LES CRAPULEUX DE MA STROTJE

 Pourquoi sombrer dans la noirceur de cet automne maladif ? Bouteille à moitié vide, bouteille à moitié pleine, les mêmes événements peuvent se lire avec colère ou avec sourire. Relisez les infos inquiétantes de la semaine par l’autre bout de la lorgnette. 

Une partie des écoles de la Communauté française ne sont plus chauffés ? En compensation, les enfants pourront venir casser les pieds de leurs parents, soigner leurs rhumes et se farcir la télé la veille du réveillon de Noël dès midi. On dit merci qui ? Merci madame la Ministre et sa méthode originale pour se préoccuper de la santé des écoliers et des chaudières scolaires. Si c’est trop long d’attendre le 24 décembre, les plus frileux pourraient dès à présent mettre leurs cahiers au feu et les profs au milieu. 

Sans attendre la Saint Nicolas, des médecins distribuent de fausses attestations de vaccination ? Cela démontre l’inventivité et l’esprit d’entreprise de certains de nos concitoyens, prêts à concilier business et charité. Comme les charlatans en question vont être obligés de se vacciner bientôt, avec tout le personnel de santé, la question est : vont-ils trouver des confrères prêts à leur délivrer à leur tour de faux certificats de vaccination ou bien les malheureux Esculape vont-ils vraiment se faire piquer ? Aïe ! Ouille ! 

    Autre bonne nouvelle de la semaine, les dizaines de milliers de manifestants qui ont battu le pavé glacé de la capitale le week-end dernier. En protestant les uns contre la vaccination, les autres contre le passeport vaccinal, voilà des milliers de clients en moins pour ces escrocs !  

    Mais le plus réconfortant, c’est de découvrir semaine après semaine la débâcle de ceux qu’on a si longtemps considérés comme les Titans du foot belge, Anderlecht et Standard. Ces équipes qui, avec Bruges, trustaient la tête du championnat avec la même régularité et le même ennui qu’Hamilton en F1. Mais on a tort une fois de plus de se lamenter. La défaite des trois stars est trompeuse. Si les mauves, les rouches et les bleus et noirs patinent dans la choucroute, on se frotte les yeux en contemplant le retour sur la planète bleue de l’Union Saint Gilloise. 

Sans le bon vieux Daring pour lui faire la nique, l’Union s’est retrouvée en quelques mois pétant la forme comme au bon vieux temps de Bossemans et Coppenolle. Redonnant au bon vieux foot « familial » ce coup de nostalgie dont il a bien besoin. Même si c’est trompeur, c’est tellement plus excitant de se plonger dans un stade plein des crapuleux de nos strotjes que de célébrer par exemple les gros bras gonflés à coup de millions qataris du bling-bling PSG. 

Si Madame Chapeau n’a pas les sous pour payer son ticket d’entrée au stade, je suis prêt à lui donner le lapin qui se trouve au fond de mon tiroir pour qu’elle se fasse un peu de monnaie… 

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CA VOUS CHATOUILLE OU CA VOUS GRATOUILLE ?

Selon le médecin personnel de Donald Trump, son patient sera « la personne dotée de la meilleure santé jamais élue à la présidence des Etats-Unis ».

On suppose qu’en bon scientifique, respectueux de la déontologie et des règles élémentaires de sa profession, le toubib a pris soin d’examiner l’état des quarante-quatre prédécesseurs de son client – dont un certain nombre au fond de leurs tombes – avant de poser d’un ton péremptoire ce diagnostic qui tue.

Il n’y avait jusqu’ici pas grand-chose que Hillary Clinton pouvait emprunter à son adversaire pour booster sa campagne. Il y en a maintenant une, son médecin. Un homme qu’elle a intérêt à débaucher sur-le-champ et à n’importe quel prix. Depuis le médecin personnel de François Mitterand, aucun dirigeant politique n’a eu à son service de plus parfait charlatan. Si elle parvient à le faire changer de camp, bingo, c’est la victoire assurée pour elle le 8 novembre prochain.

Le dramatique coup de chaud d’Hillary – devenu quelques heures plus tard un sérieux coup de froid – démontre que, désormais, ce sont les virus et les microbes qui élisent les maîtres du monde et non les bêtes citoyens. Décidément, nos démocraties sont bien malades.

Donald Trump a cependant tort de se frotter trop vite les mains. Qu’il se rappelle cette réplique du Docteur Knock de Jules Romains : «  Les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent ! »

Cette affaire, qui en d’autres temps n’aurait été qu’une péripétie dans l’impitoyable campagne électorale américaine, survient dans un contexte électoral chargé. En France, en Espagne, en Italie, dans quelques mois en Allemagne, ça va chahuter dans les isoloirs. Société du spectacle  et de la communication oblige, les citoyens ont de plus en plus l’illusion de croire qu’il suffit que s’installe aux commandes de la nation une espèce de Superman/woman pour que, d’un coup de sa baguette magique kryptonienne, les terroristes (et les migrants) vont s’arrêter à la frontière, l’économie va repartir, les chômeurs vont reprendre en sifflant le chemin du boulot, les pensions vont augmenter et les impôts diminuer.

Même un président de la stature et de la classe d’Obama n’a pu mener à bien la plupart de se projets les plus incontestables, même pas réduire la place des armes à feu dans son pays. Ne parlons pas de Hollande qui, avec une majorité parlementaire quasi à sa botte, s’est englué  sous une pluie battante ininterrompue chaque fois qu’il pointait le bout de son nez avant de sombrer corps et biens.

Hélas, les populistes ne sont pas seuls à nous vendre ce récit simpliste. Nos dirigeants respectables ont aussi adopté cette manie de confondre parler et agir et distribuent leur image, comme au catéchisme, en guise de gri-gri contre tous les maux.

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