VLAAMSE KUS

Sur la photo officielle, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’Onu affiche un rictus crispé et Pierre Nkurunziza, le président burundais, réélu pour un troisième mandat contesté, une belle montre en or avec un bracelet du même métal.

A voir la grosse pogne qu’il a posée sur le bras du chétif Coréen, celui-ci n’est pas près de piquer la montre du président.

Pas non plus en état de s’occuper de l’état des tunnels bruxellois, qui ressemblent de plus en plus à ceux de Oms et d’Alep en Syrie. Est-ce de la part des patrons de la capitale de l’Europe un signe de sympathie envers les braves Syriens qui ont eu la bonne idée de rester dans leurs villes en ruines au lieu de venir en mini-trip comme tant de leurs compatriotes à Knokke-le Zoute-Guantanamo ? Peut-être n’ont-ils tout simplement pas décodé le message d’accueil que leur ont lancé les édiles de la vlaamse kust (à ne pas confondre avec le vlaamse kus, pas op !), les maïeurs de Coxyde et de Knokke ou le gouverneur de la province, des hommes qui, à coup sûr, portent eux aussi à leur poignet une belle montre en or qu’ils ont peur de se faire voler.

A force de les entendre se répandre dans les medias à propos de l’arrivée des réfugiés en Flandre, qu’il ne s’étonne pas que ceux-ci aient fini par regarder sur internet à quoi ressemble cette région si accueillante et qu’ils aient été tentés de quitter leurs gourbis pourris pour pointer le nez du côté du Zwin. Comparez le charme respectif de Calais et du Zoute. Il n’y a pas photo. La jungle face à la place m’as-tu-vu, qui hésiterait ?

En matière d’habitat, le Pas-de-Calais leur propose quelques mètres carrés dans des containers, genre flats dans les stations de ski françaises, alors que la Compagnie du Zoute, propriété du bourgmestre et de sa famille, offre des milliers d’appartements dans les innombrables  buildings, qui ont poussé comme des champignons à la place des bêtes villas qui décoraient le front de mer ou des espaces verts qui rendaient le paysage si monotone. Notons au passage que, face au comte Lippens, qui doit en être à son vingtième mandat, le président Nkurunziza n’est qu’un naïf débutant.

Dans le cerveau dudit Lippens a donc germé une idée lumineuse, qui lui a peut-être été soufflée par son ami Donald Trump, un autre champion mêlant politique, déclarations à l’emporte-pièce et immobilier : pourquoi ne pas transporter le camp de Guantanamo dans sa commune ? D’une pierre deux coups. Les Etats-Unis se débarrassent des encombrants terroristes qui y survivent encore et la Belgique y fourre les immigrés qui ont voulu visiter la St Trop’ du Nord, la ville la moins taxée du pays. Une attraction de plus pour les touristes, qui compensera l’absence de jardin zoologique.

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