MAUVAISE GRECE

Un amphithéâtre qui contemple une tragédie. La Grèce coule à pic dans le bleu intense de la Méditerranée. C’est notre maison, notre famille, à nous Européens. Pas de démocratie sans Périclès. Grâce à lui, eurêka ! On a pu élire Bart De Wever, Charles Michel ou Michel Daerden ! Et proclamer que le peuple a toujours raison ! Une idée née au cinquième siècle avant J.C. et qui percute le XXIème siècle ! Encore plus fort que l’effet papillon !
Et comment oublier que la philosophie de ce côté-ci de la planète est née des penseurs grecs, l’écriture de ses écrivains et poètes. Et les mathématiques et l’astronomie ?
Quelles que soient les causes de ses déboires, nous avons une dette immense à l’égard de la Grèce. Or, les dirigeants européens et particulièrement les autorités de l’Union donnent une fois encore l’impression en pleine crise de déserter en rase campagne. Aussi, permettez-moi de formuler quelques suggestions.
D’abord, déclarons le droit d’auteur des créateurs grecs illimité dans le temps. Permettant aux descendants de Platon, Sophocle, Homère, Euripide et autres Héraclite de percevoir immédiatement (et même rétroactivement) des droits sur tous ceux qui ont pillé impunément leurs œuvres depuis une vingtaine de siècles. Ajoutons-y des royalties à charge des producteurs de péplums italiens, hollywoodiens ou même japonais qui depuis les débuts du cinéma n’ont pas cessé de décliner l’Iliade, l’Odyssée et toutes les autres magnifiques légendes des conteurs grecs. Allez, à la caisse !
Quant aux statues ou autres sculptures et merveilles taillées jadis dans la pierre et qui ont été emportées par les Anglais, les Français ou les Allemands et que leurs musées refusent de restituer, qu’elle soient soumises à un loyer payé à l’état grec. Messieurs les Anglais, payez les premiers  si vous voulez conserver les fresques du Parthénon.
Et si tout ça ne suffit pas à regonfler les bourses grecques, reste alors à l’Europe de donner un coup de main. Un peu d’imagination que diable ! Tenez, on pourrait par exemple décider d’un troisième siège du Parlement européen à Athènes. Quel symbole ! Et pourquoi pas ? Les parlementaires se promènent déjà de Bruxelles à Strasbourg en passant de temps en temps par Luxembourg. Ce n’est pas une implantation supplémentaire qui dérangerait ces messieurs-dames ? On en profiterait pour construire un somptueux bâtiment où les architectes contemporains se mesureraient aux génies de jadis. Et une ligne de chemin de fer à grande vitesse pour relier toutes ces capitales. Relançant ainsi par de grands travaux, l’économie du pays. Soyons sûrs que les parlementaires européens iront avec plaisir se faire voir chez les Grecs !
Réveillez-vous, Mr Van Rompuy !

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