MOI, BENJAMIN FRANKLIN …

Moi, Benjamin Franklin, père fondateur des Etats-Unis, ne me demandez pas de dire du mal de son actuel président, le 47 ème du nom, M. Donald Trump. Si c’est pour ça que vous m’avez sorti de mon sommeil, vous vous êtes mis le doigt dans l’œil.

J’entends que certains lui reprochent de limiter l’immigration, de renvoyer chez eux ces millions d’étrangers qui sont venus s’installer chez nous. J’ai moi-même donné l’exemple en m’opposant à l’arrivée massive d’immigrants allemands. Je me suis inquiété de ce que notre langue risquait de disparaître, noyée par le sabir de ces « rustres de Palatins » dont j’affirmais qu’ils ne faisaient même pas partie de la race blanche. Comme je le disais : « Les femmes allemandes sont généralement si déplaisantes pour l’œil anglais qu’il faudrait une dot considérable pour inciter un Britannique à accepter un tel mariage ».
Avouez, j’ai eu du flair. On a fini par leur faire la guerre aux Allemands. Pourtant, malgré leur défaite, ils n’ont cessé de nous envahir avec leurs sacrées bagnoles, leurs produits pharmaceutiques. Pour 161 milliards d’euros rien que l’an dernier. Vous imaginez le nombre de billets portant mon effigie que les Américains leur ont versé ? Là encore, Trump a bien fait de leur coller de sacrés droits de douane pour arrêter ce flux. Consommons peu mais consommons américain.
Que dites-vous ? Que Trump est d’origine allemande ? Que ses ancêtres étaient bavarois ?
Ah oui ? Dans ce cas évidemment, je suis d’accord avec vous. Il faut faire attention à certaines de ses décisions nées peut-être d’une mauvaise influence teutonne.
Je comprends mieux alors pourquoi ce fils de Palatin s’en est pris à la science. Trahissant une de mes plus importantes activités. Ainsi donc, si Trump avait été président, il m’aurait empêché d’apporter au monde des inventions comme le paratonnerre, les lunettes à double foyer ou le poêle à combustion contrôlée. Empêché de mener à bien mes travaux sur l’électricité. Et qu’aurait-il fait de mes recherches dans le domaine de la météorologie, où je me flatte d’avoir été pionnier ? Voilà que vous m’apprenez que Trump veut liquider la NOAA, l’Administration des Océans et de l’atmosphère, à licencier mille scientifiques qui y travaillent, à supprimer les alertes météo, à ne plus communiquer avec leurs collègues étrangers, à faire disparaître ceux qui luttent contre les changements climatiques et avant tout les observent et préviennent les catastrophes. Alors là, je dis non ! Pas touche à la météo ! Une science américaine ! Dire que j’ai été le premier à cartographier le Gulf Stream. Que va-t-il devenir si on le laisse à l’abandon ?
Au lieu de s’agiter comme un moulin à vent, que Trump se rappelle que « En ce monde rien n’est certain que la mort et les impôts ».

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