VIEUX ET COURTISANES

   On a longtemps prétendu que le parti socialiste vivait dans l’ombre du PS français, en lui empruntant ses slogans, ses programmes et même son célèbre logo, le poing et la rose.

Ce n’est plus vrai. Plusieurs signes prouvent que le boulevard de l’Empereur a cessé de lorgner du côté de la rue de Solferino. Et cela, au moment où, pour la première fois, un socialiste préside aux destinées du gouvernement dans les deux pays.

Le premier signe de divergence concerne les vieux.

Le candidat Hollande avait fait campagne en dénonçant la remise en question de la retraite à soixante ans. Ce slogan (devenu à géométrie variable depuis qu’il a été élu) vient d’être abandonné par notre PS. Le prochain congrès du parti va supprimer la limite d’âge des élus, que les statuts fixaient depuis quelques années à soixante-cinq ans.

Retour au bon temps où Kamiel Huysmans siégeait à la Chambre en soufflant ses nonante-quatre bougies.

Guy Coeme pourra faire son éternel retour. Philippe Moureaux fêter son come-back et amuser ses camarades pendant longtemps encore. Il n’aura nonante-quatre ans qu’en 2033. Et Stéphane Moreau continuer à tisser sa toile jusqu’en 2058.

Paul Magnette, qui se voyait déjà définitivement calife à la place du calife, a dû avoir un hoquet en apprenant que la fonction de président du parti va elle aussi être prolongée. Elio Di Rupo – soixante deux ans – pourra donc lui reprendre son fauteuil tout chaud, dans un an, dans dix ans, peu importe, quand on aime (la politique), on ne compte pas, comme le chante Berlusconi.

Une autre mesure spectaculaire indique la rupture avec les camarades d’Outre–Quiévrain. L’annonce officielle par le très socialiste Alain Mathot de l’ouverture en fanfare du premier Eros center de Wallonie dans la commune de son papa, Seraing.

Waw ! Encore une décision de gauche, qui montre que le PS francophone est resté fidèle aux principes révolutionnaires de la charte de Quaregnon alors que les roses français s’enfoncent dans le mollo-centrisme.

L’appel à l’immigration à Seraing de nouvelles prostituées (des emplois d’avenir subventionnées par le plan Marshall ?) tombe vingt-quatre heures après la conférence de presse de la ministre française du Droit des Femmes, madame Vallaud Belkacem, venue à Bruxelles réclamer le renforcement des mesures contre la prostitution et l’accélération de la lutte contre ce fléau.

Qui croira à une coïncidence de la part du leader auto-proclamé des socialistes liégeois ?

Erreur de casting ? La porte-parole du gouvernement français siégeait aux côté de la ministre Joëlle Milquet et de la reine Mathilde. Fâcheux oubli, elle avait oublié d’inviter Alain Mathot…

 www.berenboom.com