TOUCHE PAS A MA MERE !

Cela avait commencé par la disparition des vacances de Pâques et de Noël, devenues dans les actes officiels, vacances de printemps et d’hiver. Même la semaine de Carnaval avait été transformée en un fade « congé de détente » ! Il parait que changer la dénomination des fêtes chrétiennes allait favoriser l’intégration. On a vu. On aurait mieux fait de toutes les baptiser vacances de carnaval…

Mais on ne savait pas que le pire allait nous tomber sur la tête : la suppression de la Fête des Mères.

Là, je dis : Stop ! Non ! Vous ne toucherez pas à ma mère ! A Pâques et à Noël, si vous voulez ! A l’ascension et à l’assomption, pourquoi pas ? Mais à ma mère ? Jamais !

C’est une question de survie. On dit que quand Dieu est surchargé, il demande aux mères de faire le reste du job à Sa place. D’accord, elle n’y arrive pas toujours. La Syrie, les réfugiés, les terroristes, l’installation d’un hangar géant à Dour. Ce ne sont pas des réussites. Mais qui vous a dit que tout ça était sur le quota de ma mère ? C’est peut-être bien Dieu qui s’était réservé cette partie du boulot. C’est même certainement Lui à voir l’importance des dégâts.

Le plus grand drame à la maison c’était le dimanche où ma mère laissait brûler le gâteau aux fruits qu’elle avait amoureusement mis au four pour ma visite hebdomadaire. Les jours de catastrophe, elle jetait le tout à la poubelle, parfois avec le moule, sans me laisser savourer l’un ou l’autre morceau intact, ouvrait la fenêtre et passait des heures à nettoyer vigoureusement le four avec des produits toxiques pour le punir de lui avoir gâché le week-end. Voilà le pire méfait dont elle peut être accusée.

Et ne me cassez pas les pieds avec vos considérations politiquement correctes genre : familles éclatées, couple de deux papas, de deux mamans, etc.

Chacun a une mère, qui a mis sa vie en danger pour vous mettre au monde, vous sauver des méchants, vous transmettre son histoire, vous en inventer d’autres, question d’éviter que vous ne deveniez un petit salopard. Ce n’est pas toujours réussi mais ce n’est pas faute pour elle d’avoir essayé et sacrifié des mois, des années qu’elle aurait pu consacrer à sa propre vie. Elle vous a défendu, sortant ses griffes au besoin, aussi sauvagement que les trois mères des enfants de Johnny, trois beaux exemples.

Et tout ça ne mérite pas une fête une fois par an ? Les Nations Unies fêtent annuellement une journée des fonctionnaires disparus (je vous l’assure, c’est le 25 mars), la « vie sauvage », la « gastronomie durable » (rien à voir avec la cuisine de ma mère). Elles ont même proclamé une journée mondiale des astéroïdes. Mais la fête des mères, non ?

Honte à ceux qui ont osé toucher à la fête des mères. On espère que leurs mamans les priveront de desserts jusqu’à la fin de leur vie !

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DADOU RON RON RON

Silvio (au médecin): Ma gueule ? Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Johnny : Dis donc, mon gars, profite pas de ce que j’ai le disque cassé pour me voler mes chansons. Mon chirurgien a essayé ; ça ne lui a pas profité. L’est dans la chambre d’à côté.
Silvio (au médecin) : Si vous pouviez éviter de m’enlever ma vraie dent… (A Johnny) : Ah ! Johnny, ne crains rien. Moi, je respecte les artistes. A peu près tous les artistes. Pas Nanni Moretti, c’est vrai. Pas Roberto Benigni. Pas Adriano Celentano, le « Johnny italien » qu’ils disaient de lui.
Johnny : Tu sais, à l’époque, moi, on m’appelait « l’Elvis français »…
Silvio : Ces gens ne sont pas des artistes. Mais des politiciens, je veux dire des gens médiocres, des envieux. Un artiste n’a pas le droit de se moquer de ceux que le peuple a appelés à leur tête. C’est ce qu’on appelle le devoir de réserve. Je me propose de l’inscrire dans la Constitution.
Johnny : Comme l’interdiction des minarets ?
Silvio : Non, ça c’est en Suisse. A chaque pays, ses petites lois pittoresques. Mais la loi, c’est la loi.
Johnny : J’suis d’accord avec toi. Tu penses bien que j’ vais pas me mettre les Suisses à dos ! Que dirait Laetitia si je l’oblige à déménager dans un pays là oùsque faut payer des impôts ?
Moi, tu vois, je respecte les tas de droits. Regarde Sarkozy. C’est pas moi qui vais le critiquer. Touche pas à mon pote !
Silvio : Ah, bon ? Tou défend même sa campagne pour l’identité française ?
Johnny : Ho ! C’est pas parce que j’suis Belge, amoureux de la musique américaine et citoyen suisse que j’suis pas un vrai Français. Tu me suis ?
Silvio : Bravo ! Pour sceller notre amitié, j’ai oune idée fabuleuse. Puisque tou as abandonné ta petite tournée franco-belge, viens donner ton dernier concert dans le stade de l’A.C. Milan. Oune fête spectaculaire. Hollywood et Cinecitta réunis ! Dis oui et serre la main d’un grand fou !
Johnny : Comment ça le dernier concert ? Pour toi, je ne sais pas, mais pour moi, la vie va commencer.
Silvio (rigolant) : A lire les sondages, pour moi aussi ! Si j’avais su plus tôt qu’il suffit de recevoir dans la gueule pour redevenir l’idole des jeuuunes, j’aurais demandé à Fini ou à Bossi de me faire une grosse tête la veille de chaque élection.
Johnny : Normal, Silvio. Le public veut des légennnndes. A toi, je peux le confier. J’prépare en douce une nouvelle dernière tournée qui va faire un malheur. Quand l’ange de la mort plane au-dessus de la scène, le diable remplit le tiroir-caisse.
Silvio : Je peux réutiliser ta formule ?
Johnny : Ouais. Elle est de mon producteur, Jean-Claude Camus. Même que je me demande pourquoi mon pote Sarkozy a dit qu’il veut mettre ses cendres au Panthéon. Tu crois qu’il essaye de me le piquer ?

Alain Berenboom
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