HISTOIRE DE PETITES CULOTTES

  Je le promets, je ne me moquerai plus jamais des nouvelles technologies. Jusqu’ici, j’étais l’un de ces beaux esprits qui se gaussent des geeks et autres agités de la tablette. Je m’offusquais des systèmes d’écoute d’Internet. Et je n’avais que mépris pour ceux qui attendent avec impatience l’arrivée de la photocopieuse 3-D qui crachera en quelques instants le clone de votre dentier, de votre belle-mère ou une nouvelle petite culotte.

Justement, c’est une histoire de petite culotte qui a ébranlé mes convictions.

Dans une petite ville de Poitou-Charentes (la région de Ségolène Royal; n’y voyez aucun lien), des habitants se plaignaient depuis plusieurs mois de la présence d’un voleur de petites culottes. L’homme dérobait impunément les dessous féminins qui séchaient dans les jardins du coin sans que la police ne réussisse à l’appréhender.

Devant cette nouvelle preuve de la défaillance des autorités au pays de Hollande-Royal, une famille a pris les choses en mains (si j’ose dire). Elle a acheté une webcam dernier cri, installé des mini caméras soigneusement dissimulées dans le jardin, reliées à un écran de contrôle. Cet écran était surveillé en permanence par le chef de famille et ses deux fils, qui se succédaient comme (jadis) chez Arcelor-Mittal, en équipe trois fois huit heures.

Et bingo ! Le malfrat a été surpris par le matériel sophistiqué une nuit en pleine action. Aussitôt, le père et ses deux fils se sont précipités sur le malandrin qu’ils ont ligoté avec une bonne vieille corde avant de prévenir les argousins, arrivés peu après la queue entre les jambes. En les attendant, ils ont photographié la scène avec leur portable, un pied sur le corps du délinquant couché dans l’herbe pendant que les petites culottes s’échappaient de ses poches.

Bien sûr, ce matériel, webcam, caméras, écrans de contrôle, cette veille pendant des jours et des nuits, tout cela peut sembler disproportionné avec le préjudice, le vol de quelques dizaines de petites culottes. Mais, toute l’histoire de l’humanité ne s’est-elle pas construite ainsi : petites causes-grands effets ? Que se rappelle-t-on de Christophe Colomb ? Qu’il a trouvé le moyen de faire tenir un œuf droit sur la table. La découverte de l’Amérique ? L’honneur en est revenu à Amerigo Vespucci. Et de Mitterrand ? Une fille cachée et d’obscures relations nouées pendant la guerre.

Le ramassage scolaire par les flics français d’une seule petite fille Rom risque de balayer les socialistes français quel que soit l’état de la courbe du chômage. L’impuissance ou la pusillanimité des partis de notre majorité fédérale devant les petites affaires de Didier Bellens et celles de Tecteo peuvent balayer tout le travail réalisé par le gouvernement Di Rupo.

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CHARITY FOR BELGIUM

Trois cents nouveaux policiers ! Bravo, Joëlle ! Qui peut être contre ? A part les éternels grincheux ou les matraqués de la semaine dernière par les flics de Bruxelles et qui feraient mieux de ne pas en remettre une couche s’ils tiennent à leurs points de suture. Compris ?

Donc Joëlle, une fois n’est pas coutume, avait réussi à faire l’unanimité. Jusqu’à ce qu’elle brandisse l’addition. Les ministres qui applaudissaient des deux mains et se bousculaient devant les caméras pour expliquer que Het is mijn idee !Non de moi ! voilà qu’ils regardent leurs chaussures. Et pourquoi que Joëlle elle a droit à du fric alors que nous, on doit se serrer la ceinture ? Et où qu’on va chercher son pognon ? Pas chez moi ! Ni chez moi ! Ook bij mij niet !

Au lieu de pester, Joëlle, soyez créative ! Si Jesus, dont votre parti s’est longtemps revendiqué, a transformé l’eau en vin, vous êtes capable d’en faire autant. Oui, je sais, jamais d’alcool pendant le service. Mais il y a d’autres moyens magiques de faire sortir du pognon de votre chapeau.

Pourquoi pas par exemple un calendrier politique belge ? Le gouvernement sur papier glacé. Pas le cliché de la prestation de serment évidemment. Mais des photos de nos éminences à poil ? On va se les arracher ! Pas tous, d’accord. Oublions Piet, Johan, Servais. Gardons Maggie De Block, Laurette, Paul et vous, bien sûr. A côté d’Elio souriant de toutes ses dents, revêtu de son seul nœud pap. C’est banco assuré !

Certes, douze millions c’est beaucoup pour un calendrier, même si Kroll y ajoute quelques fantaisies. Alors, vous pourriez prolonger la performance par un spectacle type les Chippendale avec la même équipe. Tous tout nus, sauf Van Quickenborne dans son éternel costume de clown qui jouera les Mr Loyal (ça le changera pour une fois !)

Je vous garantis une semaine à bureaux fermés ! Une semaine pendant laquelle on n’entendra pas parler de crise, ni de Grèce, ni de BHV, NVA et autres sigles glaçants pour la digestion. Rien que de la musique, de la danse et la politique à fleur de peau.

D’une pierre deux coups, le moral des Belges, que l’on dit dans les chaussettes, repartirait vers le zénith.

Si tout ça ne suffit pas encore à remplir les caisses, reste à faire participer les policiers eux-mêmes à l’opération de collecte de fonds. Ils pourraient pour l’occasion verbaliser les 4×4 en double file ou stationnés dans les couloirs des vélos au lieu de matraquer les passagers du métro, qui ne rapporte pas un clou au trésor.

Ou demander à George Clooney d’organiser un dîner de charité sous chapiteau au profit des flics belges. Petit détail : où placer la tente ? En Wallonie, en Flandre ou à Bruxelles ? Aïe ! On est reparti à zéro…

 

 

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