FAUT-IL VACCINER LE DIVIN ENFANT ?

    Et qu’en pensent les rois mages ? A mon avis, évitez de leur poser la question autour de la table des réveillons. Pour zapper la conversation dès qu’un des convives sort de son chapeau le variant omicron, la vaccination des petiots, le pass ou la liberté de ne pas de faire piquer, voici quelques suggestions qui permettent de poursuivre le festin jusqu’au pousse-café sans déchirures ni hurlements. 

    Pendant qu’on sert les entrées, évoquez les élections chiliennes. C’est autant d’actualité que le variant omicron mais c’est loin, de l’autre côté du globe. Pour alimenter votre prestation, il suffit de savoir que le candidat de la gauche radicale, Gabriel Boric, a remporté la présidence contre un partisan de l’extrême droit musclée. Un peu comme si Raoul Hedebouw devenait ministre-président flamand en battant Tom Van Grieken. Ou si Jean-Luc Mélenchon battait sur le fil Eric Zemmour après avoir éliminé au premier tour Macron, Le Pen et Pécresse – ce qui n’est pas si absurde ; il y a parfois des surprises dans les cadeaux du Père Noël. Evidemment, si votre voisin étourdi embraye en déclarant qu’avec Mélenchon, la crise sanitaire a de beaux jours devant elle, passez vite à autre chose. 

   Lorsque l’oncle dépose la dinde farcie sur la table (qui ressemble étrangement à un poulet compote mais passons), en grognant qu’à la réflexion, tout n’était pas si mauvais sous le règne de Pinochet, il est temps de tourner la page. Vers le tourisme spatial par exemple. Un thème qui ne devrait pas créer polémique. Jeff Bezos dépensant un pognon de fou pour flotter quelques minutes à 107 km de la Terre. S’il voulait brûler ses billets, n’avait-il pas mieux à faire que des selfies devant un hublot ? Ajoutez que son entreprise, Amazon, dépense encore plus d’argent en réquisitionnant tous les cartons du monde, ce qui prive de papier les éditeurs de livres et de journaux. Et comment on aura encore des infos sur la pandémie ? s’écriera un convive. D’accord, changeons de sujet ! La Chine, pourquoi pas ? Mais évitez de citer le laboratoire de virologie Wuhan et le marché des animaux vivants non loin de là. Le sort des Ouïgours alors ? Prudence, tout de même. Connaissant l’oncle, il risque de faire remarquer que s’ils s’enfuient des camps de rééducation où ils sont parqués, ils pourraient bien débarquer chez nous. Avec Dieu sait quelle maladie. Le harcèlement sexuel ? La restitution des œuvres du Musée royal du Congo belge, comme dit l’oncle, qui rappelle qu’il est né à Léopoldville ? Les sujets ne manquent pas. Heureusement, voici venir la bûche. Pourvu qu’elle ne soit pas glacée, s’inquiète tante Louise. Si on se met à tousser et à schnouffer, imaginez sur quoi va se terminer la conversation…   

    Bonnes fêtes tout de même !    

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L’EFFET FETE

  La fiesta à deux, c’est le bonheur. Pas besoin de jouer le Bob pour raccompagner le tonton ou le copain éméché, ou de passer la soirée à consoler la cousine qui vient d’apprendre par texto que son ex est parti aux Antilles avec une autre. Non, il est là, coincé avec la cousine, qu’il n’a pu quitter, après que son vol ait été annulé et sa nouvelle élue placée en quarantaine.  

  Allez, quoi. A deux aussi – à deux surtout-, la fête est plus joyeuse que jamais.

  Petit conseil pour rendre la soirée spéciale. Mettez deux masques, un sur la bouche et un sur les yeux. A minuit, criez : «  j’enlève le haut ! » Un quart d’heure plus tard, « j’enlève le bas ! » 

   (Vérifiez tout de même que votre partenaire est bien votre invité(e). Avec ces masques, on n’est pas à l’abri d’une surprise. Mais si c’est un(e) autre qui a pris sa place pendant que vous aviez les yeux fermés, pourquoi pas, si affinités ?)

   Précaution importante. Si on sonne à la porte et que, sur le seuil, apparaît le Père Noël, prenez garde, ce n’est pas le Père Noël. (Cette année, bulle oblige, il passe sa soirée avec le roi et les rennes). 

  Soit c’est un habile cambrioleur, soit un flic. N’ayant trouvé aucun moyen légal de visiter de force votre appartement, la police a imaginé ce truc pour pénétrer chez vous, vérifier si vous respectiez les règles et encaisser votre treizième mois en guise d’amende. Si vous l’avez reconnu, et que vous l’empêchez d’entrer, il ne vous en voudra pas. Il lèvera son verre de gel hydro-alcoolique (recommandé même pendant les heures de service), sortira par la porte et reviendra par la cheminée.  

   Pour se donner l’illusion d’être nombreux, vous pouvez sautiller sur votre chaise en faisant le tour de la table et en chantant « nous étions quatre-vingts chasseurs». Mais à deux, je vous préviens, c’est un peu fatigant. Et les voisins risquent de ne pas chanter en chœur. Car le problème, ce sont les voisins. Ils ne sont pas partis chez des amis ou au ski, comme les autres années. Et ils ne supportent généralement que leur propre raffut.

   Si vous passez la soirée à vous éclater dans un karaoké, volume à fond (seule façon de goûter vraiment à ce jeu) ou que vous vous consolez de cette fin d’année pourrie en écoutant un choix des rappeurs les plus déchaînés ou le répertoire intégral de la Castafiore, alors que vos voisins ont décidé, eux, de se taper une nuit Kant (un défi stupide qui consiste à relire toute l’œuvre de Kant en douze heures), il risque d’y avoir des courts-circuits. Evitez les bagarres, de grâce, les hôpitaux sont saturés.  

  Ah oui ! Mettez vos habits qu’on appelle du dimanche. Dans l’époque qu’on vit, mieux vaut être prêt et présentable si on a attendu 21 en vain.  

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SAINT NICOLAS, REVIENS ! ILS SONT DEVENUS FOIS !

Depuis Halloween (pourquoi diable nous a-t-on collé une fiesta supplémentaire ?), les obligations de faire la bombe se succèdent à un rythme de plus en plus hystérique. Faut-il que nous soyons de parfaits moutons ou déjà des robots préprogrammés pour passer en quelques jours de l’effroi après les attentats de Paris à la paralysie sous l’alerte niveau 4 à Bruxelles puis, sans transition, à la course effrénée aux cadeaux, sapins enrubannés et fêtes de bureaux avant les folles parties de la Saint Sylvestre ?

Décidément, avec une bonne communication de masse du genre enfoncez-vous ça dans la tête, on fait de nous de parfaits chiens de Pavlov qui bavent sur un simple signal d’angoisse ou de plaisir. Un week-end, on nous convint de se terrer au fond de nos appartements en mangeant nos réserves de biscuits, les enfants coincés dans leur chambre, et le suivant on nous pousse à envahir les rues pour dévaliser les magasins en traînant la marmaille derrière nous et à nous éclater dans les lieux publics.

Il y a plusieurs façons de faire face à ces jours frénétiques. Le plus simple est de suivre le mouvement et de faire tout bêtement la chasse aux cadeaux. Je recommande en cette fin d’année 2015 les grands classiques adaptés à l’air du temps.

Tenez, revoilà sur le marché, un Pinocchio en forme de premier ministre dont le nez s’allonge au fil de ses déclarations. Les magasins fermés pendant le niveau 4 ? Je ne comprends pas les commerçants. Pourquoi ont-ils baissé le rideau de fer ? Je n’y suis pour rien. Ou quelques jours plus tard, lors de la COP 21: « Nous avons des engagements très clairs sur le plan international. Les Belges sont parmi les plus ambitieux dans le monde  (en matière d’environnement) ».

On recommande aussi le matériel de camping préconisé par Théo Francken qui, devant la réticence des réfugiés à se loger au WTC s’était écrié : « Ils préfèrent sans doute les tentes trop confortables du parc Maximilien ».

Revient aussi à la mode la boîte de premiers soins, grâce à Elio Di Rupo, avec son excellent slogan : « J’ai le cœur qui saigne quand je pense à ces femmes et ces jeunes qui vont être exclus (du chômage)».

Il y a ceux qui préfèrent fuir vers des lieux exotiques. Mais où se poser cette année ? A part la côte belge et Molenbeek, la plupart des destinations sont potentiellement dangereuses et les voyages lointains des provocations aux conclusions de la conférence des Nations-Unies sur l’environnement dont les lampions viennent à peine de s’éteindre.

Reste le plus doux, un bon livre au fond du canapé, un verre de vin à la main, en attendant que cette année horrible s’efface devant l’arrivée de 2016, une grande et belle page blanche…

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SAINT NICOLAS, REVIENS ! ILS SONT DEVENUS FOIS !

Depuis Halloween (pourquoi diable nous a-t-on collé une fiesta supplémentaire ?), les obligations de faire la bombe se succèdent à un rythme de plus en plus hystérique. Faut-il que nous soyons de parfaits moutons ou déjà des robots préprogrammés pour passer en quelques jours de l’effroi après les attentats de Paris à la paralysie sous l’alerte niveau 4 à Bruxelles puis, sans transition, à la course effrénée aux cadeaux, sapins enrubannés et fêtes de bureaux avant les folles parties de la Saint Sylvestre ?

Décidément, avec une bonne communication de masse du genre enfoncez-vous ça dans la tête, on fait de nous de parfaits chiens de Pavlov qui bavent sur un simple signal d’angoisse ou de plaisir. Un week-end, on nous convint de se terrer au fond de nos appartements en mangeant nos réserves de biscuits, les enfants coincés dans leur chambre, et le suivant on nous pousse à envahir les rues pour dévaliser les magasins en traînant la marmaille derrière nous et à nous éclater dans les lieux publics.

Il y a plusieurs façons de faire face à ces jours frénétiques. Le plus simple est de suivre le mouvement et de faire tout bêtement la chasse aux cadeaux. Je recommande en cette fin d’année 2015 les grands classiques adaptés à l’air du temps.

Tenez, revoilà sur le marché, un Pinocchio en forme de premier ministre dont le nez s’allonge au fil de ses déclarations. Les magasins fermés pendant le niveau 4 ? Je ne comprends pas les commerçants. Pourquoi ont-ils baissé le rideau de fer ? Je n’y suis pour rien. Ou quelques jours plus tard, lors de la COP 21: « Nous avons des engagements très clairs sur le plan international. Les Belges sont parmi les plus ambitieux dans le monde  (en matière d’environnement) ».

On recommande aussi le matériel de camping préconisé par Théo Francken qui, devant la réticence des réfugiés à se loger au WTC s’était écrié : « Ils préfèrent sans doute les tentes trop confortables du parc Maximilien ».

Revient aussi à la mode la boîte de premiers soins, grâce à Elio Di Rupo, avec son excellent slogan : « J’ai le cœur qui saigne quand je pense à ces femmes et ces jeunes qui vont être exclus (du chômage)».

Il y a ceux qui préfèrent fuir vers des lieux exotiques. Mais où se poser cette année ? A part la côte belge et Molenbeek, la plupart des destinations sont potentiellement dangereuses et les voyages lointains des provocations aux conclusions de la conférence des Nations-Unies sur l’environnement dont les lampions viennent à peine de s’éteindre.

Reste le plus doux, un bon livre au fond du canapé, un verre de vin à la main, en attendant que cette année horrible s’efface devant l’arrivée de 2016, une grande et belle page blanche…

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