. Jamais mort ! Ces jours-ci, on a envie de rappeler cette histoire à tous ces apprentis sorciers qui viennent de tuer des passants à Beyrouth, des Russes en Egypte avant de répandre leur rage délirante dans Paris.

La douleur, la peur, les larmes, les blessures, oui. On vivra désormais avec ces cicatrices. Mais le chat finit toujours par retomber sur ses pattes et sur cette bonne vieille terre, amoureux fou qu’il est de la vie. A la différence du terroriste qui n’a rien de plus pressé que de fuir notre planète pleine de mécréants, de champagne, de bouquins profanes, de musique, d’images et de sexe pour se jeter dans les bras de la mort, croyant comme le dit un verset du Coran que « la vie ici-bas n’est que jouissance illusoire » (alors que comme tous les textes sacrés, le saint livre dit évidemment le contraire dans d’autres versets).

Sur terre, l’apprenti-tueur n’a droit à rien, pense-t-il, sinon à un fusil d’assaut en ordre de marche, fabriqué par la FN, à deux cents kilomètres à peine de Molenbeek alors qu’au ciel, tout est différent. De son hypothétique montée au paradis (dont le transport n’est pas compris dans le prix d’achat de l’artillerie, soi-dit en passant), il attend un speed dating avec un nombre impressionnant de « houris » (qu’il se dépêche de monter ! vu le nombre de candidats, on risque d’en manquer en magasin).

Mais, attention ! J’avertis tous ceux qui, aveuglés par leur poussée d’hormones, sont prêts à déclencher l’ascenseur jusqu’au dernier étage qu’ils pourraient être cruellement déçus. Ils se trompent s’ils croient dur comme fer que le mot « houri » signifie « vierges aux grands yeux». En effet, certains philologues (comme Christoph Luxenberg récemment) affirment que le mot, venu du syro-araméen, signifie en réalité « raisins blancs ».

Quoi ? Tant d’efforts, des mois de formation aux explosifs, la lecture attentive tous les soirs de l’interminable mode d’emploi de la FN (encore plus compliqué que celui du téléphone portable coréen que je viens d’acheter), l’apprentissage progressif du suicide programmé avec de vieux sages (qui, eux, n’ont jamais pensé à se supprimer), tout ça pour recevoir en récompense, non pas un harem bien garni avec danse du ventre mais juste une grappe ou deux de raisons blancs, qu’ils auraient pu voler chez l’épicier marocain du coin, Seigneur ! Comme tu aimes plaisanter !

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LE BON, LA BRUTE, ET LE TRUAND

Avec la dictature de Twitter, journalistes et chroniqueurs sont priés de simplifier car lecteurs et téléspectateurs ont été modelés à piquer du nez au-delà de 140 signes. Or, comment parler des réfugiés en 140 signes ? On dira : le réfugié politique, c’est le bon. La brute, le sans-papier économique et le truand, l’horrible passeur. Comme c’est rassurant, ces raccourcis ! Continuons donc sur cette voie pour que notre propos soit compréhensible.

Le bon, c’est le ministre Francken, l’abbé Théo qui indique la température de notre politique  d’accueil. La brute, Viktor Orban, qui fait de son pays un camp retranché. Et le truand, Jean-Claude Juncker qui vante dans tous les medias la formidable générosité de l’Europe tout en étant incapable de gérer l’accueil des réfugiés parmi les états membres, une hospitalité décente et civilisée et une politique d’asile à long terme.

Le bon, c’est Mutti Merkel qui abandonne le traité de Dublin et permet aux réfugiés de s’installer en Allemagne. La brute, c’est Angela Merkel qui ferme sa frontière subitement après avoir attiré les réfugiés dans son pays. Et le truand, c’est la chancelière allemande qui va négocier sa politique à géométrie variable avec ses collègues au prochain conseil européen. En échange de quoi ? Quand on le saura, on jugera dans quelle case la ranger. Elle n’est pas la seule à changer de rôle selon les interlocuteurs et le moment.

Le réfugié, le bon ? Au-delà de 140 signes, les choses ne sont plus aussi simples. Pour certains de mes voisins, le réfugié n’est pas le bon mais la brute, un terroriste infiltré et un futur chômeur, le représentant de la cinquième colonne dans notre belle Europe blanche et chrétienne. Et ces voisins ne sont pas tous d’anciens réfugiés hongrois accueillis à l’époque où eux-mêmes fuyaient la violence. Pour eux, le bon, c’est Orban. Et Francken le truand. Ce qu’il est aussi pour son propre président de parti, Bart De Wever, qui sera, selon les points de vue, la brute ou le truand. La brute parce qu’il veut fourrer ceux qui arrivent de Syrie dans un statut de sous-réfugiés. Ou le truand en vendant au patronat flamand de la main d’œuvre de qualité moins chère que le plombier polonais !

Et que dire de François Hollande ? Combattant d’abord les quotas avant de lutter contre ceux qui les refusent –vous me suivez ?

Et Assad ? Brute et truand à la fois ? Pas si vite ! Pour certains, il est le bon, le seul à affronter l’état islamique sur le terrain. On ajoutera que, Assad éliminé, on se retrouvera avec un nouvel enfer sur les bras, après l’Iraq et la Libye. Des pays dont les Occidentaux se sont flattés d’avoir chassé le tyran pour les remplacer par un tas de petits diables. A ce propos, sous quelle étiquette ranger les Occidentaux ?

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UNE HEROÏNE A DOUBLE NATIONALITE

Il est des moments où les hommes politiques ne brillent que s’ils ferment leur gueule. Mais, pour la plupart d’entre eux, c’est un effort insurmontable.

En comparant la déchéance de la nationalité belge de terroristes reconnus comme criminels à la déchéance de la nationalité française des Juifs par l’Allemagne nazie et le régime de Vichy pendant la seconde guerre mondiale, Rudi Vervoort n’a pas seulement fait preuve d’une stupide maladresse. Il est surtout tombé dans le panneau tendu par les Djihadistes : se faire passer pour des victimes.

C’est cette confusion qui est peut-être le plus insupportable dans les propos du président de Bruxelles : confondre le sort de vraies victimes de régimes fascistes avec celles de criminels condamnés par les tribunaux d’une démocratie.

Le bourreau repeint en victime, cette confusion hélas est à la mode. Le kamikaze qui se fait exploser au milieu de civils, dans un bus ou un marché, est célébré par certains comme un martyr, son nom honoré sur les réseaux sociaux, sa photo portée comme un trophée par des foules égarées. Tandis que ses victimes, surtout si elles sont nombreuses, forment une masse floue, indistincte, qu’on enterre discrètement comme si on devait être honteux de leur sort.

Dans la même veine, les assassins de Paris, de Toulouse ou de Bruxelles sont transformés en héros par quelques débiles qui se croient « radicaux » parce qu’ils affichent leurs effigies sur le T-shirt.

Jadis, les méchants assumaient leurs desseins diaboliques. On imagine mal Staline, Hitler ou Milosevic invoquer leur enfance difficile. Aujourd’hui, c’est la société elle-même qui paraît excuser les pires dérives. Comme si elle s’étouffait dans un sentiment de culpabilité. Le bourreau a par définition été élevé par une vilaine famille d’accueil, le coupeur de tête n’a pas vu son génie récompensé par son instituteur.

Si tous les laissés pour compte de la Terre devenaient assassins, il ne nous resterait plus qu’à filer dare-dare dans la fusée Rosetta pour finir des jours ensoleillés sur la comète 67P.

Autre solution, pour ceux qui ont le mal de l’air, lire toutes affaires cessantes, « Americanah », portrait d’une jeune femme qui explore ses deux nationalités avec gourmandise et dérision, malgré les énormes difficultés de naître noire et africaine sur une planète dominée par les Blancs. Son appétit de vivre, malgré sa situation précaire, sa personnalité de vraie combattante, quel remède de choc aux gémissements ambiants ! Passant du Nigeria à l’Amérique d’Obama avant de revenir dans sa terre natale, plus forte, plus drôle et plus incisive que jamais. Ce roman est signé Chimamanda Ngozi Adichie, un nom plus difficile à prononcer que celui de Rudi Vervoort mais que vous n’oublierez jamais.

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DANS LE COCHON, TOUT EST BON !

Nous sommes tous Charlie mais surtout, ne le dites pas trop fort.

Quand le bourgmestre de Welkenraedt crie : vive la liberté d’expression, il veut dire : à Paris. Dans sa bonne ville, c’est différent. L’expo consacrée à la censure a été fermée sur son ordre quelques heures après son ouverture. Sans la moindre menace ni l’ombre d’un djihadiste dans les rues. Cela s’appelle le principe de précaution. Et c’est contagieux. Une expo Charlie au Musée Hergé suspendue après la visite du maïeur d’Ottignies-LLN, accompagné du chef de la police, un festival de cinéma (où l’on projetait « Timbuktu » ou le nouveau film de Marjane Satrapie) interrompu à Tournai par la le maïeur et la police fédérale…

Si les autorités communales et policières font maintenant le boulot des fous de Dieu, les islamistes sont bons pour le chômage…

Reste à annuler les prochaines élections – pour éviter le désordre si la majorité n’est pas reconduite-, condamner les bibliothèques (tous les livres ne contiennent-ils pas des passages qui pourraient heurter la susceptibilité de l’une des millions de minorités de la planète ?) et supprimer l’enseignement obligatoire. Pour empêcher les terroristes en herbe de déchiffrer le mode d’emploi des armes vendues en toute légalité par la F.N.

On s’étonne d’ailleurs que la fermeture des écoles ne fasse pas partie de la panoplie des mesures prises par le gouvernement Michel alors que son impact soulagerait les budgets des communautés.

Hélas, le ver du terrorisme n’est-il pas déjà dans la pomme de Welkenraedt ?

 « De tout temps, les hommes se sont heurtés à un ennemi redoutable : la censure » déclare le site de la « bibliothèque insoumise » (sic) de Welkenraedt. Une vraie provocation…

Cela rappelle la décision prise il y a quelques années par le bourgmestre de Marche, qui avait interdit les représentations de « La Terre » … d’Emile Zola ! Trop osé pour ses administrés, trancha le maïeur – aussi ministre de la culture ! Et le brave homme de déclarer benoîtement au micro d’une journaliste, que lui irait voir la pièce, bien sûr. Mais à Bruxelles !

Jusqu’où s’applique le « principe de précaution » ? La prestigieuse maison d’édition britannique Oxford University Press vient de bannir cochons et saucisses de ses livres pour « ne pas froisser juifs et musulmans ». En revanche, les loups, l’ennemi juré des trois petits cochons, ne sont pas visés. Trop tard, il est vrai : les loups sont entrés dans Paris.

Dans la foulée, on devrait effacer tous les autres animaux pour ne pas heurter les bouddhistes et couper les dialogues au cinéma et au théâtre pour respecter ceux qui font vœu de silence.

Pourquoi ne pas supprimer la télévision, Internet et autres réseaux d’images, ce qui ne signerait pas nécessairement le recul de la civilisation ?

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