Cher Saint Nicolas

chronique
Cher Saint Nicolas,

Kom j’ai été très sage cette année, je t’adresse, en toute confiance, ma liste de kadeaux. Des petits kadeautjes car je me doute que pour toi aussi, avec la hausse du prix du fourrage et de l’essence, c’est pas Noël.
J’ai pris soin d’éviter ce qui pourrait fâcher. Depuis six mois que je me suis lancé dans l’écriture, j’ai compris que le travail d’un écrivain, ce n’est pas d’accumuler des mots mais de choisir ceux qu’il faut effacer.
D’abord, j’aimerais recevoir un kostume de vieux sage. J’ignore à quoi ressemble cet accoutrement mais je te fais confiance. Chaque fois que j’ouvre la bouche, tout le monde s’enfuit comme si j’étais le bonhomme Thermogène crachant les flammes de l’enfer. Sous le masque du sage, il paraît (c’est mon ami Bart De Wever qui me le souffle et il est toujours de bon conseil) que mes demandes les plus dingues passeront pour de gentilles suggestions. On me dit que tu as déjà fourni ce genre de panoplies à quelques amis, comme à ce stoeffer de Jean-Luc Dehaene et à ce serpent d’Herman Van Rompuy.
Je voudrais aussi une ardoise magique comme celle que tu m’avais donnée quand j’étais enfant et qu’un de mes collègues a dû me dérober. Tu sais, un de ces plaques vernies sur laquelle ce qu’on écrit s’efface clic, clac ! en un tournemain. J’en ai vraiment besoin. Regarde où m’a conduit d’avoir signé les yeux fermés un papier griffonné sur un coin de table par mon ami Bart peu avant les élections. Je n’y ai pas fait attention. Cela ressemblait à une liste de courses comme celle que me remet ma femme chaque fois qu’elle m’envoie chez Delhaize et que j’oublie dans la voiture, pressé que je suis d’échapper aux SDF qui agitent leurs petites tasses sous mon nez dès que j’ôte ma ceinture. Bart est un bon garçon. Il est prêt à oublier ce papelard. Mais ses associés sont terribles. Chaque nuit, ils viennent agiter ce ridicule contrat sous mon nez. Grâce à l’ardoise magique, Bart peut me faire signer n’importe quoi en toute tranquillité. Fini le chantage ! Hop ! Effacé ! Avec Sarkozy, j’ai vu dans quel bourbier se met un homme politique qui se met en tête de tenir ses engagements électoraux. C’est un comportement qui met en danger l’ordre public.
J’ai aussi besoin d’une nouvelle femme, grand saint. Plus moyen de s’en passer en politique. Ce sont elles qui font la loi. J’ai bien essayé d’en trouver une grâce à l’émission de V.T.M. « Boer zkt vrouw » (Paysan cherche Femme) mais la seule proposition que j’ai reçue, d’une certaine Joëlle Milquet, m’inquiète. Je n’aime pas les poupées qui font toujours non, non, non, non, toute la journée.
Ne reste que toi, grand saint, pour assurer mon salut. Allez, fais-moi une surprise ! Tu ne peux savoir kom j’en ai besoin…

Pour Yves,
Alain Berenboom
www.berenboom.com