COMMENT CA MARCHE LE XXI ème SIECLE ?

  La rentrée est difficile pour le gouvernement wallon après l’été calamiteux des inondations et du covid. Mais celle des talibans est bien pire, y songez-vous ? Eux qui ne peuvent même pas faire appel au gouvernement fédéral et au gouvernement flamand pour leur donner un petit coup de main. A personne à l’heure actuelle. Même leurs anciens alliés regardent ailleurs.   

Certes, les talibans ont réussi à envahir l’Afghanistan en deux coups de cuiller à pot. Mais, après cinquante ans de guerre, si les extra-terrestres avaient débarqué à Kandahar, Mazar-e-Charif ou Kaboul, ils seraient eux aussi entrés comme dans du beurre et auraient été accueillis avec la même résignation et la même apathie par une population épuisée par un demi-siècle d’invasions étrangères avec son flot de corruption et d’absence de gouvernance. 

Mais, depuis qu’ils occupent les immeubles, les tapis et les allées du pouvoir, ils sont drôlement embêtés les talibans. Car tous ceux qui se sont enfuis, fonctionnaires, techniciens, experts, diplômés en tout genre, sont partis sans leur laisser le moindre mode d’emploi même des aspirateurs. 

 Pour agiter leurs armes et grommeler quelques sourates du Coran, les talibans sont parfaits mais pour le reste, aussi perdus que moi devant une boîte de lego. Et l’application Itsme, je ne vous dis pas. 

  Dès qu’ils ont « récupéré » l’aéroport de la capitale, ils se sont rendus compte de l’immensité de la tâche. Le Coran a tout prévu sauf comment faire décoller et atterrir un avion. Encore moins à le réparer. Sacrés imams qui leur ont fourré dans la tête que tout est dans Le Livre ! Encore raté ! A peine ont-ils chassé les mécréants de leurs terres qu’ils sont obligés de les supplier de revenir. A coup de dollars. Même ceux et celles (ô horreur) qui connaissent le fonctionnement des caisses des boutiques Duty Free au fond du grand hall. Et du tableau d’affichage des vols en permanente mise à jour. Afficher un verset du livre sacré permet de s’envoler vers le ciel, pas d’embarquer pour Oman ou Bruxelles. Or, ils ont beau supplier le Très-Haut, c’est silence radio (d’ailleurs le mode d’emploi de la radio a lui aussi disparu.)

L’eau, l’électricité, les feux rouges, l’informatique de la police, de l’administration, de l’armée, tout va être à l’arrêt jusqu’à ce que des spécialistes étrangers acceptent de s’en occuper. A moins qu’ils ne puissent le faire par télétravail depuis Dinant ou Virton, ce qui réglerait deux problèmes en même temps, le fonctionnement de l’administration afghane et le redressement économique de la Wallonie. Pour le payement, pas de souci. Car, comme le dit la sourate 17 : « Nous accordons abondamment à tous. Et les dons de ton Seigneur ne sont refusés à personne. » (Une sourate qu’appliquait déjà l’administration américaine…)

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IKEA MODE D’EMPLOI

Qu’est-ce qui a poussé des milliers de Montois à se précipiter à l’ouverture d’un nouveau magasin Ikea ? Plusieurs hypothèses circulent. Selon certains, ils se sont laissés prendre par un bête canular. Un plaisantin avait prétendu que la firme suédoise avait promis une récompense d’un million d’euros au premier visiteur qui achèterait l’armoire contenant Salah Abdeslam.

Impossible, évidemment puisque l’homme le plus recherché du pays passe ses journées dans les trains de la SNCB, engagé par la ministre Galant, pour tester la rapidité du réseau à deux voies. Jusqu’ici, il a en tout cas prouvé que même un homme peut prendre les voiles en Belgique sans se faire remarquer.

Autre hypothèse : la ville de Mons a annoncé qu’Arne Quint avait accepté de couvrir tout le centre ville d’une sculpture qui symboliserait les tunnels bruxellois. Le nouvel Ikea, tout de béton frais, a paru à une population affolée le meilleur abri contre cette prolongation intempestive des élucubrations de l’artiste vedette de la « capitale culturelle de l’Europe. »

D’autres encore ont voulu démontrer par cette manifestation leur attachement à la suédoise, une vraie provocation dans la ville du président du parti socialiste où personne ne s’attendait à un tel le cri du cœur pour le MR, à la veille de la Saint Valentin. Même pas Charles Michel qui n’a pas songé à faire le déplacement. Aïe ! Une occasion ratée de se faire applaudir par une foule en délire pour un premier ministre dont l’unique boulot semble être de multiplier les communications pour s’autocélébrer le meilleur chef de gouvernement depuis la Libération.

En visitant le nouveau supermarché du meuble, il aurait au passage pu glaner quelques idées pour rafistoler son équipe, redresser Théo Francken dont les joints lâchent de plus en plus souvent, remettre sa Galant sur ses voies, expliquer à son ministre des finances les bienfaits de l’esprit de l’escalier, acheter un peu d’éclairage à quelques obscurs membres de son équipe, apprendre à sa ministre de l’énergie, Marie-Christine Marghem, l’art de bricoler une centrale nucléaire en ruines en lui redonnant un peu de couleur avec de la peinture fraîche et en éliminant les fissures avec de l’enduit et du mastic. Certes, sa durée de vie ne sera pas plus longue que celle d’une étagère Ikea mais ça donnera un moment l’illusion. Le ministre De Croo, chargé de la coopération au développement mais aussi grand prêtre du libéralisme à tous crins pourrait se réjouir qu’une entreprise qui a utilisé pendant des années, avant la chute du Mur, des travailleurs forcés dans les pays de l’est, se soient tournées vers de petites mains asiatiques pour fabriquer des produits étiquetés « made in Sweden ». Un label porteur pour un gouvernement de bric et de broc qui cherche toujours le mode d’emploi.

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PRO – FÊTES

A quoi ressemble cette fichue querelle autour du prophète, bon Dieu ? Les pour, les contre s’affrontent avec tant de rage et une telle mauvaise foi que je ne m’y retrouve pas. Pour être franc, ce sont surtout ceux qui sont contre que je ne comprends pas. Car moi, je serais plutôt pro-fête. Et je ne vois pas pourquoi ceux qui préfèrent méditer seuls se permettent d’empêcher les autres de faire la nouba.

Que des croyants énervés ne me jettent pas la première pierre – ni le reste du tas. Fête et prophète font parfaitement la paire. C’est ce que révèlent les textes sacrés si on prend la peine de les lire.

L’Islam, comme le judaïsme, célèbrent Aaron, le frère de Moïse et de Myriam. Or, qu’est-ce qui a rendu ce type célèbre ? D’avoir profité de l’absence de son frère, parti chercher les tables de la loi, pour organiser une gigantesque party au cours de laquelle, dit la Bible, « Le peuple s’assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir » et pour fabriquer un veau d’or en fondant tous les bijoux de l’assistance (Exode, 32).

Passons sur Moïse, nettement moins gai que son frère. Les dix plaies d’Egypte, l’exode dans le Sinaï, le massacre de différentes tribus. Pour en venir à Abraham, prophète-clé de toutes les religions monothéistes. Sa vie sexuelle est un exemple pour la jeunesse, surtout la jeunesse pieuse. Adepte du ménage à trois, Abraham vit avec sa femme, Sarah, et sa servante Agar, devenue sa maîtresse. Bon, c’est vrai. Entre les deux gamines, il y a parfois une sacrée électricité dans l’air. Mais pas au point d’empêcher notre Abraham de faire la fête et des enfants à l’une et à l’autre. Puis de faire passer Sara pour sa sœur auprès du roi, qui la prend aussitôt pour épouse. Joyeuse époque. Comme celle de David. Deuxième roi d’Israël et prophète de la religion musulmane, en voilà encore un qui n’a pas vraiment vécu comme un moine. Il chante, il danse, il boit. Il séduit les femmes. Toutes plus belles et plus attirantes, dont la célèbre Bethsabée, l’épouse d’un de ses officiers. Qu’il envoie en première ligne, en guise de remerciement, où il se fera abattre. Morale de l’histoire, Dieu n’est pas content du comportement de David, pas du tout. Mais il lui pardonne. Quelques-uns devraient en prendre de la graine, tiens.

Comme quoi, ceux qui affirment de manière péremptoire qu’ils représentent Dieu ou ses prophètes feraient bien, avant d’étudier le mode d’emploi du kalachnikov, d’abord d’apprendre à lire puis se pencher sur les textes sacrés de leur religion, dont manifestement ils n’ont pas appris le premier mot.

« Si Dieu le voulait, tous les hommes de la terre seraient croyants. Est-ce à toi de contraindre les hommes à devenir croyants ? » (Coran, X, 99).

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