Pendant que Trump bavasse au téléphone avec Poutine, celui-ci, mains libres, appuie sur les petits boutons multicolores de sa console illuminant le ciel des villes ukrainiennes de mille loupiottes mortelles. Kiev va-t-elle longtemps résister à ces assauts ? Et la fière Odessa ? Des villes symboles que l’horrible Vlad veut effacer de la carte pour assurer enfin son inaccessible victoire.
Une opération surprise pourrait déstabiliser l’autocrate russe : si les Ukrainiens abandonnent leur capitale ou plutôt décident de l’établir ailleurs. Osera-t-il alors encore lancer ses bombes si l’Ukraine installe sa capitale ailleurs, par exemple à Washington ? On imagine mal qu’il envoie même un petit drone d’observation dans le quartier de la Maison blanche. Alors, une idée ingénieuse ? Hélas, non.
Avec le tonitruant et imprévisible président pour dicter les conditions du bail, le loyer risque d’être exorbitant et les obligations de la copropriété impossibles à assurer. D’autant qu’elles changeront chaque jour.
Déplacer la tête de l’Ukraine aux Etats-Unis est sur papier un bon plan mais avoir le président Trump au-dessus de la tête qui dicte sa loi et la change d’heure en heure, mieux vaut encore vivre sous les assauts de Poutine.
Alors où déplacer Kiev ? Ça tombe bien : il y a une ville du monde qui n’a ni dirigeants ni gouvernement ni aucune autorité pour la gérer. Une ville à prendre à qui veut – à condition de ne pas être trop regardant. Bruxelles. A deux mille kilomètres à peine de Kiev.
Zelensky dans les habits de ministre-président de la région bruxelloise, avouez, ça a une autre gueule que David Leisterh, Ahmed Laaouej ou ce pauvre Rudi Vervoort. S’il s’ennuie, il peut en plus devenir bourgmestre de Molenbeek, il n’y a plus personne de vivant là-bas du côté de l’hôtel communal.
A la tête de la capitale de l’Europe, devenue celle de l’Ukraine, le président à la double casquette pourra défier l’armée russe, protégé par le siège de l’OTAN et des institutions européennes. La narguer, lui crier : vas-y si tu oses ! On voit mal Poutine envoyer ses chars sur la place de Brouckère, d’autant que les boulevards qui y mènent sont piétonniers.
Reste un problème de taille : la police des étrangers, poussée par Bart De Wever à mettre hors du pays tout ceux qui ont un accent étranger quand on leur demande de prononcer les mots « schild en vriend ».
A peine aura-t-il mis le pied sur notre petite terre sacrée, Zelensky sera prié de faire la file au Petit-Château avant d’errer dans la ville faute de place d’accueil. Avec le risque d’être expulsé manu militari par les soldats belges faute de permis de travail.
Mais je suis sûr que tous les lecteurs du Soir accueilleront ce clandestin à bras ouverts…
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