J’entends autour de moi les plaintes incessantes, fait trop chaud, vivement l’hiver, etc. Le tout accompagné du classique : c’était mieux avant. Vous voulez dire lorsque la pluie arrosait la digue de La Panne à Knokke pendant tout juillet ?
D’accord, il fait brûlant partout. Ça monte, ça monte. Et ce n’est que le début.
Est-ce l’effet de la météo si les va-t’en guerre qui mettent la planète à feu et à sang, donnent l’impression d’avoir la cervelle en fusion ces dernières semaines sous l’effet du thermomètre ? Les Poutine, Netanyahou, Trump nous emmènent à tombeau ouvert droit dans les fourneaux brûlants de l’enfer.
Comment apaiser les éléments déchaînés ? Ce n’est pas en manifestant dans les rues qu’on va ralentir le dérèglement climatique. Désolé, les gars ! Faut trouver ailleurs quelques trucs plus efficaces pour souffler un peu de froid en attendant l’automne lointain.
Un bon exemple de lutte contre le réchauffement nous est donné par les politiciens de Bruxelles qui ont eu la bonne idée de geler toutes relations entre les partis. Les socialistes flamands claquent la porte des socialistes francophones lesquels repoussent les avances des libéraux francophones, eux-mêmes sabotés par les libéraux flamands… Bravo, eux ont brillamment réussi à faire glacial à tous les étages !
Bel effort aussi des agences de notation, qu’on ne savait pas si soucieuses du réchauffement climatique. Elles ont dégradé le même jour la note de la région bruxelloise et celle de la Belgique. Merci pour ce petit coup de froid ! A voir la détérioration accélérée de nos finances publiques depuis que Bart De Wever a pris le pouvoir, le gouvernement ne devrait plus être dénommé l’Arizona mais plutôt l’Alaska.
Autre effort pour glacer l’atmosphère, la nouvelle course aux armements dans laquelle se sont jetés la plupart des pays européens. Les marchands d’armes n’en croient pas leurs yeux devant l’avalanche de commandes depuis que Trump a lâché la protection du ciel européen et décidé de déplacer la Riviera loin de la côte d’Azur et de l’Italie.
Mais le pire du chaud n’est jamais certain. Baudelaire prédisait : « Bientôt, nous plongerons dans les froides ténèbres/ Adieu vive clarté de nos étés trop courts » !
Quelques récits post-apocalyptiques nous ont déjà fait entrevoir la vision d’un futur épouvantablement glacé plutôt que brûlant et aride comme la série de Georges-Jean Arnaud « La Compagnie des glaces » (98 volumes !) ou ce passionnant « Sixième Hiver » de John R. Gribbin et Douglas Orgill (Points Seuil) qui décrit l’ère de glaciation qui paralyse l’Europe après la disparition du Gulf Stream, une prévision d’ailleurs posée très sérieusement par plusieurs scientifiques. Peut-être qu’ils se trompent ? « Nobody is perfect » comme le lançait Joe Brown à Jack Lemmon en ultime réplique de « Some like it hot »…
www.berenboom.com