COMBIEN DE GOUVERNEMENTS Y A-T-IL DANS L’AVION ?

  On s’en était douté, Alexandre De Croo n’a pas fait long feu quand il a tenté de faire gérer la crise de la Covid par son gouvernement fédéral. Les caméras à peine éteintes après sa conférence de presse, le président de la région wallonne s’est empressé de tirer la couverture à lui sur le modèle Macronien « fiers Wallons, nous sommes en guerre !» 

Puis le président bruxellois (rappelez-moi le nom de ce type avec un bout de moustache dont on ne sait pas très bien à quoi il sert ?) qui a offert un numéro rappelant les meilleures heures du cabaret bruxellois, l’époque bénie de Bossemans et Coppenolle, se trompant dans les dates, mélangeant mesures obligatoires et recommandées, avant de se bagarrer avec des micros mal branchés. Hilarant ! Ca faisait du bien en cette période déprimante. Rudi, remettez-nous ça ! Côté spectacle, il n’y a plus que vous depuis que vous avez fermé théâtres et cinémas (qu’on croyait naïvement de la compétence de la Communauté française, comme les écoles, pourtant fermées dans certaines villes par les maïeurs). 

Vint enfin le gouvernement flamand. Obligé d’avaler son chapeau, lui qui affirmait que la Covid chinoise, réfugiée en Belgique, ne parlait que le français. Après avoir cru Jambon, les Flamands ont dû constater qu’il était cuit… 

  Dépouillé de ses compétences en matière de virus, d’écoles, d’ouverture des commerces, de couvre-feu, que reste-t-il encore au nouveau gouvernement, l’armée étant sur le flanc et la justice bientôt mise en sommeil ? 

  Reste les affaires étrangères. Or, voilà que la ministre en charge est à l’hôpital. On lui souhaite un rapide rétablissement. Mais on comprend qu’elle hésite à revenir. 

Pourtant, il n’y a plus qu’elle qui soit capable de faire respirer ce pauvre attelage fédéral. Et, il y a du pain sur la planche. Faisant semblant de maudire les Français, le Grand Mamamouchi clame que la Vache qui Rit n’entrera plus sur son territoire. Le gouvernement belge va-t-il aider nos amis français ? Encore raté : l’agriculture est une compétence régionale.   

La ministre des Affaires étrangères doit aussi trouver le moyen de se faire entendre dans le concert de louanges qui accueillera le nouveau président américain. On pourra toujours lui envoyer nos ministres-présidents pour l’aider à combattre la pandémie alors que l’administration Trump a peu à peu laissé éteindre les cinquante étoiles.

On peut également compter sur notre expertise pour conseiller Arméniens et Azéris à organiser le Haut-Karabagh sur le modèle de la Commission communautaire de Bruxelles-Capitale. Le temps que leurs dirigeants comprennent comment ça fonctionne, la population locale sera en paix pendant quelques années… 

  Non, amis fédéraux, ne perdez pas votre temps avec ce bête virus qui ne vous a rien fait. Alors qu’on vous attend sur le théâtre du monde…  

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LES ROIS FAINEANTS

   L’annonce du déménagement (forcé) du F.N.R.S. à Charleroi est une preuve que l’imagination est toujours au pouvoir en Belgique.

Avec la crise interminable et la croissance qui hoquète, les politiciens donnaient l’impression d’avoir brûlé toutes leurs cartouches. Plus la moindre fusée pour nous éblouir. Comment lancer un projet un peu ambitieux, promettre des lendemains qui chantent si les caisses restant désespérément vides, plus personne ne croit plus aux promesses ?

Avec la redoutable campagne électorale qui se profile, ils cherchaient désespérément un nouveau truc pour nous jeter la poudre aux yeux, en tout cas le temps d’être réélus. Et ils l’ont trouvé !

Une fois de plus, le gouvernement wallon confirme sa réputation de meilleur magicien d’Europe. Réputation acquise grâce à quelques excellentes attractions. Transformer la disparition des usines en un progrès puisqu’elle améliore la qualité de l’air, c’était très fort ! De même, célébrer l’augmentation du chômage comme une grande victoire sociale permettant à nos travailleurs de profiter enfin des loisirs et de la vie de famille, chapeau !

Mais il était devenu difficile de prolonger ce spectacle une année encore car les spectateurs commençaient à deviner l’envers du décor. Et ça, c’est mortel pour un prestidigitateur.

Or, voilà que l’école du cirque de Charleroi vient de mettre au point un numéro inédit et original : la tournée permanente. Pas celle des bistrots, ça c’est une affaire bien connue dans la région. Mais celle des administrations.

S’inspirant de l’histoire des rois fainéants, qui faisaient le tour perpétuel de leur royaume, paisiblement couchés sur leurs litières, entraînant derrière eux leur cour telle la caravane du tour de France, les lumineux édiles carolos ont imaginé de faire circuler les services fédéraux, bêtement immobilisés à Bruxelles. Le F.N.R.S. à Charleroi n’est que le début du spectacle. Il y aura ensuite les Archives du Royaume à Anvers (passionnante source d’études pour les futurs chercheurs de la république indépendante de Flandre), le Ministère des Finances à Arlon, à une encablure de Luxembourg, permettant aux contrôleurs d’aller à pied (encore une économie !) pour débusquer les fraudeurs fiscaux.

Quant au premier ministre, après avoir revendu le 16 rue de la Loi à un groupe immobilier qatari (toujours ce souci d’épargner les contribuables), il installera ses bureaux et présidera les réunions du gouvernement selon l’humeur du moment et l’état de la météo, tantôt dans un château de sable sur la plage de Coxyde, tantôt sur les terrils verdoyants de La Louvière ou encore dans les locaux pas chers de Mittal. Nul doute que ces bouffées d’oxygène profiteront à tous nos concitoyens.

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