ZOMBIES. LE RETOUR

Ce sont les esclaves qui ont apporté jadis dans les Caraïbes le culte des morts vivants, ces êtres maléfiques et terrifiants qui s’en prennent avec violence aux humains. Mais il ne faut pas croire que les zombies ne hantent que l’île d’Haïti. Une partie d’entre eux sont restés dans la brousse où ils continuent d’errer, de faire peur et de persécuter les êtres vivants qui ont le malheur de tomber sous leur coupe. Dans l’ouest du Congo, on les appelle les  Mvumbi et les Nsumbi. Dans la province du Bandundu, le peuple Kongo les désigne en tremblant sous le nom de Nzambi ou de Nzumbi.

Jusqu’ici, on ne les apercevait que dans les campagnes, la nuit, où ils s’en prenaient aux audacieux qui osaient défier la lune et le sommeil. Voilà qu’ils gagnent les villes. Leur équipée spectaculaire et sanglante sur Kinshasa a provoqué d’épouvantables massacres. Se faisant passer pour des membres des troupes présidentielles ou se déguisant en militaires, ils se sont jetés sauvagement sur les manifestants, des civils, des citoyens, qui défilaient sans armes pour faire respecter la loi et la constitution congolaise.

Personne ne peut penser que les troupes régulières d’un président qui se prétend démocratiquement élu se soient comportés avec une telle barbarie. Seuls des Mvumbi et des Nzumbi sont capables de telles atrocités. Ou alors, il faut croire que le président Kabila, victime d’un terrible sorcier, s’est transformé lui-même en zombie, ce que son comportement suggère de plus en plus régulièrement.

De qui alors Kabila jr est-il la réincarnation ? On n’a que l’embarras du choix. L’histoire congolaise n’est faite que de violences. Celle d’une partie des colonisateurs belges dès qu’ils se sont emparés de cette terre merveilleuse. Mais, dès l’indépendance et depuis, un certain nombre de personnages se sont empressé de jouer eux aussi aux monstres, de tuer sans états d’âme pour le profit, le pouvoir ou même pour le plaisir. Allez comprendre la psychologie d’un mort-vivant….

Mobutu a été gagné par la fièvre zombie dès qu’il est monté sur le trône. Le pouvoir est une maladie mortelle et contagieuse. Ses successeurs l’ont prouvé. Ainsi que les barbares qui ravagent l’est du Congo ou les génocidaires hutus installés au Congo.

Ne nous voilons pas la face, à l’heure de la mondialisation, les morts-vivants traversent les continents aussi facilement que les fonds de pension, les multinationales et l’ex-commissaire européenne Neelie Kroes. Ils sont partout, au Moyen Orient, derrière les attentats terroristes chez nous,  excitant les fous de la gâchette aux USA.

Méfions-nous de Trump et de Sarkozy. Avant de leur donner le code de l’arme atomique, exigeons qu’une commission médicale les examine pour vérifier s’ils ne sont pas déjà des morts-vivants comme le murmurent certains initiés.

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DANS LE COCHON , TOUT EST BON

Sanction de la mondialisation ? De ses excès et de la crise ? Le nationalisme revient à la mode. Pour justifier sa petite entreprise, M. Modrikamen n’hésite pas à retrouver les trémolos tricolores d’une autre époque et dénoncer l’épouvantail français alors que sa « banque belgo-belge » serait surtout chinoise.
La grippe aussi a retrouvé les bons vieux accents nationalistes. Lors de son apparition, on l’avait baptisée « porcine ». Maintenant qu’elle s’étend sur toute la planète, elle est devenue « mexicaine ». Dans les restos, on respire. La côte de porc et le cochon de lait sont revenus à la carte. Et les tortilla rebaptisées omelette jambon. Ouf ! Dans le cochon, tout reste bon.
Mais l’étiquette, on s’en doute, ne fait pas l’affaire des Mexicains qui se battent pour refiler la patate chaude. Les meilleurs spécialistes en communication ont été mobilisés pour trouver un nouveau vocable avant que l’épidémie ne tue le commerce national. Les Espagnols n’en veulent pas. Ils rappellent à juste titre qu’ils ont déjà donné. Trente millions de morts.
Comme les paradis fiscaux ont mauvaise presse, pourquoi ne pas renommer la grippe liechtensteinoise ? a proposé un spécialiste. Mais les medias risquent de renâcler devant la complication. Saint Marin, Caïman ? Des étiquettes trop exotiques pour l’horrible virus dont l’image évoque plutôt le froid et la pluie.
Grippe belge, alors ? a suggéré un autre conseiller en éternuant bruyamment. Voilà un paradis fiscal idéal pour notre nouveau virus. Un nom connu, associé déjà, grâce à l’Europe, à la critique, à la raillerie et à la détestation.
Aussitôt, Didier Reynders a poussé un lamento déchirant et protesté officiellement auprès du gouvernement mexicain: grâce à ses efforts, la Belgique a échappé de peu à la liste noire des paradis fiscaux. Ce n’est pas pour y revenir par le biais de l’influenza. Les conséquences pour la gastronomie nationale risquent d’être catastrophiques. A quoi bon avoir sauvé le porc Cross & Blackwell si c’est pour tuer le bœuf bleu, blanc, belge ?
Le leader du M.R. soupçonne d’ailleurs que ce projet diabolique a été concocté par son rival socialiste. Certains laissent entendre que M. Reynders aurait chargé l’efficace détective de Jean-Marie Dedecker d’enquêter pour mettre à jour la mexican connection qui lie Mexico à Mons. Voilà qui expliquerait l’étrange silence de Jean-Claude Van Cauwenberghe et de José Happart sur les détails de leur « mission » en Californie : de San Diego à Tijuana, il n’y a qu’un pas. Redevenus amis-amis avec Elio Di Rupo, les deux hommes ont-ils négocié en secret ce mauvais coup ? Suite au prochain numéro…

Alain Berenboom
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