INCIVILITES

Les opposants à la loi sur les sanctions administratives communales pour « incivilités » ont fait le forcing ces derniers jours afin d’empêcher que la loi soit étendue aux mineurs de quatorze ans. Ceux-ci pourront désormais être condamnés pour injure, destruction ou tapage.

Imaginez que la loi eût été d’application au moment où Bachar El Assad fêtait son quatorzième anniversaire. On n’en serait pas là en Syrie. D’abord les Russes n’auraient jamais mis entre les mains d’un petit garçon même ado les trésors les plus abominables de leurs réserves. Un revolver à plomb, une panoplie de cow-boy et basta ! A l’époque, ces jouets auraient suffi à lui faire plaisir. Devenu grand, triste et moustachu, Bachar a pris des goûts de luxe. Il exige maintenant de tonton Poutine des fusées sol-sol, des bombes chimiques et d’autres bazars abominables qu’il croit plus de son âge. Sinon, il casse tout !

Et ses opposants ? A quatorze ans, s’ils se comportaient déjà en gosses turbulents, ils auraient dit merci aux Européens de recevoir un petit colis cadeau contenant des catapultes et des fléchettes. A présent, il leur faut les mêmes joujoux qu’Assad et la présence à leur fiesta de leurs parrains turcs, wahhabites ou qataris pour leur tenir la main et la barbe. Et leur lire le mode d’emploi, chacun dans sa langue.

Dans une tribune parue dans « Libération », Walid Joumblatt, l’éternel chef de la communauté druze au Liban (et qui n’a pas toujours, lui non plus, fait dans la dentelle de Bruges avec ses opposants) dresse un portrait sombre de l’avenir du Moyen Orient : « les beaux jours de l’Andalousie sont révolus, écrit-il joliment, ces jours où juifs et musulmans partageaient une histoire de coexistence, offrant au monde un héritage incomparable ». Et d’avertir que l’on va vers une dislocation de la région où est née notre civilisation tandis qu’un « nouveau type d’inquisition se fait jour dans les pays arabes : celle de l’intolérance, de l’analphabétisme, du confessionnalisme et du tribalisme ».

Le Moyen Orient, principal terrain d’expérience des maîtres-du-monde-aux-petits-cerveaux, est devenu incompréhensible. Comment distinguer les « bons » des « méchants » ? Où trouver les magiciens capables de sauver ces millions de civils, otages dans toute la région, de régimes eux-mêmes manipulés ?

Américains, Européens, tout le monde laisse tomber les bras. Heureusement, de jeunes Belges « éclairés » viennent de trouver la clé. En exigeant le boycott des universités israéliennes, la Fédération des Etudiants francophones (la FEF) a identifié les vrais coupables de ce chaos: les professeurs et les étudiants israéliens. Ouf, on respire ! Grâce à eux, le Moyen Orient est sauvé !

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