ALLO ALOST ?

Allo, Alost ? 

Ouais, à l’eau…

Et merci au Dieu de l’Ancien Testament d’avoir arrosé les comiques du coin ce dimanche de carnaval, on aurait dit les premières heures du Déluge. L’Ancien Testament est la Bible des Juifs. Ce qui souligne le pouvoir exorbitant de ces gens-là. La seule question que se posait Noé dimanche dernier était : qui de tous ces animaux laisser entrer dans l’Arche ? Aux dernières nouvelles, il a décidé de couler avec son rafiot. 

Dieu a fait l’homme à son image, parait-il. Pourquoi l’homme d’Alost doit-il alors se cacher derrière des masques affreux ? 

Le nœud de cette affaire, c’est la définition de l’humour. Une quête impossible. Ce qui fait rire votre voisin et vous laisse de glace ou vous agace, est-ce de l’humour ? Bien sûr que oui car pour qui vous prenez-vous ? Pourquoi auriez-vous meilleur goût que votre voisin ? 

Un exemple, vous ne trouvez pas le maïeur d’Alost, Christoph D’Haese, très amusant ? Que dire alors de son proche échevin, Karim Van Overmeire, lui aussi N-VA -pour le moment- qui fut auparavant une des têtes pensantes du Vlaams Blok pour lequel il rédigea le « Plan en 70 points » qui valut à son parti d’être condamné pour racisme au début du siècle, obligeant le parti à porter un nouveau masque ? Merci, Karim !

M. D’Haese qui proclame partout combien il aime rire a refusé de recevoir une délégation des organisations juives. Pourquoi ? Il avait déjà assez ri comme ça ? Il a eu tort car comme le dit Popeck : « l’humour juif, c’est de faire rire avec une histoire qui a un double sens et qu’on ne comprend qu’à moitié ». Un outil pour les prochaines élections où il tentera une fois de plus d’attirer les voix du Belang (qui a augmenté de plus de 17%  ses voix aux élections l’an dernier à Alost).  

A chercher ce qui est parodie et ce qui ne l’est pas, on n’en sortira pas. Il y a des gens qui rient en entendant Dieudonné (à condition de ne pas avoir dû payer leurs places), d’autres en regardant les dessins de Charlie-Hebdo ou les caricatures danoises de Mahomet (publiées après le meurtre du cinéaste Théo Van Gogh). Il y a toujours beaucoup de joie aux meetings de Bart De Wever. Presqu’autant qu’aux numéros de Franck Dubosc. Preuve, soi-dit en passant, que l’humour ne connaît pas la frontière, même linguistique. 

Remarquez qu’un des meilleurs humoristes flamands est alostois, Bert Kruismans. Tout comme Luckas Van Der Taelen, ex-député Groen mais surtout auteur d’un spectacle désopilant (et en deux langues) « Marina ou Comment Herman De Croo m’a sauvé la vie ». 

 Puisqu’on nage dans le politiquement incorrect et la phobie du corona-virus, laissez-moi conclure avec Woody Allen : « La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible ».

www.berenboom.com

APOCALYPSE NOW !

  Dans une interview publiée dans votre quotidien favori à l’occasion de la parution de son essai « Devant l’effondrement », Yves Cochet annonçait d’une voix caverneuse la fin du monde quelque part entre 2020 et 2030. Ce qui ne nous laisse pas beaucoup de temps pour rentrer le bois du prochain hiver et faire la révision de la voiture avant le passage au contrôle technique. 

  Cochet avait été ministre dans le gouvernement Jospin, juste avant l’effondrement du patron des socialistes français puis il a assisté à l’effondrement du parti vert français, miné par des batailles d’égos entre des dirigeants plus nombreux que leurs électeurs. 

  C’est dire que l’apocalypse, il en connaît un bout. Donc, quand il prédit la fin du monde pour dans quelques mois, on l’écoute – poliment. Cochet avait déjà deviné il y a une quinzaine d’années l’explosion imminente du prix du pétrole dans son livre « Apocalypse, pétrole » (décidément, une obsession), mais là, on attend toujours. Ou alors mon garagiste a oublié de répercuter le prix du baril. 

  Scénario catastrophe donc. On se retrouve brutalement revenu au temps de l’homme des cavernes. Toutes les avancées de la civilisation ont disparu, électricité, industries, Internet, avions, trains, bagnoles, Trump, Erdogan et même les gouvernements Jambon et Di Rupo – encore que, connaissant ce dernier, il aura réussi à se recaser comme chef de la réserve de dinosaures. 

Cette vision de l’avenir explique peut-être pourquoi Trump pousse la NASA à envoyer fissa une expédition sur Mars. Certains experts pensent que la planète rouge a ressemblé à la Terre avant d’être balayée par un cataclysme qui l’a privée de son atmosphère, vidée de son eau, et de tous ceux qui trempaient leurs petits pieds dans ses canaux. 

   Bref, on reconnaît là un des « pitch » favoris des écrivains de science-fiction -dans les années cinquante, c’était généralement la conséquence d’une guerre atomique (au hasard « Malevil » de Robert Merle, « Un cantique pour Leibowitz » de Walter Miller ou « La Planète des singes » de Pierre Boulle). 

Mais l’angoisse apocalyptique remonte bien plus loin. Aux débuts de l’histoire de l’humanité. Les tornades qui ravageaient déjà la terre étaient racontées par des tas de Mr Météo bien avant notre ère : Noé dans la Bible, et auparavant, dans des récits sumériens (-1700 AC), plus tard dans l’Apocalypse de Jean de Patmos, qui clôture en feu d’artifices le Nouveau Testament. A la fin du XIX ème siècle, chez Wells, Poe, Shelley, Rosny aîné.  

  Je ne sais pas si Cauchet entrera dans la bibliothèque de l’honnête homme dans quelques siècles aux côtés de tous ces célèbres collègues mais j’ai l’impression qu’il y aura toujours des lecteurs, un canapé et une lampe de chevet (ou au moins une bougie) en 2.320. Ainsi que des écrivains qui joueront sur nos peurs !  

www.berenboom.com