BULLETIN DE SANTE

Pourquoi cette foule de jeunes Algériens proteste-t-elle avec tant de colère contre le renouvellement du mandat du président Bouteflika ? Si le seul choix qui est laissé aux citoyens est soit un militaire pétant de santé, de testostérone et d’agressivité, soit une momie en état de mort clinique, moi, je n’hésiterais pas. Et je crois ne pas être le seul.
Imaginez qu’à la prochaine élection russe, quelqu’un ait la bonne idée de présenter face à Poutine la candidature de la momie de Lénine, qui parierait à coup sûr sur la victoire de l’actuel président ? Avec la momie de Lénine président, pas de risque que l’os de son index n’appuie par mégarde sur le bouton atomique. Les décisions désagréables seront enterrées, les fossoyeurs jouant au ministre resteront muets comme une tombe. Sans instruction du sommet, tout sera figé, répression policière, armée, soutien au régime syrien. Ne pensez-vous pas vous aussi que Lénine est la meilleure solution d’avenir pour la Russie ?
Et en France ? Face à un Macron en berne, l’opposition toute entière ressemble à un vrai plat de nouilles. Un encéphalogramme plat. Il n’y a qu’un homme qui puisse réconcilier les Français et la politique ! Un seul. Jacques Chirac. Ils seraient nombreux à voter des deux mains pour son retour, à condition qu’il reste dans l’état dans lequel il est aujourd’hui.
Je conviens que mon projet a un défaut. Si les cadavres de Reagan, de Mao et de Franco reprennent également le pouvoir, aux côtés de Lénine et de Chirac, les sommets entre chefs d’état ressembleront à une visite du Musée Grévin. Mais n’est-ce pas déjà le cas ?
Et Trump. Vous ne lui trouvez pas mauvaise mine ? Son teint couperosé, sa choucroute maladive sur le crâne, ses annonces sans cesse contradictoires, son affection inquiétante pour le dictateur nord-coréen, tout ça sent le début de la fin. A moins que ce ne soit une habile stratégie, un truc, pour préparer sa réélection. En se présentant aux suffrages avec l’allure de Bouteflika, il a l’assurance d’être réélu les doigts dans le nez (ou ce qu’il en restera) ?
Ajoutons que l’âge ne fait rien à l’affaire. On peut être un jeune politicien et déjà en état virtuel de momie. Voyez du côté de l’Autriche. Sebastien Kurz, qui n’a même pas l’âge du Christ, et qui est déjà descendu au tombeau en se liant à des nostalgiques du pire de l’histoire de son pays. Tout comme son voisin Salvini, qui parviendra un de ces jours à faire regretter aux Italiens l’ectoplasme Silvio Berlusconi.
Tout ça pour dire, chers amis algériens, que vous regrettez peut-être de ne pas avoir à votre tête un Charles Michel (un chef sans gouvernement), un Netanyahu (un gouvernement dont le chef est menacé de prison) ou un Pedro Sànchez (ni chef, ni gouvernement). Mais vous faites peut-être fausse route. Réfléchissez-y.

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