LAISSEZ-LES VIVRE !

 On déplore souvent la condition des vieux en Belgique, oubliés, abandonnés s’ils ne sont pas pris en charge par leur famille. Faut-il rappeler la manière dont ils sont traités même dans des séniories aussi « chics » et coûteuses qu’Orpea (présente dans notre pays) ? Ce qu’a révélé récemment le livre de Victor Castanet « Les Fossoyeurs ». 

  Il faut donc se réjouir que le gouvernement a enfin réussi à arrêter une saine décision au moins pour une catégorie de vieillards à problèmes (ce qui lui donnera l’élan pour s’occuper enfin du sort de l’ensemble du troisième et du quatrième âge). Cette catégorie choyée est celle des vieilles centrales nucléaires. Réanimées, soignées, remises sur pied. 

   Jusqu’ici la majorité de la Vivaldi penchait plutôt pour l’application de la législation sur l’euthanasie (dont la Belgique est une des pionnières). Grâce à Vladimir Poutine (tout n’est pas mauvais chez cet homme), leur position a changé. Laissez-les vivre ! Tel est désormais le crédo de nos dirigeants. Toutes tendances confondues. Même les Ecolos ont accepté de manger leur chapeau. Et renoncé à enterrer le nucléaire sous des tonnes de béton ou d’envoyer leurs restes dans l’espace. 

 Pourtant, quand on voit la manière désinvolte avec laquelle les Russes traitent les vieilles centrales nucléaires ukrainiennes, comme ils les bousculent, on a des frissons dans le dos. On se dit qu’il vaudrait peut-être mieux aider les nôtres à mourir de leur belle mort dans la dignité que d’attendre les Russes nous en débarrasser lorsqu’ils débarqueront près de chez nous.  

  Chouchouter nos vieilles centrales (on ne pourra jamais les guérir, juste limiter la casse), panser quelques plaies, augmenter le nombre de garde-malades, d’accord, ce sera très cher mais apparemment pas trop difficile. Mais on semble oublier que les nourrir et veiller sur leur sommeil ne suffit pas. Ne nous voilons pas la face. Il arrive souvent aux vieux de se laisser aller. Et, à cet âge-là, on en sème beaucoup. Or, qu’a-t-on prévu pour éliminer leurs sacrés déchets ? Il vaut mieux ne pas les utiliser dans l’agriculture. Ne pas les laisser traîner du tout sinon c’est tout le pays, toute la planète qui risque l’intoxication. Et cela, pendant des milliers sinon des millions d’années. Nous aurons disparu depuis longtemps, nous, nos vieux, la Vivaldi et nos centrales que ces foutus déchets continueront à nous empoisonner. Et comment avertir du danger nos très, très lointains héritiers (s’ils n’ont pas été rayés de la planète entre temps par d’autres crasses) ? Un panneau suffira ? En quelle langue ?

   Si l’énergie nucléaire nous permet de nous passer de cirer les pompes des dictatures de l’est et du Moyen Orient, devrions-nous laisser survivre le reste des vieux réacteurs ? 

   Comme le disait Gabriel Garcia Màrquez « Entre vieux, les vieux sont moins vieux » !     

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VIEUX ET COURTISANES

   On a longtemps prétendu que le parti socialiste vivait dans l’ombre du PS français, en lui empruntant ses slogans, ses programmes et même son célèbre logo, le poing et la rose.

Ce n’est plus vrai. Plusieurs signes prouvent que le boulevard de l’Empereur a cessé de lorgner du côté de la rue de Solferino. Et cela, au moment où, pour la première fois, un socialiste préside aux destinées du gouvernement dans les deux pays.

Le premier signe de divergence concerne les vieux.

Le candidat Hollande avait fait campagne en dénonçant la remise en question de la retraite à soixante ans. Ce slogan (devenu à géométrie variable depuis qu’il a été élu) vient d’être abandonné par notre PS. Le prochain congrès du parti va supprimer la limite d’âge des élus, que les statuts fixaient depuis quelques années à soixante-cinq ans.

Retour au bon temps où Kamiel Huysmans siégeait à la Chambre en soufflant ses nonante-quatre bougies.

Guy Coeme pourra faire son éternel retour. Philippe Moureaux fêter son come-back et amuser ses camarades pendant longtemps encore. Il n’aura nonante-quatre ans qu’en 2033. Et Stéphane Moreau continuer à tisser sa toile jusqu’en 2058.

Paul Magnette, qui se voyait déjà définitivement calife à la place du calife, a dû avoir un hoquet en apprenant que la fonction de président du parti va elle aussi être prolongée. Elio Di Rupo – soixante deux ans – pourra donc lui reprendre son fauteuil tout chaud, dans un an, dans dix ans, peu importe, quand on aime (la politique), on ne compte pas, comme le chante Berlusconi.

Une autre mesure spectaculaire indique la rupture avec les camarades d’Outre–Quiévrain. L’annonce officielle par le très socialiste Alain Mathot de l’ouverture en fanfare du premier Eros center de Wallonie dans la commune de son papa, Seraing.

Waw ! Encore une décision de gauche, qui montre que le PS francophone est resté fidèle aux principes révolutionnaires de la charte de Quaregnon alors que les roses français s’enfoncent dans le mollo-centrisme.

L’appel à l’immigration à Seraing de nouvelles prostituées (des emplois d’avenir subventionnées par le plan Marshall ?) tombe vingt-quatre heures après la conférence de presse de la ministre française du Droit des Femmes, madame Vallaud Belkacem, venue à Bruxelles réclamer le renforcement des mesures contre la prostitution et l’accélération de la lutte contre ce fléau.

Qui croira à une coïncidence de la part du leader auto-proclamé des socialistes liégeois ?

Erreur de casting ? La porte-parole du gouvernement français siégeait aux côté de la ministre Joëlle Milquet et de la reine Mathilde. Fâcheux oubli, elle avait oublié d’inviter Alain Mathot…

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