PREMIERS SIGNES DU PRINTEMPS

Vous n’êtes pas content ? La crise ne finit pas. Le chômage ne finit pas. L’hiver ne finit pas. Bart De Wever non plus. Et l’augmentation des impôts, du prix des patates. Et les discours musclés de gauche du président du parti socialiste. Et les décisions musclées de droite du premier ministre socialiste. Et l’Europe qui … Stop !

Au lieu de gémir, ouvrez les yeux. Les choses sont peut-être sur le point de changer. Comme les perce-neige dressent la tête en février en avant-garde du printemps (même si chez nous, ils attendent cette année le mois de mai, mais ne chipotons pas), le changement est dans l’air. Juste quelques signes timides, c’est vrai. Mais, mis bout à bout…

En Italie, après une crise à la belge, on a fini par trouver un homme providentiel prêt à diriger le pays. D’accord, il a deux cents ans. Mais, songez que tout le temps qu’il occupera le Quirinal, il ne recevra pas sa pension de retraite. Même les Italiens ont appris à faire des économies.

De plus, un vieux président a cet avantage sur un jeune qu’il ne se croit pas obligé de se lancer dans des chantiers sans fin juste pour prouver qu’il est capable de faire bouger le monde. Regardez l’ex-président Sarkozy. Les Français, si séduits d’abord par sa fébrilité, ont vite compris qu’à force de remuer la poussière, elle finit par boucher les orifices avant de paralyser les muscles. Mieux vaut ne pas la secouer. Comme l’a bien compris son successeur, François Hollande, qui attend patiemment qu’Allemands et Américains remettent en route la machine économique pour proclamer qu’il a vaincu la crise. Pour être Superman, il ne faut pas toujours sauter d’un building à l’autre. Mieux vaut parfois laisser aux autres super-héros le super-travail avant de faire le paon en costume fluo.

Chez nous aussi, on repère ces derniers jours quelques symptômes de changement. Elio Di Rupo vient toujours au congrès du parti socialiste mais il serre aussi obstinément les lèvres quand ses camarades entonnent l’Internationale que certains footballeurs français quand retentit la Marseillaise. Dans un pays aussi byzantin que le nôtre, s’il avait poussé la chansonnette en français, il aurait dû aussitôt enchaîner avec la version flamande puis avec la Brabançonne dans les deux langues avant de terminer par le Vlaams Leeuw. Un numéro qui aurait fait rater aux militants de province leur dernier train.

Autre signe. Jadis, les femmes venaient prier dans les églises pendant que le curé tenait le haut de la scène. Depuis peu, c’est le contraire. Ce sont les femmes, seins nus, qui occupent l’estrade et monseigneur Léonard qui ferme les yeux et qui prie.

Je ne sais pas si tout ça est rassurant mais au moins, en voyant ces belles dames, riant à gorge déployée, on a le sentiment que le printemps n’est pas loin…

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