TOMMEKE, TOMMEKE, WHAT DOET JE NU ?

chronique
Il y a quelques années, lorsque des enquêteurs avaient trouvé des produits dopants au domicile de Frank Vandenbroucke, le champion cycliste avait déclaré qu’il les avait achetés pour son chien.
Tom Boonen n’a pas de chien. Ni chat, ni poisson rouge, ni dinosaure, ni personne pour encaisser à sa place le rail de cocaïne dans lequel il s’est planté. Notre superbe champion du monde, maillot vert au Tour, vainqueur du dernier Paris-Roubaix, est à la dérive. Exclu du Tour de France. Chassé du tour de Suisse. Incertain pour le championnat du monde. Sous le coup de poursuites pénales. Tommeke s’est excusé d’une voix blanche (évidemment) tandis que son directeur sportif vantait le mérite des coureurs qui le remplaceront lors du prochain Tour…
Les observateurs s’interrogent sur cet incroyable dérapage. En principe, les champions ne se plantent que dans la descente, jamais dans l’ascension. Boonen, il est vrai, est un piètre grimpeur. Comment expliquer cette incroyable gaffe ? Dans un sport en pleine implosion, les vedettes tombent comme des mouches. Celles qui survivent sont aux abois. Traquées, guettées, sous le coup de rumeurs permanentes.
Toujours sur la défensive, malgré son talent, son image d’homme propre, équilibré, de rouleur superbe, Tom est un artiste rappelant les grandes figures de jadis, Impanis, Rik Van Looy, Eddy Merckx, Roger de Vlaeminck. Equilibré ? Non, sans doute. Pardon, Justine, mais se domicilier à Monaco, cela démontre déjà un cynisme indigne d’un champion. Et la coke, d’autres fêlures. Un homme qui a prouvé qu’il est au-dessus des autres par son art ne peut prétendre qu’il est au-dessus des lois. Au contraire.
Mais quelle sanction lui appliquer ? Le mettre hors course, c’est tuer ce qui reste du cyclisme. La prison ? Pour qu’il sombre définitivement ?
Reste les peines de substitution. Deux cent cinquante heures de travaux d’intérêt général. Genre promener le chien de Vandenbroucke et lui parler pour le désintoxiquer. Lire la Bible à Yves Leterme sur son lit d’hôpital. Dans ce domaine, le juge a un grand pouvoir d’appréciation. On pourrait exiger de Boonen une solution à la scission de l’arrondissement électoral de Bruxelles Hal Vilvorde avant le 15 juillet s’il veut représenter la Belgique au prochain championnat du monde. L’organisation du mariage de Bart de Wever et d’Olivier Maingain avec Arno à l’accordéon. L’envoyer auprès du président Kabila plaider la cause de la Belgique en échange de l’organisation d’un tour du Congo auquel il devra participer (il n’a pas hésité à jouer le clown dans un improbable tour du Quatar). Bref, les projets ne manquent pas pour remettre en selle notre champion. Allez, Tommeke !

Alain Berenboom
www.berenboom.com