A TABLE !

chronique
Cette semaine, en marge de l’Open d’Australie, Bruxelles accueille un nouveau championnat de tennis de table, l’Octopus, un machin qui rassemble plein de stars mais qui ressemble à un jeu concours. Alors, prêts ? Jouez !
Première question : combien de pieds a la table ? Si l’on annonce dix-huit invités, ils sont en réalité vingt, à lire les noms des participants. Donc : chercher les intrus. Quand vous les aurez trouvés, passer à la question suivante…
Pourquoi « Octopus » ? Ce mot (venu de l’anglais, adopté par le néerlandais mais inconnu en français) désigne un poulpe à huit bras, une bête redoutable qui étouffe tous ceux qui passent à sa portée. Devinez qui va étrangler qui ? Puis continuer…
Quelle sera la forme de la table ? Ronde sans aucun doute comme la plus célèbre table de l’histoire, celle des chevaliers réunis autour du roi Arthur, sur la suggestion de Merlin.
Mais, si Leterme est Arthur, qui joue Guenièvre, son épouse (laquelle, on s’en souvient, trahit le roi en se jetant dans les bras de Lancelot) ? Et qui est l’enchanteur, détenteur de la baguette magique ?
Le nom de tous les chevaliers de la table ronde est connu, sauf un, celui qui a droit au « siège périlleux ». Cette place est réservée au mystérieux invité qui aura déposé le Graal sur la table. Quiconque s’avise d’occuper « le siège périlleux » sans en avoir la qualité est aussitôt englouti. Question : devinez qui va disparaître du groupe Octopus parce qu’il se sera imprudemment assis sur le siège périlleux en prétendant avoir apporté le vrai Graal ? Et passer à la question suivante.
La table est donc ronde, c’est entendu. Mais de quel bois est-elle faite ? Question plus redoutable qu’il n’y paraît. Leterme, tel qu’on le connaît suggérera à coup sûr le bouleau. Mais ses vertus de travailleur n’ont accouché jusqu’ici que d’une souris. Alors, on préférera qu’elle soit taillée dans un autre bois. Du sapin ? Il sent l’enterrement. Le chêne, on ne pourra s’en dépêtrer. Le noyer, mieux vaut ne pas y penser même si c’est le sort annoncé du groupe…
A moins qu’il ne se disperse auparavant en passant par la case chaise musicale. Grâce au futé Christophe de Borsu, brillant journaliste de la RTBF, on connaît les qualités de chanteur du président de l’Octopus. Tout le monde sait aussi que le groupe est trop nombreux pour accoucher de propositions sérieuses. L’élimination sur l’air de la Brabançonne permettra peut-être de resserrer les rangs. Nul doute que lorsque Yves Leterme restera seul à table, la solution à tous nos problèmes institutionnels sera enfin en vue. Sauf si, selon sa bonne habitude, le docteur Leterme étouffe Mister Yves. Mais peut-on vraiment tabler là-dessus ?

Alain Berenboom
www.berenboom.com