LES POULETS DE MR ORBAN

Mais, mais, c’est qu’il tremble, M. Orban. Les euro-députés, à quelques mois des élections se sont rappelés à notre bon souvenir et l’ont renvoyé dans le coin avec un bonnet d’âne.

Où l’on apprend au passage que le Traité de Rome ne parle pas que de la dimension des poissons, du confort des poules pondeuses ou du droit de vendre dans les bollewinkels des crasses sans cacao qu’on peut appeler « chocolat » Il paraît que les états de l’Union doivent aussi respecter la démocratie, les droits de l’homme, l’Etat de droit.

Dites, Théo Francken, vous saviez ça, vous ? Incroyable, non ? Les institutions européennes ronronnent à quelques kilomètres à peine de votre centre fermé de Steenokkerzeel et personne ne vous l’a dit ? A moins qu’il n’y ait exception pour la Belgique, article 127 bis ?

D’accord, Orban va hausser les épaules et appeler sa population à serrer les rangs face aux vilains technocrates non élus de Bruxelles. Comme les Polonais, à qui la Commission a envoyé une bafouille du même genre il y a quelques mois.

Que va-t-on faire ? Leur coller une solide amende ? Il faut un vote unanime des états membres or la Pologne ne va pas voter contre la Hongrie et la Hongrie contre la Pologne !

Renvoyer les Magyars et les Polonais derrière le mur de Berlin ? A condition que Trump accepte de demander aux Mexicains de le reconstruire à leurs frais.

L’affaire est mal partie. D’autant que la réaction de la population hongroise (qui a réélu sans état d’âme son (f)Orban) est simple : chez nous, on fait ce qu’on veut ! On est en Europe pour recevoir du pognon, pas des leçons.

Où est l’erreur ? D’avoir transformé le but d’origine de l’Union (un marché commun) en une communauté de plus en plus intégrée et dont la liberté n’est pas réduite à celle de la circulation des marchandises et des services ?

Le même jour, le parlement européen, décidément en verve, a voté une nouvelle directive sur le droit d’auteur. Pour protéger les journaux contre le pillage systématique de leurs contenus par Google et autres géants du Net et protéger enfin les créateurs contre l’utilisation systématique mais gratuite de leurs créations.

La gratuité et la liberté de circulation des créations proclamées par Google, suivi par quelques « idiots utiles », sont un leurre. Ce qui est gratuit se paye d’une autre façon, tout le monde le sait.

Le jour où les journalistes et les auteurs disparaîtront, ne resteront que les créateurs de publicité, de fausses nouvelles et ceux qui acceptent de mettre leur plume ou leur caméra au service des gouvernements type Orban.

Robert Schuman a écrit : « l’Europe, avant d’être une alliance militaire ou une entité économique, doit être une communauté culturelle dans le sens le plus élevé du terme. »

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