LA FOLIE DES GRANDEURS

  Chouette, c’est la rentrée ! On va revoir les enfants dans les rues pour le climat ou contre, on ne sait plus, les travailleurs itou, les TEC enfin revenus au garage après deux mois de travail continu – ça use. Et les gilets jaunes en pleine forme qui ont fait le plein de soleil, de diesel et de bière. Pas de raison que l’extrême droite ne vienne à son tour noircir nos rues. Comme celle d’Allemagne et d’Angleterre.  

   A imaginer ce qui nous attend, on comprend que personne ne se batte pour former les gouvernements. Poussez pas, les amis. On a tout le temps. Surtout que rien ne bouge ! « Jef, de flech’ is af ! » 

   Jadis, que d’ambitions, de manigances, de combines pour avoir l’honneur d’être simplement secrétaire d’état. Maintenant, qui a encore la vocation ? Le Forem, Actiris, le VDAB ont beau tenter d’attirer les candidats (faut même pas de diplôme), promettre voiture avec chauffeur (ah ! non, c’est fini, ça), l’avion gratuit (certainement pas !), une secrétaire ou plus si affinités (non, non ça n’existe plus). Bon, on a beau ne rien promettre sinon une belle carte de visite et une visite au Palais royal, ça n’accroche plus. Ministre, un boulot honteux. 

  Remarquez, le job n’est pas plus populaire ailleurs. Qui se bat encore pour un portefeuille en Italie, à part Salvini (utile, croit-il, pour draguer les minettes sur les plages de l’Adriatique)? Et en Espagne ? Et en Allemagne en attendant que son pauvre gouvernement tombe ? Au Brésil, il suffit d’être au pouvoir pour terminer sa vie en prison. 

   Un signe qui ne trompe pas : même les plus voraces de nos excellences se sont enfuies à l’Europe. Si Michel et Reynders quittent le navire…

     Devant ce vide, j’ai une solution, les amis. Le Congo. 

   Formés par nos politiciens à une époque où ils se bousculaient pour accéder au pouvoir, les Congolais sont les derniers à entretenir le mythe que ministre c’est chic. 

Le président officiel et le président caché ont réussi à en caser soixante-cinq. Il y en a deux fois autant qui faisaient la queue dans l’antichambre. (Chez nous, au tournant des années 60-70, tout le monde aussi voulait en être. Les gouvernements comptaient une trentaine de ministres à cette époque où nous n’avions pas il est vrai de ministres régionaux et communautaires). 

  Pourquoi ne pas proposer aux déçus qui n’ont pas été nommés à Kinshasa de se consoler rue de la Loi et environs ? Les négociations interminables autour d’une table ne devraient pas surprendre des gens formés à la palabre. Et certains pourraient en plus apporter un peu de sagesse à nos escarmouches grâce à quelques proverbes, tels : 

 « Le lit d’un couple n’est jamais étroit » ; « La jambe et la cuisse ne doivent pas se détester. » 

Et le plus utile en cas de parité au gouvernement : « Le seul moment où une femme peut changer un homme c’est quand il est bébé. » 

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