ZAPORIJJIA MON AMOUR

    Prise sous le feu russe et ses bombardements absurdes et suicidaires, la situation de la centrale nucléaire de Zaporijjia semble désespérée. Les dirigeants ukrainiens ne savent plus à quel saint se vouer pour éviter une catastrophe qui risque de contaminer toute l’Europe, un nouveau Tchernobyl. Les dernières déclarations du patron de l’AIEA, qui s’est une nouvelle fois rendu sur place, sont glaçantes. 

Tout semblait bloqué. Jusqu’à ce qu’un homme se manifeste pour sauver l’Ukraine, l’Europe, le monde, Georges-Louis Bouchez. Qui mieux que le président du MR peut expliquer aux Ukrainiens et aux Russes l’intérêt de conserver cette centrale et, pourquoi pas, dans la foulée, d’en créer quelques autres dans les environs, l’avenir étant au nucléaire. Un dada qu’il partage avec le président Poutine. 

Justement ces deux-là ont quelque chose à se dire. Les Russes occupent Zaporijjia mais ils ne savent comment se débarrasser de cette patate brûlante. Pas question de la restituer aux Ukrainiens. D’un autre côté, ils préfèrent être loin de là le jour où la centrale fera boum ! 

La solution de notre Mr Atomik ? Céder la centrale à la Belgique. 

Les Russes en seraient soulagés. Bon débarras ! Les Ukrainiens fêteraient le départ des Russes comme une victoire. Et les Belges y gagneraient à tous les coups. 

Mr Bouchez se vantera d’avoir réussi à mettre en œuvre sa politique en acquérant une nouvelle centrale et ses partenaires du gouvernement se réjouiront que la nouvelle centrale belge est loin du territoire national. C’est la magie de la Vivaldi, permettre à tous les membres de la coalition de remplir leurs objectifs en même temps surtout quand ces objectifs sont totalement contradictoires. Grâce à ce tour de passe-passe, on réussira une fois de plus à faire tout et son contraire : plus de nucléaire sous pavillon belge et moins de nucléaire sur le territoire belge. Nos politiciens ne sont-ils pas les plus castars du monde ? 

Reste un problème, les déchets. Quand on lui posait la question, Mr Atomik avait toujours la même réaction : il les glissait sous le tapis. 

Cette fois, il rayonne. Il a la solution. L’Ukraine est déjà tellement couverte de déchets de toute sorte depuis que l’armée russe arrose leur territoire d’obus qu’ils ne s’apercevront même pas que les Belges leur en fourguent quelques tonnes de plus, qui sommeilleront pour l’éternité dans cette terre devenue belge. 

Reste à acheminer l’électricité vers la mère-patrie. Les Russes transportaient leur gaz et leur pétrole par pipe-line. De Zaporijjia-lez-Bruxelles, ce sera plus simple encore, quelques lignes haute tension et le tour est joué. Fini les économies d’énergie et autres privations. Pour le prochain hiver, on n’aura pas de scrupules à tout allumer, à tout faire flamber, grâce à notre nouvelle centrale. 

On dit merci qui ?    

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GAZ A TOUS LES ETAGES

  Des scientifiques anglais viennent de publier le résultat de leurs travaux d’analyse de plusieurs poteries préhistoriques. On apprend ainsi qu’il y a plus de six mille ans, les habitants de quelques petites îles d’Ecosse préparaient des repas composés de céréales cuites, mélangées à de la viande et à du lait. 

  Cette découverte suscite plusieurs réflexions. D’abord, que la cuisine écossaise n’a guère progressé en six millénaires. Ensuite que le roi Charles III, grand défenseur de l’agriculture biologique, devrait s’en réjouir. Encore duc d’Edimbourg, il a développé des produits naturels, notamment des biscuits d’avoine qui n’ont pas pour peu assuré la réputation de la gastronomie de son duché. Mais surtout, les restes de ces cuissons montrent qu’il est possible de chauffer un repas sans gaz russe. 

Au début du siècle dernier, une petite plaque à l’entrée des immeubles annonçait fièrement « gaz à tous les étages ». Allons ! Nos ancêtres pouvaient se passer de ce luxe. Bientôt nous aussi. Mais comment ? 

Grâce à l’énergie nucléaire ? Les menaces qui pèsent sur toute la planète depuis l’invasion russe de l’Ukraine, la prise maladroite un moment de la terrifiante centrale de Tchernobyl puis les bombardements de la centrale de Zaporijjia, les déchets laissés à l’abandon, ceux des autres centrales y compris les nôtres offerts en héritage à nos descendants pour quelques millions d’années (c’est-à-dire longtemps après la disparition de la race humaine). Tout cela devrait nous convaincre ainsi que nos voisins de renoncer au maintien en activité de nos misérables centrales. A l’instar des Allemands.     

L’électricité non nucléaire alors ? A moins que les producteurs d’énergie ne distribuent leurs profits aux citoyens plutôt qu’à leurs dirigeants et à leurs actionnaires, ce n’est pas un bon plan pour chauffer dans l’avenir le biberon du petit et la soupe de mamie si on n’a pas gagné au Lotto. 

Le soleil ? En été, d’accord, si la planète accepte de continuer à flamber. Mais en hiver ? Est-on condamné aux sandwiches (ou aux sushis pour les fines gueules) jusqu’à ce que les rayons reviennent après les longs mois de froidure ?

Quand on y réfléchit calmement, il n’y a qu’une seule issue, le bon vieux feu de bois est le seul moyen d’assurer le chauffage dans l’avenir. Du moins si les forêts n’ont pas toutes cramées. Mais cette solution présente quelques difficultés quand on n’habite pas au château de Buckingham mais dans le deux pièces d’un immeuble tour. Comment faire ? Prendre exemple sur nos fameux lointains cuisiniers écossais. Une bonne flambée dans un local adéquat, de préférence une grotte bien ventilée, avec quelques peaux de bête en guise d’habits. Vous verrez, vous vous y ferez très bien. Après tout, à nous voir si nombreux, nos ancêtres ont bien réussi à survivre. 

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